Difficile de parler d'Ocarina of Time en toute objectivité, puisqu'il s'agit du second jeu qui m'a marqué à vie. Dire que je l'attendais est un doux euphémisme, tant les années m'ont semblé longues. Et lorsque ce premier épisode en 3D est arrivé, avec son système de jeu innovant, sa vision renouvelée du monde d'Hyrule et ses mises en scène dramatiques, rien n'a plus jamais été pareil. Les 1,45 millions d'exemplaires vendus au Japon et les 7,6 millions à travers le monde ne me surprennent guère. Certes, Super Mario 64 avait déjà impressionné et avait largement ouvert la voie, mais l'aspect narratif et épique qui entoure Ocarina of Time le place à un tout autre niveau.


 Réinvention d’Hyrule et magie des donjons


Lorsque je parle de « vision nouvelle d'Hyrule », il ne s'agit pas uniquement de sa représentation en trois dimensions, mais également de l'inspiration et de la créativité débordante des paysages explorés. Passons outre les célèbres plaines et autres domaines Zora pour nous focaliser quelques instants sur les donjons, éléments centraux de la saga s'ils en sont. Prenons l'exemple du temple de la forêt, ce manoir abandonné à l'ambiance fantomatique. Saviez-vous que sa beauté artistique a eu un tel impact sur les Japonais qu'il a été présenté dans un manuel d'art pour lycéens publié par l'éditeur Hikari Mura Books ? Mentionnons également le fond du puits du village Cocorico et son atmosphère horrifique, l'incroyable exploration du corps de la baleine Jabu-Jabu ou, bien sûr, le temple de l'eau et sa légendaire difficulté. Cette dernière est due au fait qu'il s'agissait du dernier donjon à avoir été programmé par les développeurs. Incontestablement, Ocarina of Time a su proposer les meilleurs donjons de la licence.


La visée Z et son impact révolutionnaire 


L'un des principaux facteurs ayant conféré au jeu son statut culte est indubitablement l'innovation de son gameplay et l'excellence de sa mise en œuvre de la 3D. Lorsqu'un ennemi, un partenaire de dialogue ou un objet est repéré, la fée Navi se détache de Link et change de couleur au-dessus de la cible. En appuyant sur le bouton Z, le joueur peut alors effectuer un ciblage. L'équipe de développement de Nintendo, forte de son expertise dans les jeux d'action 3D acquise lors du développement de Super Mario 64, avait identifié comme principal défi la difficulté de cibler avec précision pour toucher un ennemi dans un environnement 3D. Pour résoudre ce problème, ils ont créé un système permettant au joueur de verrouiller une cible à volonté. Ils se sont aussi inspirés du travail sur la caméra effectué dans la série Tekken pour ajuster le point de vue de manière semi-automatique. Cela évite que la cible ne sorte du champ de vision et facilite aussi la prise de distance avec l'ennemi, tout en rendant plus aisée la localisation du personnage principal. Cette innovation a grandement influencé de nombreux autres titres et est devenue une norme dans l'industrie, recevant des éloges tant de la part de la critique que des développeurs pendant plus de deux décennies.


L'immersion à son paroxysme


Contrairement à d'autres jeux 3D contemporains, celui-ci emploie diverses astuces pour maximiser l'immersion du joueur. Par exemple, le jeu débute dans une zone de prologue relativement restreinte avant de s'ouvrir sur un univers nettement plus vaste, accroissant ainsi l'excitation et l'engagement du joueur. 

Bien que la plaine d'Hyrule puisse paraître grande à première vue, elle est en réalité plutôt modeste en taille. Néanmoins, la conception du terrain, jalonné de collines et d'obstacles, rend cette petitesse imperceptible. De plus, l'agencement de la carte est finement pensé afin d'optimiser l'expérience en 3D. En ce qui concerne des zones telles que le bourg d'Hyrule, elles sont elles aussi assez réduites. Cependant, des techniques de texturation et de design sont employées pour encourager l'exploration sans rendre cette petitesse perceptible. 

Les donjons, quant à eux, sont habilement conçus, présentent une structure cohérente et proposent des énigmes qui se révèlent à la fois élégantes et stylées. 

Enfin, le jeu incorpore des éléments de progression temporelle, comme le cycle jour-nuit et la possibilité de jouer à différentes étapes de la vie du personnage. Ces éléments ajoutent une profondeur au monde en 3D, le propulsant vers une expérience presque « quatri-dimensionnelle".


Conclusion 


Je pourrais bien sûr tergiverser pendant des heures sur les nombreuses autres qualités que je n'ai pas mentionnées, ou même sur ses défauts, qui existent certes, mais qui ont été totalement invisibles à mes yeux tant j'adore ce jeu. Son innovation, sa qualité de finition, sa jouabilité et l'aventure passionnante qu'il offre font qu'il est, et restera à mes yeux, l'un des meilleurs jeux de tous les temps.

Créée

le 31 août 2023

Critique lue 7 fois

Chamourai

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