Une expérience sans limite

Critique a faire évoluer, je n'ai pas encore terminé la quête principale (loin de là).

Le 27 avril 2000 sortait The Legend of Zelda: Majora's Mask, sans doute mon Zelda préféré, encore aujourd'hui. Il faisait suite au révolutionnaire Ocarina of Time et reposait en grande partie sur ce dernier dans sa proposition technique, et ses mécaniques de jeu. Il apportait pourtant un gameplay nouveau, totalement novateur pour l'enfant que j'étais, basé sur deux éléments forts: un cycle de jeu répétitif de 3 jours (qui a frustré certains joueurs mais qui participait a mon sens à l'expérience de jeu et creait une atmosphere dramatique) et les masques, qui permettaient à link de se transformer totalement et d'obtenir les aptitudes et l'apparence des différents peuples du jeu. Sans doute le seul Zelda en dehors de TotK que l'on peut qualifier de suite, il est pour moi si innovant, si particulier qu'il a su trouver sa propre identité dans la saga et marquer de nombreux joueurs par son atmosphère angoissante et son Lore orginal.

Lorsqu'à été annoncé Tears of the Kingdom, une suite direct à Botw, se déroulant dans les même contrés d'hyrule, certain on pu croire à une simple extension du jeu, un DLC payé au prix fort. Pour ma part, j'étais très enthousiaste. Botw était un renouveau à la fois déroutant pour le fan de la license que je suis et révolutionnaire, au même titre que OoT en son temps. C'était mal connaitre Nintendo et la qualité qu'il a toujours su mettre dans les titres de la saga (bon 2/3 épisodes perfectibles, mais tout de meme souvent des master class) que de penser que l'équipe de dévelopement allait se reposer sur ses lauriers. A mon sens c'était clairement le signe que BotW, aussi révolutionnaire soit-il, n'était que la première étape pour aboutir au renouveau de la formule.

Et une fois en main, on ressent très vite cette sensation que ToTK n'est pas la suite de BoTW mais que c'est BoTW qui semble être le prologue de ToTK. Pour l'appuyer les développeurs ont fait le choix particulier (et surtout pour une saga comme Zelda), de fournir au joueur presque tous ses pouvoirs dès le début de l'aventure... Si bien que l'on a immédiatement un sentiment de puissance, et de liberté dès les premières heures de jeu, comme si l'on reprenait non seulement l'histoire mais aussi le personnage après une longue montée en puissance dans BoTW. Ce choix ambitieux (et assez complexe on se doute pour l'équipe de développement car cela va nécessairement rendre le level design beaucoup plus compliqué) vise certainement à ne pas frustrer les joueurs qui ont pris l'habitude d'explorer Hyrule avec un héros au fait de ses capacités. L'idée de repartir sur la même map avec un personnage diminué étant pour le moins rebutante. Et d'ailleurs parlons-en de la map. Oui, c'est Hyrule, celle de BotW, on est quelque part en terrain familier. Toutefois ce monde est si vaste que je n'ai pas eu le sentiment de répétition dans mes errances jusqu'à présent. Et surtout les ajouts sont faramineux. Avec les iles célestes, les grottes et les profondeurs, le monde explorable est plus de deux fois plus vaste.

C'est bien simple tout semble magnifié par rapport à botw: les déplacements aériens, la verticalité, l'immensité et surtout le sentiment de liberté. Là ou BoTW nous procurait une sensation de liberté géographique et déjà à l'époque une liberté de gameplay, cette dernière est encore magnifiée, avec la possibilité de mixer plus ou moins tout ce qui nous entoure. Le mot d'ordre est clair: oubliez ce que les jeux d'aventures vous ont appris, il n'y a plus une façon de résoudre un puzzle, scrupuleusement envisagée par les développeurs, mais bien des dizaines de façon de faire, peut etre meme autant qu'il y a de joueurs. En combinant autant de possibilités il est certain que chaque joueur vivra une expérience unique. Cette liberté est si totale qu'elle permet parfois des associations totalement loufoques, mais qui rendent l'expérience encore plus ludique. Dès qu'on a une idée il semble qu'on puisse la mettre en oeuvre. Il faut se creuser les méninges pour trouver des choses qu'on ne peut pas faire dans ce jeu, c'en est vertigineux et on se demande comment les développeurs ont pu réussir ce tour de force de créer un système aussi cohérent et libre. D'autant que le jeu est toujours plus riche en quêtes, en sanctuaires, en zones cachées à découvrir. Il est parfois difficile de se fixer un objectif et de ne pas s'arrêter en milieu de chemin sur un autre. On est clairement face à un mastodonte en terme de durée de vie, ca doit bien faire 20h que je joue et j'ai a peine commencé l'aventure principale.

Bref on va s'arrêter là pour les qualités du jeu, il y en aurait tant à dire... Toutefois ne manquons pas à notre devoir d'oeil critique. Le jeu a parfois un peu les défauts de ses qualités... Le système d'amalgame peut parfois etre un peu lourd à prendre en main, on se retrouve a naviguer très/trop souvent dans les menus pour confectionner telle ou tell association. Le sentiment de monté en puissance progressive est aussi par choix laissé de côté avec des pouvoirs de sages très anecdotiques… et bien sûr, le titre manque un peu d'identité, c'est un breath of the wild 2, là où Termina apportait un nouveau monde par rapport à Oot, ici on est clairement dans la continuité du Lore de l'opus précédent. Mais ces petits défauts sont bien peu face à la profondeur de contenu et de gameplay et sont quelque part aussi le revers de la médaille bien acceptable des mécaniques introduites.

Bref, ce jeu a encore tout l'air d'un chef d'oeuvre et si le jeu peut ne pas parler à tous, il fait des choix souvent très novateurs, sous ses faux aspects de BoTW 1.5. Il serait très dommageable de passer à côté d'une des expérience vidéoludique les plus fortes de ces dernières années en s'arrêtant à ces fausses impressions!