C'est avec beaucoup de curiosité que je me suis lancée sur un des gros jeux indés de cette année : The Messenger. J'avais en effet beaucoup aimé les Ninja Gaiden et une ""suite spirituelle"" un peu plus fraîche me tentait beaucoup. Sans surprise, c'est exactement ce qu'est le jeu.


En plus de reprendre les mécaniques de base des NG, The Messenger brode dessus en nous abreuvant de capacités qui se débloquent au fil de l'aventure et se révèlent presque toutes très utiles.
La musique est très bonne, les décors soignés, et le game feel est vraiment incroyable. En main, le jeu se révèle terriblement jouissif et déborde de fluidité. Plus l'on débloque des objets et plus on se sent libre comme l'air dans des niveaux bourrés de pièges et d'ennemis où l'on se sent comme un vrai ninja. Il faudra également remarquer la très bonne qualité d'écriture du jeu. The Messenger ne possède certes pas une histoire particulièrement poussée, mais il ne se prend que rarement au sérieux, et ne cesse de briser le quatrième mur avec un humour très bien dosé. Des références bien placées aux petites histoires philosophiques du boutiquier, tout est excellent.


Le jeu regorge donc de qualités et se révèle être particulièrement soigné... Mais il y a un mais.
Malheureusement, décrire les défauts de The Messenger reviendrait à spoiler sa deuxième partie, ce que je vais donc faire plus bas. Bien que le twist de milieu de jeu ne soit pas crucial, il est amusant de le découvrir par soi-même, donc j'invite le joueur curieux à tout de même donner sa chance à ce soft qui vaut totalement le détour.


Spoil




Spoil


Dès le milieu du jeu, The Messenger change drastiquement de philosophie de jeu. Est alors introduit une mécanique de voyage temporel (que je trouve très bonne), et un world design à la metroidvania. Il sera demandé au joueur de faire de nombreux allers-retours entre un hub central et la petite dizaine de zones disponibles, afin de récupérer des notes de musique (nécessaires pour atteindre le boss final).


On se retrouve donc à traverser d'anciennes zones, dont j'avais pour ma part oublié une petite partie, sous d'autres points de vue. En effet, passer dans le futur (via des portails disséminés un peu partout) changera la forme des niveaux et les passages disponibles, créant parfois de nouveaux chemins. Je me suis pour ma part rapidement prise au jeu, avant de constater avec dépit que ce monde manquait terriblement de cohérence. Les niveaux semblent avoir été greffés les uns aux autres et se retrouvent parfois un peu brouillon. Des objets rares et essentiels pour finir le jeu se retrouvent ainsi cachés dans des pièces presque secrètes (mention spéciale au coquillage qui se trouve


dans des sables mouvants sans signe distinctif, qui tuent normalement en un coup lorsque l'on s'enfonce dedans


).


Les allers-retours se révèlent rapidement être un peu pénibles, et si l'on n'optimise pas bien son trajet, on aura tôt fait de passer 7-8 fois par certains endroits. Alors certes, on les traverse vite et c'est toujours agréable, mais on se retrouve finalement à courir à travers toute la carte pendant les dernières heures de jeu, la faute à des téléporteurs parfois beaucoup trop éloignés. Pour se rendre par exemple dans la jungle si on y a oublié quelque chose, il faudra traverser obligatoirement 1 à 2 niveaux entiers, ce qui ralentit un peu le rythme du jeu.


On regrettera également un peu le manque de boss dans la deuxième partie (deux fois moins que dans la première) et les quelques très petits bugs qu'il est possible de rencontrer, comme des portes qui restent fermées ou la caméra qui refuse de suivre le joueur, bien qu'ils soient quasi-inexistants.


En résumé, The Messenger est une expérience indé' qui vaut absolument le détour, pour qui aura aimé le néorétro de Shovel Knight ou la fluidité d'un Ninja Gaiden. Pour qui chercherait principalement un metroidvania, je conseillerais plutôt Hollow Knight, étant donné que c'est cet aspect qui rabaisse un peu The Messenger.

Sytarie
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le 8 déc. 2018

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Sytarie

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