C'est pas la taille qui compte

J’aimerais vous parler de l’un de mes coups de cœur de cette fin d’année 2018 (avec les Deponia). Oui 2018 car j’ai découvert ces deux séries tardivement, j’avais bien vue passer The Room à sa sortie mais je n’avais pas pris le temps de me pencher sur son cas. Puis au hasard de soldes Steam, cherchant à combler un weekend peu mouvementé, je suis retombé dessus et je me suis laissé tenter par son ambiance sombre et reposante. Cela faisait un moment que je n’avais pas posé la main sur un jeu indé (depuis février 2017 si on se réfère à ma critique de Evoland 2 qui était probablement mon dernier jeu du genre avec Hollow Kignht), il faut dire que ces deux dernières années ont été très chargé en jeux vidéo pour ma part et c’est bien parti pour continuer en 2019.

The Room est un jeu tout à fait atypique, le genre de perle qu’il faut à tout pris essayer et qui peu difficilement nous laisser indifférent. Sous son allure de point’n click réflexion classique ce cache une ambiance unique, emprunt d’occultisme et baignant dans une atmosphère Lovecraftienne. Inspiré par les « Himitsu Bako » littéralement « boite à secret » en Japonais et autres bureau d’époque victorienne cachant moult compartiment dérobé, le jeu consiste en une succession de boite à ouvrir. Pas de déplacement, ou très peu, dans cette série de jeu exclusivement centré sur ses ingénieux mécanismes. La liberté de mouvement se fera néanmoins plus grande au fils des épisodes.

Personnellement j’ai immédiatement accroché, graphiquement et musicalement on est tout de suite plongé dans l’ambiance, c’est jolie (sur PC), calme, sombre sans jamais être glauque ni horrifique et les énigmes sont sacrément originales et inventives. On est très vite happé par la curiosité et le sentiment grisant des réussites qui s’enchaînent rapidement, enfin jusqu’à ce qu’on bloque. Car le jeu n’est heureusement pas trop simple non plus, quelques fois il peu même s’avérer un peu trop compliqué, ou du moins, tiré par les cheveux et je ne vous cache pas que j’ai parfois eu recours à des soluces. Côté scénario par contre c’est très léger, à peine quelques documents à lire, pas de quoi freiner vos méninges en plein élan. De plus, il n’est malheureusement pas bien passionnant, durant tous les jeux qui composent cette série on ne fait que suivre les traces d’un "occultiste" à travers plusieurs dimension à la recherche d’un élément mystérieux appeler Zéro… Et hormis ça bah, j’ai strictement rien compris des notes que nous laisse cette énigmatique personnage. C’est donc pour moi le principal point noir du jeu, cependant, comme son importance étant assez anecdotique dans l’expérience recherchée, je ne lui en tiens pas vraiment rigueur. L’autre petit bémol que j’aurais a soulever c’est que les énigmes peuvent parfois paraître un peu factice, certaines actions s’avèrent en effet tellement simples et évidentes qu’elles dissimulent assez mal leurs fonctions de remplissage. Enfin la encore je chipote un peu car elles permettent aussi de fluidifier la progression en donnant un sentiment de récompense au joueur qui le motive à avancer. Par ailleurs sans ces légers détours il n’y aurait sans doute plus de quoi faire un jeu, la durée de vie de ces derniers étant déjà très courte, comptés selon vos facilité (et votre persévérance) approximativement 2-3h pour le premier, 3-5h pour le second et 6-7h sur le troisième (je n’ai pas encore fait le 4 car j’attends une sortie PC).

The Room est devenu pour moi le jeu de réflexion par excellence, la référence qui ne perd pas son temps en déplacement comme un The Witness ou Talos Principle ni en intrigue futile comme un Professeur Layton (dont j’apprécie les scénarios mais qui s’éparpille beaucoup trop dans ses quêtes annexes et fini par perdre en rythme et lasser le joueur). En résumé un équilibre quasi parfait qu’on ne retrouve nul par ailleurs, ce qui est fort appréciable (même si j’aurais quand même apprécié avoir un scénario plus aboutit/passionnant).