The end is never the end is never the end is never the end is never the end is...

Sur les conseils d'une éclaireuse (Louka2), j'ai acheté The Stanley Parable sans trop savoir dans quoi je m'engageais. J'aime bien soutenir les petits développeurs et comme j'avais envie de faire confiance à mon éclaireuse je n'ai même pas testé la démo de ce jeu. Si je l'avais fait, j'aurais su que je n'achetais pas un jeu au sens où on l'entend. The Stanley Parable est une expérience par la narration plus qu'un jeu vidéo. Je m'explique. Pour moi, ce qui compte dans un jeu vidéo c'est le gameplay or dans cette production il n'y en a pas.


En vue FPS, on contrôle Stanley, un employé de bureau d'une grosse société n'ayant aucune considération particulière pour son personnel, qui sort de son bureau et réalise que tous ses collègues ont disparu. Il est seul. Livré à lui même avec pour seule compagnie des bureaux et des box de travail vides. Le narrateur omniscient entre alors en scène et commence à raconter l'histoire de Stanley; cet employé lambda qui a obéi toute sa vie aux ordres de sa hiérarchie et ce sans jamais les remettre en question.


Et c'est justement là-dessus que repose le principe du jeu. Le choix de suivre ou non le récit du narrateur. Ceci est mis en pratique dès le début puisqu'on arrive rapidement devant deux portes. Le narrateur indique que Stanley prend la porte de gauche mais c'est nous, le joueur, qui décidons quelle direction choisir. Ainsi, le narrateur adapte son récit à nos choix et il le fait à travers une écriture extrêmement bien pensée et teintée d'un humour des plus savoureux.


De là à comparer ce narrateur à GlaDoS de Portal, il n'y a qu'un pas. Et ce pas, je le franchis sans sourciller. Certes Portal (et sa suite) proposait un réel gameplay à base d'énigmes mais si les gens adulent ce(s) jeu(x) ce n'est pas pour les casse-têtes mais bel et bien pour le personnage si charismatique de GlaDoS. Ici, c'est la même chose. Le narrateur est LE vecteur intérêt de ce soft. Le doubleur est excellent et l'écriture étant un régal, c'est avec envie et curiosité qu'on se prend au jeu.


Appuyer ou pas sur un bouton ? Prendre la première porte à gauche ou continuer tout droit ? Revenir sur ses pas ou avancer droit vers la mort annoncée par le narrateur ? Voilà, en gros, à quoi se résument vos choix. Et ça marche ! La narration s'adapte à TOUS nos choix ainsi qu'à toutes nos actions. Si vous tournez en rond ou si vous observez un tableau (ou autre), le narrateur le commentera avec panache, humour et dérision. On se prend alors rapidement au jeu de tester la qualité d'écriture anticipée des petites gars de Galactic Café.


Et ça fonctionne. Personnellement j'ai été bluffé. Ils ont vraiment anticipé toutes les réactions et attitudes des joueurs. C'est vraiment très très bien foutu. Ca représente un impressionnant travail d'écriture. C'est à ce niveau là une indéniable réussite. C'est selon moi l'une des plus belles utilisations du script dans le jeu vidéo. Car au final, The Stanley Parable n'est qu'un énorme script et il est demandé au joueur de le tester, d'essayer de le malmener et de le pousser dans ses derniers retranchements.


Il existe 18 fins différentes qui découlent de vos choix. Comptez entre 5 et 10 minutes pour boucler un run et à chaque fin de partie, vous recommencez dans votre bureau et devez retourner devant le choix originel; celui des deux portes. A quoi servent ces multiples fins ? Tout simplement à démêler le scénario. Qui est Stanley ? Où sont ses collègues ? Que cache cette société ? Autant de questions qui trouveront des réponses au fur et à mesure que vous essaierez les possibilités offertes par la narration.


On pourrait croire que ça devient lassant à la longue. C'est partiellement vrai dans le sens où on est souvent amené à refaire plusieurs fois le même enchaînement de choix jusqu'au moment où on bifurque vers l'inconnu induit par notre décision d'écouter ou pas le narrateur. Mais cette redondance est toute relative puisque la narration, à nouveau, est brillante et sait se renouveler pour casser la monotonie qui pourrait poindre. Je sais que je me répète mais la narration fait vraiment tout dans ce jeu.


Enfin presque tout puisqu'à coté de ça, The Stanley Parable regorge de clins d'oeil au jeu vidéo, à la culture pop et a fortiori jouit de trouvailles bien senties. Je pense au Making of qui en plus d'être ludique est probablement le plus astucieux et original qu'il m'ait été donné de voir. Comme je le disais en introduction, ce titre est une expérience à part entière. Un véritable ovni qui a nécessité presque 3ans d'écriture et de réflexion. C'est vraiment quelque à chose à essayer pour qui est un minimum curieux et ouvert d'esprit.


Donc est-ce que je recommande ? Bien sûr que oui !
Après, il coute actuellement une dizaine d'€ et je trouve que c'est un poil cher pour les 3-4h d'expérience proposées. Je vous invite donc à tester la démo (que je ne connais pas) et si vous accrochez et que vous voulez soutenir ces développeurs alors allez-y ! Par contre, lors des Soldes Steam je vous recommande vraiment de sauter sur l'occasion car là vous n'aurez vraiment plus d'excuse pour vous priver de ce titre original, drôle, inventif et assurément mémorable en tant qu'expérience dans la vie d'un joueur.

MarlBourreau
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le 30 oct. 2013

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MarlBourreau

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