Les pénitenciers se caractérisent par leur impitoyable morosité. L’animosité y règne sans partage dans des guerres opposant diverses cliques. Sans compter l’agressivité des gardiens, prêts à en découdre pour un oui ou pour un non avec ce qu’ils considèrent comme la pire racaille de l’humanité.
Dans cet univers sauvage, la prison d’Abbott fait pâle figure. Celle qui fut autrefois un camp féroce pour prisonniers de guerre s’est métamorphosée au fil du temps en donjon moderne barbare. Avec le plus haut taux d’homicide et le pire système de sécurité du Maryland, le bâtiment se dresse seul sur Carnate, une île isolée, loin des côtes de Baltimore. Un huis clos où les geôliers s’estiment autant captifs que leur sournoise clientèle.
C’est dans ce triste théâtre qu’atterrit Torque (“T” pour les intimes). Grande perche balèze arborant des rouflaquettes du tonnerre, le nouveau bagnard n’est pas à présenter pour les habitués du coin. Sa réputation de voyou le précède déjà. Condamné à mort pour le meurtre de sa femme et de ses deux enfants, il n’aura pas à attendre l’aiguille pour dire adieu à ce monde cruel. À peine installé dans sa cellule que d’étranges forces s’attaquent au personnel d’Abbott ainsi qu’aux autres détenus. Seul dans les couloirs bruns et mal éclairés de son ex-nouveau-chez-soi, Torque ne peut compter que sur lui-même pour survivre ce pseudo purgatoire.
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