Le blockbuster est un événement spectaculaire. Gros, gras et grassouillet, son objectif consiste à hypnotiser le public avec la somptuosité de ses décors, le charisme de ses vedettes et la méticulosité de son montage.
À une époque où l’orgie visuelle se contentait des quatre-vingt-dix minutes, le cinéma hollywoodien comprenait ce principe évident. De nos jours, la machine gargantuesque nourrit le souhait de voir ses superhéros, ses kaïjus et ses monstres nocturnes naviguer sous le même pavillon que des œuvres telles que La Bataille d’Alger, Apocalypse Now et Boyhood. Un exercice futile où les scénaristes, mal préparés à une telle entreprise, frappent un mur sur lequel le rythme se trouve brisé par des scènes censées représenter des études de personnages. Mais qui commettent l’horrible péché de pousser le spectateur à regarder son cellulaire à toutes les demi-heures.
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Pur produit 100 % Bollywood, voici la preuve ultime que le blockbuster n’a pas besoin de se constiper à imiter les maîtres du septième art. Il n’a qu’à jouer selon ses propres règles.
Dans les années 20, durant ce bel âge d’or où la monarchie britannique régnait sans partage sur le pays de Brahma et Vishnou, deux révolutionnaires s’apprêtent à faire goûter à George VI la puissance de leur fièvre patriotique. Mais ça, c’est de l’Histoire et nous, on veut du spectacle. Rajamouli va donc romantiser le tout à travers la bonne vieille recette d’un duo de mean motherfuckers prêt à casser du vilain british.
La suite ici (en tandem avec le film Les Nuits de Mashhad) - https://lacritiquedumoment.wordpress.com/2022/12/08/les-nuits-de-mashhad-rrr-du-ying-au-yang/