The Surge, ou pourquoi j'aurais jamais dû m'obstiner sur ce jeu

The Surge fut un calvaire d'une trentaine d'heure, mais j'aurai sans doute pu m'épargner un paquet d'heures. Déjà en lâchant le jeu au premier boss, histoire d'épargner ma santé mentale, mais aussi en n'essayant pas de fouiller chaque zone de fond en comble. J'espère que m'être forcé à le finir pour pouvoir faire le deuxième n'aura pas été vain... et surtout que le deuxième ne sera pas le summum de la frustration que fut son frangin.


The Surge, ce n'est pas un titre exempt de qualités. La promesse de base d'un Souls-like de SF réaliste est plutôt alléchante. Visuellement, le jeu est beau, avec une DA marquée malgré le style réaliste. Le concept des exosquelettes, et la façon dont on démembre les ennemis pour récupèrer de nouveaux équipements, ce sont des idées plutôt originales. Le level design est travaillé, y a vraiment de l'exploration à faire, dans un labyrinthe aux nombreux raccourcis. Vraiment, les premières heures de jeu me vendaient du rêve. Un rêve ardu, certes mais je pensais y passer un bon moment.


Sauf que... Y a le reste.


Point qui n'est pas un défaut en soit, le jeu est extrêmement retors. Tout est placé de façon à vous te pourrir la gueule. La plupart des affrontements sont des pièges. Si vous voyez un ennemi, vous pouvez être sur qu'au moins un autre est planqué quelque part, au pire endroit pour vous. Si c'est pas la cas, c'est que l'ennemi est un piège en lui même.

Ce point, combiné à son level design tortueux, rend le jeu déjà bien complexe a explorer. Il y a énormément d'apprentissage pour retenir ou son les ennemis, ce qu'ils font, par ou passer, et comment passer pour éviter les ennuis.


Mais ensuite, viennent les défauts. Les affrontements sont insupportables. Les ennemis humanoïdes (soit la majorité de vos adversaires) se divisent globalement en deux catégories : Les ennemis plus rapides que vous, qui auront toujours le temps de vous foutre des coups parce qu'ils se rétablissent et tapent plus vite que vous ne les déstabilisez. Et les ennemis plutôt lourds, dur a déstabiliser, mais qui tapent quand même plus rapidement que vous. Vos armes légères ne servent à rien car elles font peut de dégâts et ne déstabilisent pas assez les ennemis, quand à vos armes plus lourdes, elles déstabilisent bien mais sont si lente qu'il faut prendre rendez vous à chaque attaque. Et vous, vous êtes fragile. Avec l'une des meilleures armures en terme de défense et de résistances, je me faisais buter en 2 coup max par a peu près n'importe quel ennemi. Globalement, les armures sont décevantes, surtout les armures lourdes, qui n'ont pour elles que la stabilité, elles sont moins bonnes en défense que des armures moyennes et filent des malus en consommation d'endurance.


Le jeu possède un buffering de taré. La moindre action est enregistrée et arrivera, quoi qu'il en coûte. Bourrer les attaques ne va que vous tuer, parce que vous ne pourrez RIEN faire en cas de problème. C'est un soucis d'autant plus gênant que les attaques ont des animations super longues. Chaque combat devient donc une temporisation de l’extrême, pour etre sur de toujours avoir assez d'endurance et pas d'action en cours pour pouvoir parer, esquiver, ou vous soigner. Pour affronter un adversaire, globalement, ça peut le faire, ça va surtout dépendre de l'adversaire en question, et de votre arme.


Mais là, on retombe sur ce que je disais plus haut. Les ennemis sont souvent plusieurs, ou au moins assez proche d'un autre pour que celui-ci puisse venir faire coucou au pire moment. Il va falloir batailler pour réussir a les séparer, parce qu'affronter plus d'un ennemi, c'est juste l'enfer. Le gameplay n'est pas prévu pour.


Et voilà tous le nœud du problème : pour un jeu basé sur de l'affrontement, je n'ai pris absolument aucun plaisir sur cette partie. Le jeu fut une guerre de tranchée, où j'ai du batailler pour chaque mètre parcouru à bord de cette usine infestée de robot-zombies. L'expérience globale fut de mourir en boucle sur l'entièreté des ennemis, dans chaque salle, pour ensuite connaître suffisamment le chemin pour revenir en évitant tout le monde. A la fin, j'ai même fini par éviter la majorité des ennemis, juste pour pouvoir en finir. Parce que je voulais au moins savoir ce qu'il en était de l'histoire !


Vous êtes Warren, cloué dans un fauteuil roulant, venant travailler chez Creo, une entreprise à la pointe de la technologie, qui essaye même de sauver le monde d'une crise climatique que sans doute personne n'aurait pu prévoir (petit +15 degrés en Sibérie et Amérique du nord, finalement on est au frais nous), avec son projet Resolve. Vous, vous êtes juste là afin de bénéficier de leurs exosquelettes et retrouver vos jambes. Manque de pot, y a tout qui foire pour votre premier jour de taf, vous vous réveillez au milieu d'une décharge, et tous vos collègues ont le cerveau grillé (mais pas le reste, comme ça ils peuvent vous casser la gueule). Tout le but va être de découvrir ce qu'il se passe.


Au début, ça semble prometteur, mais globalement, c'est pas folichon, et voici pourquoi en spoiler :

Malheureusement, c'est un Souls-like, donc y a que peu d'infos, l'entièreté des PNJ ne sert à rien et ne vous donnera aucune info, même la scientifique à l'origine du projet. L'histoire reste dans les classiques du genre. Creo fait en fait de la merde et va tuer tout le monde avec Resolve, mais pour corriger ça ils décident de tuer tout le monde encore plus fort avec un projet de secours, Utopia, à base de nanites qui ont muté et foutent le bordel parce que c'est toujours la faute à l'IA. Cool ! Les nanites ont elles causé la panne de l'usine, ou muté a cause de la panne, aucune idée. A la fin, ça n'a aucune importance parce que l'IA de l'usine vous manipule pour pouvoir lancer le projet Utopia et disperser des nanites dans l'atmosphère, et vous allez héroiquement casser la gueule aux nanites... et voir la fusée partir sous vos yeux quand même. Ah bah oui, c'est un souls-like donc faut que ce soit nihiliste.

Si y avait pas autant de galère niveau gameplay, l'histoire ferait largement le taf. Mais là, c'est la cerise qui fait déborder le pompon, et ça me laisse juste un goût de "j'ai souffert juste pour ça ?" dans la bouche, qui me fait dire que je suis probablement trop borné pour des choses qui n'en valent pas la peine.

Matondia
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le 24 sept. 2024

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