A sa sortie, en 2014, The Vanishing of Ethan Carter avait beaucoup surpris grâce à ses graphismes et son histoire mais aussi dérouté bon nombre de joueurs par ses mécaniques de jeu. Ses remarques faites à l'époque sont pour la plupart, même après la sortie d'une version redux, toujours valable.
Graphismes
En effet le jeu flatte la rétine. Grâce à la photogrammétrie (technique consistant à prendre de nombreuses photos d'un objet pour en tirer un modèle 3D) et Unreal Engine les décors et la lumière sont sublimes et même après 4ans ça n'a pas pris une ride. Pour nous en faire profiter, il y a quelques magnifiques panoramas de la vallée et de ses lacs. Même si le tout se veut photoréaliste, il y a tout de même des choix graphiques notamment dans certaines visions qui donnent une identité visuelle propre au jeu. Ce n'est pas un énième titre réaliste sans âme.
Narration
Heureusement, le jeu ne mise pas que sur sa plastique, il offre aussi une histoire surprenante. On incarne un détective travaillant dans le paranormal qui débarque à Red Creek Valley suite à l'appel du jeune Ethan Carter. Nous ne savons rien sur l'endroit et devrons donc découvrir la raison de son appel inquiétant et le retrouver au plus vite. Rapidement on trouve un premier cadavre, coupé en deux par un train. A l'aide des indices laissés près de la scène de crime, on résout le meurtre ce qui nous permet de le visualiser. C'est ainsi, en trouvant d'autres corps et par des mots laissés un peu partout que l'histoire se déroule. Nous apprenons progressivement la raison de tous ces meurtres dans une ambiance qui s'alourdit et devient par moments presque horrifique. Le tout est entrecoupé de visions surréalistes nous plongeant dans l'univers de l'enfant.
Il est cependant dommage qu'un jeu reposant essentiellement sur l'observation, ne s'appuie pas plus sur la narration environnementale. En dehors des zones importantes de jeu les décors sont assez vides. Ce qui donne l'impression qu'ils sont sans vie. Il aurait été plaisant d'ajouter des éléments un peu partout qui nous montrerait que des gens ont vraiment vécu dans les lieux que l'on traverse, un peu à la manière d'un The Last Of Us ou à plus petite échelle d'un Gone Home dans lequel en plus de l'histoire principale on passe notre temps à imaginer la vie qu'il y avait dans la maison.
Mais ...
Une tâche vient légèrement ternir le tableau. "Le jeu ne vous prend pas par la main" est le premier message affiché en jeu. Il est on ne peut plus vrai. Dans [i]The Vanishing of Ethan Carter[/i] comprendre les mécaniques de jeu peut prendre du temps au point de décourager certains. Pour ma part, j'avais déjà erré 45min et j'allais abandonner avant de réussir à résoudre mon premier meurtre. Pourtant ils ne sont globalement pas très complexes mais il faut tâtonner, explorer et observer un moment avant de voir ce que le jeu attend de nous. Une fois cette étape franchit le tout se déroule assez vite pour se terminer en 3-4h. Cette façon de lâcher le joueur n'est au final pas forcément un point négatif car il nous permet de mieux nous sentir à la place de Paulo Prespero, comme lui nous arrivons dans un lieu dont nous devons découvrir les règles.
Conclusion
En somme, The Vanishing of Ethan Carter, c'est pour les mordus de jeux narratifs, un immanquable. Pour ceux qui voudraient s'initier au genre il est peut-être plus prudent de commencer par un titre plus accessible.