Difficile de rester de marbre devant l’aventure offerte par cette première saison de The Walking Dead. Nous y incarnons Lee, un récent condamné pris dans un accident de la route en pleine apocalypse zombie. Très vite, il se retrouvera confronté à l’un d’entre eux, et rejoindra un groupe de survivants, dans lequel il devra trouver sa place, et surtout faire ses choix : être sincère ou cacher son passé, s’avilir ou garder son intégrité, tuer ou protéger… des choix qui seront, pour la plupart, particulièrement difficiles à assumer.
Qu’on se le dise : il ne s’agit pas d’un jeu au scénario libre, dans lequel une action entreprise dans un épisode va bouleverser tout le déroulement des suivants, jusqu’à vous emmener dans des endroits différents. Ce n’est pas le genre d’expérience qu’offre The Walking Dead, même si ça ne m’aurait pas déplu. Ici, il est surtout question d’apprécier l’histoire qui nous est racontée, de choisir (certaines) répliques, et, surtout, de réagir au sein d’un groupe. Va-t-on démolir Moustache parce qu’il est toujours là pour répondre absent lorsqu’on a besoin de lui, ou va-t-on choisir de sauver tel personnage au lieu de tel autre ? À nous de choisir. Les conséquences de nos choix vont cependant se limiter à un ou deux dialogues, et on aurait aimé avoir un peu plus de marge de manœuvre, notamment pour éviter la mort (stupide) de certains personnages, mais j’imagine que le fait de ne pas pouvoir influencer certains événements ne pouvait que rendre l’histoire plus tragique et cruelle aux yeux des développeurs… bien joué, les gars.
Je regrette quand même la grande linéarité de ce scénario, même s’il est extrêmement bien rythmé, riche en rebondissements et fourmillant de scènes qui ne peuvent laisser indifférent. Sans aller jusqu’à demander un scénario complètement libre, j’aurais aimé avoir plus de choix de répliques et plus de conséquences, car si l’on nous appâte avec des avertissements du type « Moustache se souviendra de ce que vous avez dit », l’issue de ces choix restera malheureusement souvent inchangée.
Il faut donc surtout appréhender The Walking Dead comme un (excellent) film interactif, qui aborde des sujets délicats (partager des vivres en quantités insuffisantes, voler, estropier ou achever un blessé …) dans un univers horrifique, en y opposant des personnages (pour la plupart) attachants à des événements violents qui n’épargnent personne dans des scènes intenses et accompagnées par une bande son irréprochable.
Je n’ai pas parlé de sa jouabilité, qui est plutôt minimaliste mais réussie. J’avais commencé à pester contre les phases de dialogue en temps limité, mais je m’y suis fait.
Je vais malheureusement devoir terminer mon éloge par un reproche à propos de la version PC : on ne peut apparemment pas modifier les touches configurées par défaut, qui sont adaptées à un clavier qwerty. Il y a bien évidemment des solutions, toutes relativement acceptables, mais l’excuse officielle m’a fait rire : « this cannot be modified by design ». Je suppose qu’ils n’avaient plus de budget pour embaucher des programmeurs.