« The World Ends With You » est un Action-Rpg développé par Jupiter (qui s’était déjà illustré avec Kingdom Hearts : Chain of Memories) et édité par Square-Enix. Prenant place à Shibuya, un quartier dynamique de la ville de Tokyo au Japon, le jeu fait un excellent travail à rapporter l’ambiance tendance et électrique qui fait la réputation de ce centre de la mode japonais.
Et au cœur de cette ambiance, outre les illustrations de Tetsuya Nomura qui habillent tant les jeunes héros de l’aventure que les lieux célèbres visités, repose la musique. Il m’est impossible de dissocier « The World Ends With You » de sa bande-son, spécialement préparée pour refléter les genres musicaux populaires de Shibuya, d’où ce melting-pot de hip-hop, r’n’b, rap et autre j-pop qui devient rapidement une composante essentielle de votre expérience de jeu.
Conçu pour la Nintendo Ds, « The World Ends With You » propose un système de combat faisant usage des deux écrans, chacun occupé par un des membres de votre duo, où vous devrez manipuler les deux personnages de concert. Le premier en utilisant les touches directionnelles afin de frapper et d’esquiver les ennemis de l’écran supérieur. Le second, davantage personnalisable pour le personnage principal, en manipulant le stylet afin de déclencher une série de pouvoirs résidant dans des badges que vous pouvez équiper à votre gré.
Le résultat n’est pas sans confusion et n’est pas aisé à prendre en main, mais il donne également un sentiment de frénésie qui vient casser le rythme trop tranquille de la progression de l’aventure et aide à rapporter la notion d’urgence avec laquelle le joueur est censé composer.
En bon jeu de rôle, on fait avancer l’histoire en discutant avec les PNJs adéquats et en se rendant à destination, ajouter un grain de folie dans les combats sert le rythme. D’autant plus que le jeu vous laisse la majeure partie du temps choisir quand vous voulez combattre, les rencontres ne sont pas aléatoires, vous en êtes principalement l’instigateur.
Cet aspect n’est d’ailleurs pas le seul sur lequel on vous laisse la main. Très personnalisable, « The World Ends With You » vous permet à tout moment de modifier la difficulté du jeu, déterminant ainsi la force de vos adversaires mais aussi les récompenses accessibles à la fin des combats. Il est également possible d’ajuster son niveau, afin de rentre les combats plus compétitifs, mais surtout, d’accroître les quantités d’objets que laisseront derrière eux les ennemis.
Le pouvoir vous est offert de modeler votre propre aventure, réglant ces paramètres à votre gré. Une liberté dont j’ai beaucoup usé et qui m’aura paru très appréciable. Pouvant accroître les forces des ennemis et diminuer les miennes pour gagner plus rapidement l’argent nécessaire à l’achat des nombreux équipements du jeu, ainsi que des badges contenant des capacités plus rares et précieuses.
On pourrait très longuement parler de l’aspect personnalisation des personnages. Les boutiques vendent un nombre effrayant de vêtements de marque différents, dont on peut équiper quatre pièces, ayant leurs propres capacités spéciales. La nourriture elle-même est d’une grande importance, vos repas de la journée (réelle) vous permettant d’accroître vos caractéristiques. Et le nombre de badges (eux-aussi de marque) à équiper pour le protagoniste est tout aussi faramineux et varié.
Les marques que j’évoque ont d’ailleurs leur importance. Comme de juste à Shibuya, suivre les tendances (ou les créer) vous donne des bonus supplémentaires en combat. Aussi, combattre dans une zone équipé de badges ou de vêtements d’une certaine marque va petit à petit accroître l’influence de la marque dans la zone, et vous rendre plus efficace à cet endroit.
Les personnages eux-mêmes, très stylisés (et vêtus avec un symbolisme certain), font un excellent travail à dépeindre la jeunesse moderne de Shibuya. Les personnalités sont bien retranscrites, notamment dans des dialogues souvent empruntant aux jargons modernes et envoyant promener le discours politiquement correct pour recourir à des tournures de phrase plus crues, plus vraies.
La plus grande réussite dans ces personnages, à mon avis, tient dans le héros de l’aventure, dont on est exposé en permanence aux pensées, comiques et caustiques, venant donner de la profondeur à ce qui en surface est un énième prototype de protagoniste taciturne japonais.
Le scénario n’est pas en reste. Bâti à la manière d’un « murder game », type d’histoire populaire chez nos amis nippons, où d’innocents héros/adolescents sont piégés dans une situation à la limite de l’absurde et éliminés les uns après les autres, le jeu est avare en révélation mais chaque élément vient apporter du piquant. On est tenu en haleine par le développement, d’autant plus que l’histoire comporte son lot de « twists » et de retournements de situations très enthousiasmants pour le joueur.
Et comme souvent dans les scénarios de ce type, les révélations finales confuses ne trouvent leur sens qu’après avoir eu l’occasion de consulter le background du jeu, heureusement déblocable une fois l’aventure terminée.
Le mot de la fin : si vous ne vous y êtes pas encore essayé, je vous recommande chaudement de considérer l’acquisition de « The World Ends With You », ne serait-ce que pour vous régaler de la succulente bande-son qui l’accompagne !
Trivia :
- Aventure terminée en 40 heures de jeu. Sûrement faisable en 10h de moins.
- Gros kiff sur les musiques. Cherchez la bande-son sur le net si vous en doutez.
- Coup de cœur pour les personnages, surtout Beat en fait. Yo !
- Allez jouer bon sang !
