Dans la jungle des jeux qui utilisent les zombies, They Are Billions sort du lot. De loin, on a l'impression d'un jeu de stratégie-gestion post apocalyptique, et on a pas complètement tort. Pour ma part je pensais gérer ma colonie un peu à la façon d'un Banished, genre en essayant de faire une colonie sympa où il finirait pas faire plutôt bon vivre. Grossière erreur. Le jeu se dévoile à grands coups de hordes de zombies dans la tronche. Il y en a de tous les côtés, par gros paquets, et régulièrement une horde débarque et se jette sur vos murs (si vous en avez). On peut s'en sortir, mais une horde vaincue n'appelle jamais qu'une future horde bien plus large encore.
Face à un tel étau, j'ai d'abord eu le réflexe de recroqueviller mes colonies. On commence la partie, on explore rapidement, on produit vite du bois et on construit des murs, et puis des tours. Ouf ! Une fois là, on essaie d'optimiser le plus longtemps possible avant de s'agrandir. Car la place manque vite. Certains bâtiments sont aussi encombrants qu'indispensables, et on est vite confronté au problème suivant : les zombies n'iront qu'en augmentant, il faut donc que j'augmente mon armée et mes défense. Augmenter mon armée implique d'augmenter ma population ce qui implique d'augmenter ma production de bouffe et d'énergie, sans compter les ressources nécessaires pour produire les unités. Augmenter mes défenses impliquent la recherche technologique qui implique de la population en plus, de l'énergie en plus, etc. Tout cela mène à la nécessité absolue de s'étendre.
Il m'a fallu quelques parties pour comprendre que je devais pas attendre de ne plus avoir de place pour m'étendre. C'est même tout l'inverse, il faut absolument gagner du terrain tout en se développant en interne. C'est assez sportif, d'autant que l'erreur est interdite : on peut pas quitter sans sauvegarder. Et le jeu est en temps réel, même si -heureusement- on peut mettre en pause. Alors il faut bien gérer ses phases d'agrandissement, et parfois on croit avoir fait le plus dur en achevant de construire ces nouveaux murs qui nous octroient une large surface à coloniser, et puis on se fait défoncer le fion deux minutes plus tard car la nouvelle zone n'était pas encore assez bien défendue et les zombies s'y sont attaqués trop vite. Là, ça peut être assez violent. Dans mon cas, l'abandon de cette nouvelle parcelle s'est fait au prix fort : Game Over.
Tout cela donne un jeu franchement hardcore qui a ceci de réjouissant qu'il permet au joueur d'apprendre sans cesse de ses erreurs. Chaque défaite est l'occasion d'ajouter un truc à sa liste des trucs à pas faire, ou à faire mieux, ou à faire autrement. Malgré ça, la victoire même en simple 75% est dure à obtenir, la dernière vague est une abomination à elle toute seule, faisant passer les précédentes pour des pichenettes (ce qu'elles ne sont pourtant pas).
Bref, un jeu nerveux, stressant et extrêmement punitif mais qui est aussi vraiment sympa à jouer du moment qu'on aime se jeter contre des murs bien durs. Perso j'ai aimé, j'attends de voir la suite du développement.
ps : tout ceci ne vaut que pour le joueur lambda que je suis, j'ai vu une vidéo d'un type qui jouait en 500% de difficulté, sans JAMAIS utiliser la pause et qui gagnait. Bon, à la fin tu sens que le mec est pas loin de la syncope, mais pour ce genre de joueurs le 75% doit ressembler à une petite promenade bucolique après avoir pris le thé.