En ces temps de crise économique globale, les idées innovantes sont toujours bonnes à prendre. On peut imaginer qu’une société qui permettrait aux mourants de rêver leur vie idéale juste avant de passer l’arme à gauche remporterait un certain succès.
Voilà donc le concept qui se cache derrière To the Moon. Dans un univers aux graphismes résolument rétro (vue en 2D pixellisée à la manière des tous vieux RPG), le joueur dirige deux employés de la Sigmund Corp chargés de réaliser le souhait d’un vieil homme alité nommé John : aller sur la Lune. Rien que ça. Il nous faut donc remonter le fil de sa vie le plus loin possible et suggérer au petit enfant de ses souvenirs qu’il a vachement envie de devenir astronaute quand il sera grand. Mais on n’y arrive pas comme ça : il s'agit de procéder par étapes successives, remonter les souvenirs de John à rebours et chercher les éléments qui les relient entre eux.
Cela dit, le gameplay est tout à fait anecdotique. To the Moon relève en effet plus de l’histoire interactive que du jeu-vidéo à proprement parler. Retrouver les éléments clés de la vie de John n’a rien de compliqué : aucun obstacle ne s’oppose au joueur. L’intérêt du jeu réside ailleurs. Dans son scénario poignant, pour commencer : à moins d’avoir un cœur de pierre, difficile de ne pas s’émouvoir à mesure que la longue vie de John défile à l'envers devant nos yeux. Heureusement, les prises de bec incessantes des deux employés que nous dirigeons apportent une touche d’humour plus que bienvenue à une histoire qui, sans cela, pousserait un peu trop aux larmes. D’ailleurs, l’ambiance très travaillée de To the Moon doit beaucoup à sa superbe bande son.
Bien sûr, une dose de challenge minimum aurait pu constituer un plus indéniable et la jouabilité, pénible par moments, peut agacer. Pourtant, To the Moon fait partie de ces jeux qui occupent l’esprit en permanence jusqu’à en avoir vu le bout, après un voyage de quatre petites heures. Vu son prix réduit, cracher dans la soupe n’aurait pas beaucoup de sens.
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