Une bonne soupe n'est pas forcément toujours dans un pot de qualité.
To the Moon surfe, comme beaucoup d'autres, sur la vague de ces petits récits interactifs maquillés en jeu vidéo 2D fabriqué avec des logiciels tel Rpg Maker. Cette mode, je l'apprécie, notamment grâce à des purs produits d'ingéniosité comme le très bon Witch's House. Mais malgré sa popularité, ce To the Moon comporte, selon moi, quelques lacunes bien dérangeantes ...
Bien évidemment, il faut avant tout accepter le postulat lorsque l'on touche à ce genre de produit : vous ne jouerez pas beaucoup, et les graphismes se limiteront à de la 2D à l'ancienne. Si le dernier postulat ne me dérange pas, le premier en revanche, demande un certain talent qui n'est pas toujours mis à contribution dans ce cas-ci. Les séquences sont épouvantablement répétitives (tous les tableaux ont la même construction), le level-design n'est pas extra en soi, et malgré ses 4 heures de contenu, le soft parvient parfois à souffrir de quelques longueurs pénibles. A noter également de nombreux bugs de scripts qui ne se déclenchent pas, ce qui oblige à charger une partie antérieure régulièrement.
Heureusement, d'autres points semblent davantage aboutis, dont la musique tout simplement éblouissante pour un petit jeu comme celui-ci, ou encore l'histoire (heureusement me direz-vous), fortement cogitée et détaillée. Mais là où l'histoire est la raison pour laquelle vous jouerez à ce jeu, elle est aussi la raison de ma note assez faible. En fait, ça m'a pas mal rappelé les critiques que j'ai pu faire à l'encontre d'Harry Potter 7 : le jeu a une superbe fin en son sein, mais plutôt que de clôturer à cet endroit-là pour nous baffer avec une magnifique métaphore et une magnifique leçon de morale, il décide de durer encore une demi-heure et d'absolument tout gâcher avec une dernière partie à l'eau de rose où tout va pour le mieux. C'est comme si tout d'un coup à un repas de famille votre tonton Jacky tout le temps bourré est en train d'inventer un nouveau théorème révolutionnaire ... avant de repartir dans une blague graveleuse comme il sait si bien les faire. Honnêtement, sans ce que j'appelle ce ratage, j'aurais pu monter ma note exponentiellement, parce que la leçon que le jeu aurait laissé m'aurait complètement touché et aurait rendu ce petit produit complètement impérissable.
Au lieu de cela, on a un bon petit récit interactif plutôt pas trop mal mené. Le contraste est dommageable, non ?