Je n’avais plus joué à de RPG depuis longtemps, et cela me manquait. J’avais besoin de me replonger dans le souffle d’une grande aventure. Cette envie s'est combinée à celle de revenir vers la culture japonaise, notamment la japanimation. Et ce jeu a parfaitement comblé ces deux attentes.
Certes, comme il a été dit, le scénario est un peu léger, des adolescents qui veulent devenir des idoles, des créatures perverties qui viennent du monde du spectacle en face. Mais il est rayonnant de naïveté. La noirceur de l'âme, les décisions difficiles à prendre, les nuances de gris, on oublie. Tout n'est que couleurs et bons sentiments. Le jeu est un shōnen, une quête vers l’avant poussée par le pouvoir de l’amitié et autres bonnes raisons. Mais un shonen d'une grande élégance, à la direction artistique bluffante, aux musiques savoureuses. Et j'ai sauvé le monde avec mes amis idoles ou comédiens, c'est bien.
En cherchant bien on peut y trouver un message sur le rôle du divertissement et de la culture, sur ce que cela peut apporter à la société, et j'aime bien, forcément, je travaille dedans. Mais c'est esquissé au plus simple.
Le système de combats va complètement dans ce sens. Tout n'est que spectacle. Les attaques simples ne servent presqu'à rien, il faut utiliser les spéciales et les enchaîner avec ceux de nos partenaires, en misant aussi sur les invocations aléatoires. Un simple tour d'attaques peut prendre longtemps, mais bonjour les mirettes. Heureusement, pour les tristounets sensibles aux crises d’épilepsie colorées, il est possible de les accélérer ou de les zapper. Le jeu n’est pas si facile, et demande de faire attention aux faiblesses des ennemis.
Certes, le crossover Fire Emblem et Shin Megami Tensei annoncé a pris une tournure vraiment particulière, dans le pop étincelant, et certains le lui ont reproché. Mais c’est un jeu malgré tout original, aux accents de Persona, légèrement saupoudré de Fire Emblem. C’est un RPG sucré mais pas étouffant, qui donne envie de sauver le monde, avec son équipe de mannequin/comédien/chanteur etc. couplés à des personnages de medieval-fantasy. Il y a une douce folie acidulée dans ce jeu.
Je crois bien que c'est la première fois que je jouais à un RPG d'Atlus, il faut vraiment que j'essaye un des derniers Persona. Je n’ai pas été déçu. Qu'ils annoncent une suite sur Switch, et j'y retournerais l'épée à la main, le regard déterminé, la mèche volante et le sourire brillant.