Teush Raider
Vous ai je déjà parlé de ce pote à moi ? Un vieux pote avec lequel j'ai fais les 400 coups. Un être que j'ai vu évoluer, passer les étapes petit à petit, devenir l'homme-larve qu'il est aujourd'hui...
le 20 mai 2015
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NB : la prose qui suit a été originellement rédigée en 2013.
À l'heure de la polémique (au moment de la rédaction de ces quelques lignes) entourant le futur Rise of the Tomb Raider, à savoir si oui ou non cette licence "traditionnellement" PlayStation passe exclusivement chez "l'ennemi juré", et avant de tâter du fameux reboot (grâce au PS+), j'ai eu une poussée de nostalgie, et l'envie saugrenue de me replonger dans les racines de la série en me refaisant la toute première aventure de la célèbre aristocate anglaise…
Comme je m'y attendais, le jeu a pris un sacré coup de vieux -et pas qu'en termes de graphismes- même si curieusement, ma "réadaptation" à un gameplay "anguleux" clairement ancré dans son époque fut à ma grande surprise bien plus rapide que prévu…
J'ai eu l'occasion de faire essayer le jeu à un gamer "± du même âge que le soft", et ce fut un grand moment… Forcément, pour un joueur ayant l'habitude -et surtout n'ayant connu que cela- de la jouabilité toute en souplesse de la majorité des titres actuels, faire face au gameplay rigide et très souvent "punitif" de Tomb Raider, c'est aller au devant d'énormes difficultés, décréter le soft injouable, et finir par abandonner (il aura quand même tenu 15 minutes).
C'est qu'elle n'est pas facile à manipuler la miss Croft (mais quelle femme l'est ?) !! La faute en revient à une demoiselle souple comme un 36 tonnes, avec laquelle chaque action doit être planifiée avec minutie pour ne pas se prendre un cinglant retour de bâton : si devoir se placer PILE POIL devant un mécanisme pour l'activer n'est pas trop contraignant (encore que, sous l'eau, avec la faune locale et/ou le manque d'air…), ce sont surtout les sauts qui nécessitent un minimum d'attention, notamment vers la fin du jeu, où chaque négligeance est payée cash, c'est à dire la mort, dans des pics, la lave ou le vide…
Lara dispose d'une panoplie de mouvements très complète : elle peut marcher, courir, sauter, straffer, esquiver sur le côté, grimper, nager, scruter l'environnement, s'agripper et longer les rebords (attention à la jauge de fatigue), activer divers leviers ou tirer/pousser divers blocs ouvrant certains passages, voler...ah non, ça, curieusement elle ne peut pas le faire…
En revanche, elle peut faire parler la poudre face aux multiples dangers rencontrés, grâce à quatre armes différentes : le pistolet de base (aux munitions infinies), le fusil à pompe, le magnum et le uzi. La visée est totalement automatique, et c'est pas plus mal : on reste concentré au maximum sur l'esquive, grâce à la très utile "roulade/demi-tour", permettant de contourner l'ennemi tout en restant locké dessus…
Ça permet en outre de ne pas trop pester contre une caméra pas toujours optimale, comme la majorité des titres "toutentrouadés" à univers semi-ouvert de cette époque… Enfin, petits plus des plus INDISPENSABLES, Lara peut aussi faire le poirier ou le saut de l'ange, des mouvements pas spécialement utiles mais très esthétiques… Le saut de l'ange est par contre à utiliser avec prudence puisque, par définition, Lara retombe sur la tête…
Restons dans l'esthétisme pour parler de la plastique du jeu (insérer blague machiste ici). Pour un jeu de 1996, Tomb Raider fait plutôt bonne impression : les niveaux sont gigantesques et bien architecturés, parfois même assez labyrinthiques, la minutie du petit détail -dans les temples égyptiens notamment- est appréciable, et les jeux de lumière sont particulièrement réussis.
Lara Croft elle-même est plutôt bien modélisée, surtout si on met de côté ses attributs féminins un peu trop pointus et prononcés, qui contrastent un peu maladroitement avec son caractère de "femme forte" (mais il faut croire que ça fait vendre, et à plus de 7 millions d'exemplaires toutes bécanes confondues)…
On traversera tour à tour le Pérou, la Grèce, l'Égypte, combattant des loups, des ours, des crocodiles...bien vites supléés par des ennemis autrement plus dangereux comme des dinosaures, des momies ou d'autres "trucs" pas très faciles à nommer, notamment vers la fin du jeu… Au rayon des quelques bémols, on peut noter des décors quelquefois très largement pixellisés, et de multiples bugs graphiques et/ou de collision, mais qui sont quand même beaucoup moins nombreux et gênants que ceux du futur Tomb Raider III…
Si Tomb Raider est beau, il est aussi et surtout TRÈS LONG et TRÈS DUR : chaque niveau se boucle en minimum 2h30/3h, et encore, c'est dans le cas où on évolue sans trop d'encombres… Une énigme pas totalement comprise, un timing serré, des ennemis/pièges bien hardcores, le fait de se perdre dans ces environnements inhospitaliers...couplés à un système de sauvegarde vraiment mal pensé (des emplacements fixes et à usage unique) : il y en a un paquet, des raisons de rester bloqué et frustré !!
N'oublions pas les passages secrets et la chasse aux trésors, pas toujours facilement décelables (Lapalisse, si tu nous écoutes…), et on se retrouve à finir les 15 niveaux composant le jeu en une bonne cinquantaine d'heures...si on arrive au bout !! Ce faisant, on pourra pardonner un scénario certes sympatoche à suivre et ± prévisible, mais qui fera grincer des dents les adeptes de l'authenticité historique, pour qui le lien entre les cultures Inca, Grecque et Égyptienne relèvera d'une énorme aberration…
Enfin, impossible de clore un test de Tomb Raider sans évoquer l'un des points à mon sens les plus réussis du jeu : l'environnement sonore, quasi parfait. Hormis la zik d'intro, et celle qui se déclenche lorsqu'un gros danger se pointe (généralement un boss), on évoluera majoritairement dans une ambiance très claustro, alternant phases de silence (quasi)complet et thèmes atmosphériques très discrets… Un parti-pris auquel il est facile d'adhérer, car quoi de mieux que le silence pour à la fois nous donner la sensation d'évoluer dans des lieux vides -ou presque- de toute présence, et en même temps accentuer notre paranoïa lorsqu'on entend -ou imagine entendre- un bruit dont la source n'est pas clairement identifiable ?
Évoquons également le doublage français très correct, particulièrement celui de Lara, incarnée par une Françoise Cadol parfaite, sans doute l'une des voix les plus agréables que j'ai pu entendre dans un jeu vidéo… Allez, comme rien n'est jamais parfait, on peut émettre un bémol concernant le bruit des armes, qui paraît bien obsolète à notre époque…
Au final, Tomb Raider est un pur produit de son époque. Sa 3D est balbutiante, sa caméra est peu maîtrisée, son gameplay est exigeant et sa difficulté force le joueur à s'y investir un minimum. Pas de QTE, pas de continus illimités, pas d'aides magiques pour contourner un quelconque obstacle : dans Tomb Raider, on progresse au skill et à la jugeote… Un joueur ayant connu cette époque révolue retrouvera assez vite ses marques, alors que la nouvelle génération en chiera comme pas deux… Remarquez que c'est le cas avec de nombreux softs de la génération 32/64 bits…
EN BONUS, VOICI QUELQUES CHEAT CODES :
Sauter le niveau : dans l'inventaire, faîtes L2, R2, Triangle, L1, L1, Rond, R2, L2.
Toutes les armes : dans l'inventaire, faîtes L1, Triangle, L2, R2, R2, Rond, L1.
Lara nue : CE CODE N'EXISTE ÉVIDEMMENT PAS.
Sérieux, ça vous intéresse tant que ça de voir un personnage tout cubique à poil ?
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Créée
le 29 août 2015
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