Tunic fait écho au récent Death's Door, même formule d'action / aventure en 3D isométrique, avec des inspirations partagées entre Dark Souls (la structure du monde, son mode de progression, la difficulté rebutante et les combats de boss) et peut-être plus encore Fez (les secrets omniprésents et les indices laissés à la curiosité du joueur, jusqu'à leur nature même, et l'usage des perspectives), deux jeux dont l'influence reste palpable dans une partie importante de la production vidéo-ludique.
Le tout sous une forme qui fait évidemment référence à Zelda et ne s'en cache pas, dont Tunic essaye au passage de retrouver l'esprit des toutes premières itérations.
Ma note semblera sévère (et elle l'est, je le concède) car les qualités du jeu sont immenses... mais à mon goût en partie gâchées par une trop grande exigence et un manque de souplesse qui entachent le plaisir de l'expérience, au contraire d'un Death's Door.
L'idée du manuel est tout simplement géniale, même si à l'époque des walkthrough et autres guides en ligne son impact est moindre. Et heureusement j'ai presque envie de dire, car dès le début du jeu j'ai perdu beaucoup de temps en bute à la difficulté et à comprendre où aller (notamment pour trouver l'accès à certains lieux importants, parfois presque aussi bien caché qu'un secret), faute d'avoir compris certains indices et la logique générale.
Difficile à dire si cela relève de réflexes perdus avec les jeux modernes, très assistés, mais la courbe de progression est rude. Et, en ce qui me concerne, insurmontable pour les combats, la difficulté déjà très élevée au-delà des zones de départ devant carrément impossibles avec les boss (d'autant que leur taille et la 3D isométrique, doublé d'un ciblage défaillant, rend l'action difficilement lisible dans ces occasions). Bref je ne cache pas avoir recouru à un trainer pour traverser certaines zones et les boss.
Mais là où je ressors vraiment frustré c'est d'abord concernant l'histoire et la partie narrative. Ou plutôt l'absence dommageable de véritable histoire et de narration qui fait que le jeu reste très abstrait.
Avec, notamment, une fin proche du simple écran fixe 'game over' de l'ère 8/16 bits, maigre récompense vu les efforts que le jeu exige. Et la vraie fin n'y change pas grand-chose malheureusement.
Et ensuite la lenteur exaspérante de notre héros, la réapparition des ennemis à chaque mort / sauvegarde et la topologie fantaisiste du monde (qui s'apprivoise néanmoins) dès lors qu'il s'agit de le reparcourir en tous sens pour accéder aux secrets.
Grand jeu sans aucun doute, mais ingrat et que j'aurais aimé apprécier davantage (si seulement il proposait des modes de difficulté pour profiter de la chasse aux secrets !) mais dont le parti pris inflexible m'a vraiment rebuté (merci au trainer de m'avoir permis de profiter du jeu malgré tout), là où un Death's Door se montre nettement plus généreux et plaisant à mon goût, même s'il est aussi sans compromis à sa façon.