Tout d'abord, il faut se dire que j'ai lancé plusieurs fois Tunic. Sans doute 5 ou 6 fois et chacune de mes autres tentatives furent un échec. Le jeu est en effet à l'inverse de la tendance dirigiste classique et ne se laisse pas facilement apprivoiser.
Me voila donc dans premières heures, en train d'essayer de comprendre le jeu, ses mécaniques, ses premiers monstres déjà pas évident. L'absence de but est le couperet final et c'est l'abandon. Dommage, me dis-je à chaque fois. Le jeu est beau, la prise en main est super agréable et ce score de 90 sur Opencritic me nargue.
Et puis à la dernière tentative, c'est le démon de la découverte et de l'exploration qui débarque. La découverte du livret, de nouveaux éléments de gameplay ou de monstres devient un gouffre sans fond dans lequel je tombe.
Car ce jeu, s'il n'introduit rien et ne donne pas de tutoriel, est quand même finement étudié dans son gameplay et sa boucle de découverte. Les nouveaux ennemis sont introduits toujours seul, très souvent de dos pour qu'on puisse les étudier et imaginer quel attaques ils seront capable de faire. Chaque page est savamment délivré dans un ordre précis pour que chaque bout se dévoile au fur et à mesure. Les lieux s'enchainent et les découvertes aussi pendant plusieurs heures, pour que chaque instant est un gout d'encore.
Bref, ce jeu est un bijou dans sa gestion de la découverte, d'autant plus que l'effet de surprise sera répétée maintes fois pour plusieurs passage secrets, chemins ou éléments de gameplay découvert au hasard mais finement mis ici pour inciter le joueur a toujours plus.
La difficulté est relativement bien dosé (même si c'est toujours relatif) mais demandera clairement du fil à retordre au joueur moins habitué à ce genre de jeu, la faute à une absence de tutoriel et à quelques ennemis vraiment difficile.
Le seul gros bémol du jeu est sa volonté d'en faire trop. Trop de secrets d'une part, mais aussi trop de jeu, avec une dernière partie qui demandera des allez-retour pas toujours utiles et des combats qui ralentiront plus qu'elle ne serviront le end game.
Mais que ce défaut est moindre devant les qualités de Tunic. Le fait qu'il est été majoritairement conçu par une seule personne force le respect. Prévoir le tempo des joueurs, savoir quand distiller les indices ou quand laisser faire la découverte est un mélange si délicat que des studios plus avancés ou plus nombreux ont souvent échoué dans cette aventure. Qu'on trouve le jeu difficile ou pas, rien ne surpassera les challenges et obstacles qui ont du se mettre sur la route de son créateur pour qu'il réussisse à sortir ce jeu. Pour moi, c'est clairement le plus gros achievement qu'il aura pu gagner grâce à un jeu.