8 ans... 8 années que j'ai découvert la série Uncharted avec un premier épisode aujourd'hui bancal mais qui m'avait accroché au fauteuil à l'époque de par son côté très cinématographique, sa narration, et ses personnages clichés mais attachants et charismatiques. Puis est arrivé le second épisode, véritable chef-d'œuvre de narration et de mise en scène, au rythme maitrisé avec une perfection insolente, reléguant le premier au rang d'antiquité. Les personnages gagnent en épaisseur, en charisme, le ton est plus mature, le jeu maitrisé de la première à la dernière seconde. 2 ans plus tard, un 3ème épisode faisant office de Uncharted 2.5, excellent mais qui n'atteint pas le niveau du 2, vient nous coller de violentes baffes par sa mise en scène toujours plus cinématographique, un peu "too much" diront certains. Le jeu se terminant sur une fin vite expédiée pour ne pas dire bâclée, on est laissé sur notre faim.
Heureusement, un 4ème épisode annoncé comme étant le dernier de l'histoire de Nathan Drake est révélé, nous donnant l'espoir d'une fin digne pour nos héros. Et quelle fin !
Entre le 3ème et ce dernier épisode, Naughty Dog a travaillé sur ce que je considère comme le meilleur jeu auquel j'ai joué, The Last of Us. Un jeu différent, qui leur a permis d'acquérir une certaine maturité, une autre vision de la narration, plus lente, plus contemplative, plus axée sur les relations entre les personnages, plus subtile.
Et ce travail se ressent à tous les niveaux sur Uncharted 4. Premièrement, sur le rythme. Exit le rythme effréné des précédents, ici le jeu prend son temps, ancre ses personnages au cœur du récit, les développe et nous les fait découvrir dans des scènes au cadre presque banal (Nate et Elena en train de dîner par exemple), renforçant fortement l'aspect humain des personnages.
Parce que oui, Uncharted 4 est un jeu sur Nathan Drake avant toute autre chose. C'est lui le moteur de l'histoire, on rentre plus profondément dans sa psychologie, son rapport avec les autres et lui-même. L'influence The Last of Us s'en ressent fortement (et c'est très bien). Donc ce 4ème volet est plus posé, plus lent que les précédents, mais est-ce que ça dénature la série ? Pas du tout, bien au contraire. Naughty Dog nous prouve encore une fois leur maitrise absolue de la narration, ce studio est vraiment le meilleur à ce niveau (comme à bien d'autres d'ailleurs).
Graphiquement, c'est époustouflant, y a pas d'autre mot. Le niveau de détail est incroyable, les visages et leurs animations complètement bluffant, la direction artistique au top... Du décrochage de mâchoire en bonne et due forme. Chaque paysage, chaque détail paraissent vivants, comme si on pouvait connaître leur histoire juste en les regardant.
Niveau mise en scène, Naughty Dog n'a plus rien à prouver, et donc évidemment on est dans le très haut du panier, moins spectaculaire que celle du 2 ou du 3, mais plus terre à terre, un peu à l'image du jeu dans son ensemble.
Bien que le jeu soit centré sur Nate, il n'oublie pas de raconter son histoire sur le parcours de Henry Avery et je l'ai trouvé passionnante. J'ai vraiment eu l'impression de découvrir son parcours dans son intégralité. Mais le cœur du jeu reste les relations que Nate entretient avec les autres persos.
Cependant, après tous ces superlatifs, il faut bien avouer qu'il y a un problème de rythme qui casse un peu l'aventure au début du dernier tiers, mais le jeu se rattrape par la suite pour nous offrir un épilogue magnifique, beau, émouvant (petites larmes aux yeux en regardant l'album posé sur un meuble) et remplie de nostalgie. Une conclusion parfaite, toute en finesse et émotion pour une saga culte. Merci Naughty Dog pour tous ces moments, et merci d'avoir fermé le livre de l'histoire de Nathan et Cie avec une telle passion.