Voir débarquer un nouvel épisode d’Uncharted pour le lancement de la PS Vita a de quoi susciter l’excitation tellement la franchise créée par Naughty Dog est devenue une référence du TPS/aventure. Mais pour cette version portable, Sony a fait appel à Bend Studio responsable des Syphon Filter. Alors faut-il s’en inquiéter ?
Incas à part.
Tout commence lorsque Nate reçoit un appel d’un vieil « ami » pour lui demander de l’aider à déchiffrer des symboles quiviriens en Amérique du sud. Malheureusement ce dernier a oublié de lui dire qu’ils étaient sur le territoire d’un dictateur local qui n’aime pas vraiment qu’on fasse des fouilles sans sa permission. Naturellement les choses vont se gâter pour Drake qui fera la connaissance d’une archéologue afin de percer les mystères d’une organisation secrète qui a débarqué avec les conquistadors il y a plus de 400 ans. Si le scénario pourra mettre un peu de temps avant de décoller, il n’en reste pas moins agréable à suivre même si ce dernier ne se consacre pas sur la vie de Nathan comme ce fût le cas dans les 3 premiers épisodes.
L’ambiance de Golden Abyss se rapproche plus de Drake’s Fortune ou même du tout premier Tomb Raider avec sa jungle et les ruines perdues d’une vieille civilisation méso-américaine, le T-Rex en moins. La part belle est donc faite à l’exploration et l’immersion plutôt qu’au spectaculaire des derniers épisodes, même si certaines séquences n’en reste pas moins épiques. Les personnages que l’on rencontra dans le jeu sont plus ou moins charismatiques avec un méchant vraiment crapuleux ou un général qui certes fait dans le cliché d’apparence mais se révèle au final crédible. Là où le bât blesse c’est au niveau de l’héroïne qui n’a pas du tout le même charisme qu’Elena ou Chloé. Résultat : on a l’impression qu’il y a un vide pendant une grande partie de l’aventure et qu’Uncharted Golden Abyss manque de personnalité.
Une réalisation digne d’Uncharted.
Dès sa présentation en janvier 2011, Uncharted Golden Abyss s’est fait remarquer pour ses graphismes hors normes pour une console portable. Le résultat final est encore plus bluffant avec des textures d’une finesse incroyable, des niveaux riches en détails et une profondeur de champ exceptionnelle. Il ne sera pas rare de s’arrêter de jouer quelques secondes pour admirer le travail des graphistes. Alors certes les niveaux sont moins variés que les opus PS3 en terme de décor mais chaque lieu traversé est différent du précédent et l’on n’a jamais l’impression que les niveaux se ressemblent tous.
Mais ce n’est pas tout, les animations des Uncharted font office de référence sur next gen et ils répondent tous présent dans Golden Abyss ; sans compter une très bonne IA ennemie, ces derniers ont la fâcheuse manie de lancer des grenades sur notre poire au millimètre près. Malheureusement on ne peut pas en dire autant de l’intelligence de nos compagnons qui colle trop souvent dans nos pattes lors des fusillades.
En ce qui concerne la partie sonore c’est encore une fois une franche réussite. La VF est d’excellente qualité avec des dialogues toujours aussi savoureux et drôles. Certaines répliques pourront même devenir culte. Quant aux musiques, on retrouve le thème de la saga bien sûr mais aussi certaines de Drake’s Fortune. Les compositions originales sont d’excellentes factures passant de musiques militaro-révolutionnaire à des chants grégoriens.
Ça me touche beaucoup.
Afin de contempler tout le monde, Bend Studio n’a pas imposé la jouabilité tactile (hormis en de rares occasions). Uncharted Golden Abyss se joue de manière classique comme sur PS3, grâce au confort qu’apporte les deux sticks analogiques, tout en ayant la possibilité d’utiliser le tactile à n’importe quel moment. Chacun utilisera cette fonction à sa manière de jouer, mais il faut avouer que le lancer de grenade est pratique et précis ainsi que le pavé tactile arrière qui est efficace pour zoomer avec son appareil photo ou son fusil de sniper. Le gameplay de la saga reste fidèle aux codes imposés par Naughty Dog. On retrouve des gunfights nerveux et de la plate-forme facile d’accès. Les énigmes ont quasiment disparu pour laisser place à de l’exploration.
Pour ceux qui voudront finir le jeu à 100%, il faudra en effet fouiller le moindre décor à la recherche des centaines de trésors que cache Golden Abyss que cela soit sous forme d’objets à trouver, de photos à prendre ou de calque à réaliser. Malgré les 34 chapitres que comporte l’aventure, il faudra à peine 9 heures de jeu en normal pour voir le dénouement final le tout sans un chargement à l’horizon. L’absence de multijoueur pourra en décevoir certain, Bend Studio n’a du vraisemblablement pas avoir eu le temps d’en intégrer un pour que les joueurs puissent profiter d’un Uncharted au lancement de la Vita.
Les PLUS :
- La réalisation de toute beauté.
- L’ambiance sonore et la VF encore une fois parfaite.
- Le tactile s’adaptant à la jouabilité traditionnelle.
- Un vrai Uncharted dans la poche.
Les MOINS :
- IA alliée lors des fusillades.
- Le manque de profondeur des personnages.
Faisant parti des meilleurs développeurs sur PSP, Bend Studio ne faillit pas à sa réputation en développant Uncharted Golden Abyss. Que les fans se rassurent, on a le droit à un vrai Uncharted avec ses qualités et ses rares défauts. Alors certes Golden Abyss est moins spectaculaire que les derniers épisodes au niveau de la mise en scène mais il serait regrettable de faire la fine bouche devant ce TPS/aventure pour le moins ultra jouissif. Un bel aperçu pour le futur de la Vita.