La victoire du néant sur la raison.

"Mon enfant, il serait plus juste pour toi de ne pas regarder ce contenu tant que tu n'as pas terminé le jeu car il est rempli de spoilers.
Sois sage d'accord ?"

Vous savez, la fin de la route pacifique conclu de manière exhaustive le jeu. Tout le monde est heureux. Personne n'est mort. Les monstres vivent enfin hors de l'underground. La conclusion est belle, trop belle.
Le jeu serait t'il faussement naïve ? Flowey explique que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes,et que le seul pouvant bouleverser cet ordre : c'est le joueur. Ben oui, on a le pouvoir de sauvegarder, de revenir en arrière. Puis, on a vécu l'expérience de ne tuer personne. Mais on ne sait pas encore ce qui se passerait si on faisait tout le contraire de ce qu'on avait entrepris. Bon on tente. Quoi que, le monde parfait qu'on a péniblement instauré s'écroulera en une fraction de seconde. Mais d'un autre côté, c'est pas grave, on pourra revenir en arrière et refaire une pacifique au cas où. Ça ne coûte rien.

Finalement c'est pas si choquant que ça jusqu'à but nobody came, tout d'un coup l'ambiance réconfortante des ruines disparaît au profit d'un musique lourde et oppressante : https://www.youtube.com/watch?v=CzM2oWtTAws .
A partir de ce point, l'existence du mode génocide est avéré. On fait quoi ? On continue ? On arrête ? On est peut être aller trop loin, ou pas assez. Tant pis si tous le monde doit y passer. C'est pour la bonne cause.

Le combat contre Toriel est aussi joyeux que d'assassiner ses parents dans le dos.
Au fur et à mesure que les cadavres s'empilent toute l'ambiance et cette chaleur propre à Undertale disparaît. Toutes les mises à mort sont froides émotionnellement. On se perd dans notre objectif jusqu'à ce que le combat contre Undyne donne du sens à notre périple. Le combat est dur. Mais on en ressort grandi. Même si Undyne affirme à sa mort qu'elle essayait de sauver le monde. Quelque chose ne va pas ? Bon, c'est pas grave. On verra plus tard. Mais en attendant, le combat était jouissif.
Notre entreprise commence à avoir du sens. On est maintenant en quête de challenge. Peut-être est ce la véritable récompense de la route génocide ?

Tiens, Mettaton NEO. Chouette un autre combat mémorable en vu. Malheureusement le jeu connaissant les attentes du joueur ne se privera pas à les écraser à coup de massue avec un combat déceptif. Mettaton NEO ne montre même pas de résistance. Le battre en un coup tient plus d'une humiliation vis-à-vis du joueur comme si on ne méritait même pas un combat digne de ce nom.

Heureusement, Sans succède Mettaton et ne déçoit pas. Sauf que tout est déjà trop tard. Sans est juge. Et il ne se privera pas d'évaluer nos actions durant notre partie. Il va sans dire que sans appel le joueur est coupable pour crime contre l'humanité. La sentence est donnée. On ne pourra découvrir les secrets se cachant derrière la route génocide qu'en lui passant par dessus. Le joueur est victime de divers coups bas. Il est ridiculisé. Ici plus question de faire demi-tour. Arrêter la route génocide serait l'équivalent d'admettre sa défaite et de perdre tout amour propre. C'est pas pour rien que le morceau du combat se nomme Megalovania.

Finalement, après s'être servie de sa Détermination, quel secret nous réserve le jeu ?
RIEN, à part la destruction de ce monde. L'autodestruction du jeu. Le vide, le froid, le néant atteint ici son paroxysme. Aucune d'émotion, à part le sentiment qu'on est allé trop loin. Mais après toutes les provocations de Sans, il était impossible d'abandonner. Des deux côtés, le mal est infini.
Tout de même, on peut rejouer au jeu si on vend son âme. Finalement ce n'est pas si grave. En quête d'absolution, on refait une pacifique. Tout le monde y compris Sans a oublié ce tragique évenement. Sauf que le jeu, lui s'en souvient et ne compte pas te pardonner. Toi, tu seras condamné à ne plus avoir aucune bonne fin.

On peut faire un parallèle intéressant entre La route génocide au mythe de la boite de Pandore. Pandore ne doit pas ouvrir la boite car elle contient tous les maux du monde, mais sa curiosité l'emportera sur la raison. Le joueur est à l'image de Pandore, pour assouvir sa soif incessante de curiosité, il a commis des actes dont il ne mesurait même pas les conséquences.

Que retenir de tout ça ? Dans la pacifique, en se laissant frapper sur la joue gauche, nous étions pas Jésus. Dans la génocide, en massacrant toute forme de vie, nous n'étions pas Satan. En fait, nous étions et resterons que des joueurs un peu trop curieux.