Je ne suis pas un grand fan des jeux indépendants. La plupart se contente d'avoir un gameplay addictif et une direction artistique pas trop moche pour attirer les foules. En fait, je suis déçu que la plupart des jeux indés ne soient pas plus ambitieux dans leurs démarches, qu'on arrive à un stade où ces jeux vendus pour une bouchée de pain soient considérés par le joueur lambda comme aussi bon, voir meilleur que les jeux AAA dont on entend parler le plus.
J'ai été donc très surpris, et fier qu'Undertale soit l'un des meilleurs jeux de cette année 2015.
ABSOLUTLY beautiful.
Undertale est donc un jeu indépendant sorti le 15 Septembre 2015, financé sur Kickstarter et réalisé par Toby Fox. Compositeur de base, il décide de développer le jeu pendant trois ans.
Et première chose qu'on remarque c'est que la direction artistique du jeu donne cette impression de "débutantisme" si je peux me permettre l'expression.
Les 3 zones principales du jeu sont très classiques au niveau esthétique et font leur job mais la première et dernière zone du jeu sont assez étranges au niveau du choix de couleurs ou de level design.
Ce n'est pas un défaut majeur (c'est d'ailleurs le seul du jeu) mais il est clair que le créateur devra travailler un peu là-dessus pour ces prochains projets.
Here goes nothing.
Maintenant, passons aux grandes qualités du jeu.
Le gameplay d'Undertale est simple: nous avons le choix entre 2 styles de jeu. Le style pacifiste, où il faudra épargner les ennemis en trouvant le bon enchaînement d’interactions en combat et le style génocide où nous tuerons les ennemis rencontrés pour gagner de l'expérience et donc rendre le jeu plus simple mais en abuser peut amener un effet pervers au jeu.
Les attaques des ennemis quand à eux se font par bullet hell. Il faudra diriger son âme dans une petite zone et esquiver les attaques (gameplay qui rappelle beaucoup celui de Touhou donc).
Il faut aussi savoir que le jeu possède pas mal de puzzles plus moins compliqués même si la plus grande difficulté réside dans les boss fights qui sont tous jouissifs et amènent à chaque fois une nouvelle gimmick de gameplay.
Évidemment, choisir d'épargner ou tuer les monstres et boss affectera le scénario et les dialogues des personnages.
It doesn't seem very accurate.
Le scénario donc, gros point fort de ce jeu qui nous fournit pas mal de twists intéressants et brisant plus d'une fois le quatrième mur. L'un des thèmes principaux du jeux est la relation bien/mal. Classique mais qui est extrêmement subtile dans son écriture. Il vous faudra recommencer le jeu plusieurs fois et faire différents choix pour bien cerner les subtilités de l'histoire.
Choix qui sont d'ailleurs légions dans ce jeu. Un seul choix (que ce soit en combat ou dans l'histoire) mènera à une ligne de dialogue bien particulière voir même un changement de comportement d'un personnage par rapport à nous menant donc à différentes fins possibles.
Il sera donc rare que deux joueurs aient la même première partie.
Mais ce système de choix est surtout agrémenté d'une feature absolument incroyable que je vais éviter de vous spoiler mais qui montre bien que le jeu utilise des codes très modernes.
Nyeh Heh Heh!
Les personnages sont aussi extrêmement bien travaillés et soutiennent ce thème du bien et du mal durant le jeu. Chaque personnage à son côté sombre qui se laisse s'exprimer pour le peu que l'on s'y intéresse un minimum.
Mais ils sont surtout très drôles et attachants et les relations qu'ils ont les uns avec les autres sont très bien trouvées.
It's hard to not sing along.
Parlons maintenant des musiques. Bien évidemment, M. Fox étant un compositeur à l'origine, la plupart des musiques du jeu soutiennent parfaitement les moments forts et apportent une ambiance cohérente dans les phases d'exploration et de combats.
Il utilise le chiptune pour bien évidemment coller à la direction artistique mais il ne se retient pas d'amener pas mal d'instrumentalisations plus modernes qui créent donc une bande son plus qu'originale.
Mais c'est surtout les musiques des combats de boss qui sont vraiment extraordinaires avec par exemple notamment le retour de son morceau fétiche: Megalovania.
Donut ?
Undertale est clairement la révélation vidéoludique de l'année. Bien qu'il s'inspire de Mother, le jeu arrive à se trouver une identité propre en surfant sur la vague moderne du jeu vidéo et en n'y prenant que le meilleur. Ses personnages originaux resteront gravés dans la mémoire des joueurs et les musiques apportent une nouvelle dimension à la composition retro.
Que faut-il donc de plus pour le jeu de l'année ?