Peut-être est-ce une période, car en ce moment, j'ai du mal à trouver des jeux qui me motivent et me passionnent ... En tout cas Undertale n'a pas dérogé à cette tendance du moment : là où j'attendais un jeu original, subtil et tirant habilement parti de la culture du jeu vidéo, je n'ai été que partiellement satisfait.
Pour tenter de vous expliquer mon ressenti sur ce jeu, je n'ai pas trouvé meilleure solution que de vous raconter la fin de mon aventure, ce qui impliquera de vous dévoiler partiellement ce qui se passe dans Undertale. Vous voilà prévenu.
Undertale vous place donc aux commandes d'un enfant tombant au gré de ses ballades (bon, on passera sur le fait qu'un enfant se ballade tout seul, comme ça, en montagne, mais bon ...) dans une crevasse. Il va ainsi découvrir un nouveau monde séparé du notre : le monde des Monstres. Traité en pixel art bien rétro, Undertale, comme évoqué plus haut, ne manque pas de finesse. Ici, le joueur est pris à rebrousse poil de ses habitudes en matière de jeux vidéos et notamment de RPG. Les PNJ lui volent la vedette, se foutent allègrement de lui - et de vous par la même occasion - et les codes qui font habituellement la progression de ce type d'aventure sont ici largement cassés.
Mais vos habitudes de joueurs seront surtout déroutées par le système de combat tout à fait original, à la fois pour le système de défense inspiré du gameplay des shoot'em up (grosso modo il faut dans un espace restreint éviter les attaques des ennemis sur le petit coeur qui symbolise l'âme de notre personnage) et par la possibilité ouverte durant chaque joute de discuter avec notre ennemis plutôt que de le combattre.
Je précise ici que, bien qu'ouvert au traitement pixel art, j'ai trouvé Undertale vraiment pas particulièrement beau (j'aime pas trop le design général du jeu), et j'avoue avoir peu gardé en tête les musiques qui m'avaient également été beaucoup vendues à la lecture de précédentes critiques.
Mais arrive maintenant le vrai problème (et les spoils qui vont avec).
Undertale est une aventure sympathique, plutôt bien menée, jouant habilement avec nos habitudes de joueur. On pourrait même dire qu'il y a une certaine poésie derrière tout cela. Assez rapidement, on comprend que le système de combat ainsi que l'histoire nous incitent à épargner les monstres plutôt qu'à les combattre et les tuer. Oui, sauf que le temps de comprendre ça, vous en aurez quand même tué quelques un. D'une part, parce que vous ne pouvez pas le deviner dès la première minute, sauf à être un pacifiste né, et d'autre part parce que le fait d'épargner les monstres vous oblige à de récurant choix de dialogues qui sont, pour certains, assez sympa, mais quand même un peu répétitifs et casseurs de rythme.
Accessoirement, Undertale est un jeu assez facile, sans grand enjeu. Finalement, les combats, s'ils ne servaient une mécanique essentielle du jeu, pourraient presque ne pas avoir lieu : on se limiterait à une histoire joliment narrée. Sauf que, quand vous arrivez à la fin, on se retrouve avec ce concept bien sur le papier mais foireux pour moi dans ce type de jeu de fins multiples (bien entendu en fonction du nombre de montres tués). Et quand je dis fins multiples, il faut bien entendu entendre qu'il y a UNE bonne fin et d'autres fins mauvaises, qui ne vous permettront pas de goûter toute la subtilité de l'aventure.
Alors que vous combattez le boss de fin qui est lui plus rotor que les autres adversaires, vous comprenez que vous allez devoir vous retaper toute l'aventure, qui n'est certes pas longues mais qui ne présente que peu de nouveautés (à l'exception notable de la fin et de quelques autres passages) à se mettre sous la dent. Ceux pour qui cette étape ne présentent aucune difficulté pourront se ruer sur Undertale (les fans du NG+). Moi, j'ai un peu passé l'âge et la patience, je l'avoue.
Du coup, j'ai laissé tombé Undertale à ce moment, un peu à regret.
Pour conclure, j'admettrai volontier qu'Undertale possède de vraies qualités et une véritable personnalité au milieu d'une production de jeux vidéo qui ressasse parfois les mêmes recettes. Néanmoins, sa structure et sa façon de nous faire progresser ne m'ont pas satisfait, un peu comme si un point'n'click vous obligeait à refaire 90% d'une aventure certes courte pour profiter des 10% qui restent, aussi bon soient-ils.
Peut être est-ce une période, mais Undertale m'a un peu déçu ...