Undertale revêt l’apparence d’un RPG en (très) gros pixels qui évoque l’époque de la NES avec, idée de gameplay assez géniale pour un titre qui ne l’est pas moins, des combats résolus façon 'danmaku'. Et pourtant son attrait purement ludique n’est pas l’essentiel du jeu, même s’il est au cœur de celui-ci (la distinction peut sembler spécieuse mais il faut y jouer pour comprendre). Undertale s’inscrit dans une tendance post-moderne de déconstruction du jeu vidéo et s’adresse directement au joueur, en interrogeant les habitudes acquises par des années de pratique du loisir. Et dans son genre il le fait avec une maestria rarement atteinte ; la narration est absolument parfaite, qui trolle le joueur encore et encore, avec une inventivité de tous les instants. Et surtout elle n’est pas gratuite ; au-delà de sa pertinence dans sa lecture de la culture vidéo-ludique elle sert une véritable (et belle) histoire avec un rebondissement incroyable, au service de plusieurs fins parmi les plus dantesques qu’il m’ait été donné de voir dans un jeu vidéo. Rien de moins. Tout au plus pourra-t-on reprocher le côté répétitif des environnements et limité du gameplay lors des parties qui succéderont à la première (car nul doute qu’il y en aura pour apprécier les diverses fins).