Vessel est arrivé à un bon moment, celui où les jeux indés commençaient vraiment à prendre le pas sur la nouveauté pour devenir des gameplay conceptuels : puzzle, plateforme, runner, etc. Mais il est arrivé à un moment difficile parce que justement, on ne les jugeait plus pour leur fraîcheur industrielle (oui, j'aime bien) mais plutôt pour ce qu'il étaient réellement, des jeux. C'est con, mais dit comme ça, on se doute que toutes les œuvres culturelles devraient être traitées pour ce qu'elles sont intrinsèquement.
Mais bref, Vessel n'est autre qu'un puzzle game dans lequel le petit bonhomme que l'on contrôle doit invoquer des créatures qui agissent différemment en fonction de la graine et de la matière qui les constituent. Certains se composent d'eau, de lave, d'un liquide chelou, certains vous attaquent, d'autres fuient la lumière. Tout cela amène à une multiplicité de situations, pour ouvrir des portes, abaisser des leviers, générer de la vapeur et tout plein de choses sympatoches.
Et à part, les deux ou trois dernières énigmes, on ne lutte pas trop longtemps pour ce qui est de savoir ce qui débloque la situation. Mais, tout comme la plupart des puzzles sur les petits jeux indépendants, on a tendance à un peu trop galérer sans savoir clairement si l'action qu'on effectue n'est pas la bonne, ou si notre échec est dû à un flottement dans le gameplay. Et c'est tellement rageant, tellement pénible, cela manque cruellement de feedback visuel que la fin devient péniblement ridicule.
"J'ai compris que je devais envoyer le monstre là bas en le faisant passer par là, mais diable, pourquoi se décide-t-il à partir à gauche alors que je l'envoie à droite ? Et pourquoi à chaque fois qu'il passe devant le levier il s'arrache une partie de la jambe ce qui fait qu'il va falloir se presser comme un débile pour activer les autres leviers parce qu'à un moment le monstre fait pouf comme un con ? Et pourquoi est ce que je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi la lumière fonctionne comme-ci ou comme ça ?"
Voilà encore une fois, le signe que certains jeux, de par leur extrême finition, leur polissage absolu, leur maîtrise définitive sur l'ouvrage, nommons succinctement Super Mario Bros., Super Meat Boy et Portal 2, mettent très facilement à l'amende les jeux comme Vessel. Sympa, hein, mais fini au jus de pomme. Et encore je suis poli.