Impossible pour moi de critiquer Virginia comme un jeu vidéo classique...
Et même en tant qu'oeuvre tout court, c'est vraiment difficile.
Je mets une cote parce que c'est obligatoire pour publier une critique mais je suis bien incapable de définir clairement comment je me positionne face à cet objet culturel (c'est ce que j'ai trouvé de plus neutre et je ne veux pas rentrer dans le débat stérile du "est-ce un jeu vidéo?").
On suit à la première personne une affaire assez classique de recherche d'enfant perdu dans une petite ville des Etats-Unis sur fond d'affaires internes et une couche de mystère. Le jeu adopte des graphismes low-poly "à la Firewatch", mais contrairement à ce bavard dernier, Virginia est complètement muet. Les interactions se limitent à quelques clics ci et là et à tourner le regard. Et même de cela, le joueur en est souvent privé. On comprend rapidement que c'est là le sacrifice indispensable pour permettre aux créateurs une mise en scène inventive qui emprunte énormément au cinéma mais qui, transposée dans un jeu, donne une tout autre perspective.
Même si la cote ne reflète certainement pas un avis tranché, je sais dire ce que j'ai aimé: la mise en scène, la musique (magnifique même si inappropriée à de rares occasions), et l'imagerie américaine empruntée aux clichés du cinéma.
J'ai par contre moins apprécié l'enrobage très mystérieux qui ne donne pratiquement aucune réponse, et je ne suis pas fan quand on floute la frontière entre rêve et réalité.
Pour moins de 10 € et de 2h, je ne peux que vous conseiller de le faire, ne fut-ce que parce qu'il sera certainement impossible d'obtenir un consensus sur ce jeu et ça, c'est la preuve d'un média qui mûrit.