Depuis l'annonce de Space Marine 2, je me suis souvent dit qu'il était temps de rattraper mon retard impardonnable et de jouer enfin au premier, qui m'aguichait depuis des années dans mon backlog Steam.


Sur le papier, le jeu a tout pour m'enchanter : les devs du très bon Dawn of War 2, une direction artistique bourrine et sans aucune finesse, directement héritée de l'univers de Games Workshop, un niveau de violence et de gore du niveau d'un God of War, des héros badass et surpuissants qui feraient passer Alex Mercer pour un enfant de choeur, et un gameplay d'action mixant flingues et tronçonneuses, qui m'évoque autant Gears of War que Devil May Cry.


Manette en main, le résultat est aussi idyllique que prévu : grâce à sa tech datée et ses gros polygones, le jeu n'est jamais passé en dessous de 120 fps sur un PC modeste et son rendu stylisé lui a permis de vieillir remarquablement bien. Je le regarderais encore avec des étoiles dans les yeux s'il sortait aujourd'hui.


Les combats fonctionnent bien : vous êtes sans cesse confronté à des marées d'ennemis, dont certains sont étonnamment dangereux et peuvent vous coucher en quelques coups. Vous devrez donc exécuter une danse mortelle, mais réfléchie pour prioriser vos cibles, casser les lignes de visée des grenadiers qui vous bombardent depuis les hauteurs, faire des exécutions sanglantes au bon moment pour récupérer un peu de vie sans trop vous mettre en danger, et sniper les têtes qui dépassent quand on vous donne deux secondes pour souffler. La rythmique des coups normaux et des exécutions ne dépaysera nullement les fans de God of War, et l'alternance avec les gros flingues apporte un peu de fraîcheur à ces bains de sang.


o o o


Space Marine a été un gros coup de coeur... durant ses deux premières heures. Après ça, le jeu continue à introduire de nouvelles armes de mêlée qui ne changent rien, et des nouveaux types d'ennemis qui rendent les combats plus pénibles au lieu de les enrichir, car vous devez sans cesse fuir, esquiver et vous mettre à l'abri, et la sensation de puissance des débuts, qui faisait réellement le sel du jeu, s'évanouit rapidement.


Quelques moments de grâce m'ont quand même donné envie de continuer, comme les passages de jet pack, BEAUCOUP trop rares et courts, ou des scènes dans lesquelles la mise en scène se réveille d'un coup et vous balance une grosse liasse de budget au visage, avant de retourner dans une routine de couloirs et de hangars entrecoupés de dialogues oubliables.


J'avais vraiment envie d'aimer le jeu et d'en tomber amoureux avec 15 ans de retard. J'ai passé trois bonnes heures dessus pendant lesquelles je me suis bien amusé, mais j'ai préféré en rester là pour qu'on se sépare en bons termes. Je reste solidement enthousiasmé par l'arrivée du second opus et j'espère qu'il saura corriger ces écueils de rythme et de répétitivité pour concrétiser l'énorme potentiel d'un jeu Space Marine, comme l'avait déjà fait le studio avec Dawn of War.

Ezhaac
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le 10 août 2024

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