Pour la forme j'écris une critique mais qui vaut ce qu'elle vaut après un abandon précoce du jeu.
Une fois n'est pas coutume je me sens un vieux con qui voit le verre déjà à moitié vide.
De toute évidence Weird West est un jeu qui a le cul entre deux chaises - si ce n'est pas davantage. La caméra retenue, ici pas tout à fait en vue du dessus, et une partie du gameplay évoquent inévitablement le vieux Desperados. Sauf qu'on ne peut placer le jeu en pause et programmer ses actions - tout juste dispose-t-on d'une jauge permettant de passer en mode ralenti - et qu'on dirige directement son personnage. Autant pour l'aspect tactique.
De fait on contrôle son protagoniste façon twin-stick shooter, à ceci prêt que le nombre des antagonistes, la rapidité à laquelle on meurt et la lourdeur des commandes ne permet pas de s'en sortir aux réflexes. Autant pour l'aspect action.
Dans l'esprit je comprends le concept du jeu, proche d'une immersive sim en ce qu'il appelle une approche ouverte - qui n'est pourtant pas toujours possible, notamment lors des rencontres aléatoires - en profitant de la phase avant l'engagement des hostilités pour préparer le terrain et échaffauder un plan d'approche. Et d'abuser de la sauvegarde rapide pour essayer de composer entre tactique et action pour s'en tirer au meilleur compte.
Pour moi c'est là que le bât blesse : tout me semble approximatif dans la concrétisation des intentions.
- Déjà je trouve la prise en main calamiteuse, commandes et feedback du jeu inclus, et j'ai alterné entre clavier / souris et manette sans trouver de solution confortable pour toutes les situations. Après je conviens avoir toujours eu du mal avec les commandes trop nombreuses.
- Peut-être est-ce par ce que j'ai joué en mode histoire (et même là les confrontations restent sanglantes) mais j'ai trouvé l'IA catastrophique, autant les adversaires que nos (inutiles) alliés. Ou simplement la prise en compte de nos actions par les PNJs neutres.
Notamment personne ne semble s'étonner des personnages absents, quand bien même il resterait un garde tout seul sur la carte.
- Enfin il y a le problème de la narration. En faisant le choix du Weird West (Deadlands je t'aime !) et en proposant quêtes et dialogues le jeu semble proposer un univers travaillé, voire un côté jeu de rôle. Et pourtant tout m'a semblé terriblement sommaire pendant la petite dizaine d'heures jouée avant mon abandon : cinématiques, dialogues et complexité des quêtes. Même le système de progression ne m'a pas spécialement fait envie, aucun perk ou pouvoir ne me donnant l'impression d'une montée en puissance mesurable.
Vu les retours lus sur le jeu je ne doute pas d'être totalement passé à côté mais j'avoue que si je comprends les intentions du titre je reste dubitatif face à leur concrétisation. Je suis d'ailleurs bien conscient que proposer un jeu aussi hétéroclite dans les influences a toujours quelque chose d'audacieux et difficile à réaliser.