Sans spoil aucun.
What Remains of Edith Finch fait parti de ces jeux que l'on lance sans trop savoir pourquoi. Et puis après quelques minutes, on est déjà capté : une voix fort bien doublée en guise de fil rouge, le décor somptueux de la maison Finch, une musique discrète sans toutefois être absente, le mystère est déjà là.
Puis l'on entre dans la maison, on avance, lentement, bercé par une narration linéaire mais remarquablement bien construite. En compagnie d'Edith, l'on retrace ses origines, l'on rencontre sa famille. Le piège se referme doucement sur le joueur qui n'est plus mais qui devient, qui se construit au fil de l'histoire pour devenir cet autre, celui qui connaît l'histoire.
Car c'est bien cela le coeur du jeu : dans une maison où les livres sont partout, les histoires sont les piliers de la maison autant que ses fissures. Celle qui nous est contée ne dure certes que quelques heures, n'a pas grand intérêt en terme de gameplay et est peut-être trop linéaire. Mais qu'est-ce qu'elle est bien maîtrisée et magnifiquement poétique ! Le joueur est trimbalé sur le chemin d'une histoire dont il est successivement perdu, amusé, attristé puis surpris mais toujours scotché.
Mention spéciale pour la musique et la mise en scène qui sont très justes et qui reflètent toujours les émotions ambigus d'un joueur toujours partagé entre amusement et affliction.
Toujours suggestif, jamais morbide, le jeu reste l'une des narrations les plus brillamment orchestrée qu'il m'est été donné de voir. Je le conseille vivement pour celles et ceux qui cherchent une histoire qui sait être racontée.