Jouer à What Remains of Edith Finch m’a fait du bien.
Déjà d’un point de vue personnel, puisque je traversais une phase d’épuisement vidéo-ludique à m’acharner sur un Persona 5 excellent mais trop long. Mais aussi et surtout parce que c’est une petite histoire agréable à suivre.
Vous y incarner Edith, dernière représentante de la famille Finch dont la légende raconte qu’elle serait (la famille) touchée par une malédiction amenant inexorablement tous ses membres à la mort – ou tout du moins à la disparition. Après la mort de sa grand-mère, Edith hérite de la maison de famille, improbable bâtisse aux excroissances architecturales rappelant l’arbre généalogique familial, et d’une petite clé.
Jeu très narratif et opportunément court – certains y verront le fameux « non-genre » du walking simulator – WROEF va vous amener à explorer tous les recoins de cette immense maison et de ses environs et de découvrir ce qui est arrivé aux différents membres de votre famille.
Agréable, WROEF m’a néanmoins laissé un peu perplexe. Surtout quand je mets mon expérience en rapport avec les critiques positivement très appuyées que j’ai pu lire sur notre site favori ou sur des sites plus institutionnels. Non pas que le jeu ne soit pas bon, mais pour moi, il n’est pas si profond que ça. Surtout, il n’apporte pas grand chose qu’on ait déjà vu dans le même genre.
Certains moments sont particulièrement réussis. Il est difficile d’en parler sans spoiler le contenu du jeu, ce que je veux éviter à tout prix, mais certains choix de mise en scène et d’interaction avec le joueur sont vraiment chouettes et parviennent à nous toucher en tant qu’auditeur de l’histoire qu’Edith nous narre, mais également en tant que joueur, manette en main. On se plait également à explorer cette maison improbable et immense, remplie de passages secrets et de détails qui prennent le plus souvent tout leur sens quand on revient sur nos pas après une découverte sur un membre de votre famille. Mention également pour le level design parfaitement calibré : le chemin est tellement bien tracé que certains chemin, bien qu’accessible dès votre premier passage, ne vous apparaîtront qu’au retour sur les lieux.
Mais qu’est-ce qui pêche alors ? Qu’est-ce qui justifie qu’au moment où j’écris ces lignes je me tâte à mettre à notre Edith un 6/10 un peu tiédasse ?
Ben pas grand chose. Juste le sentiment que l’ensemble de ce travail, bien mené, ne sert finalement qu’un récit empli de poésie mais finalement assez classique, avec ses incertitudes, ses zones d’ombre, ses questions laissées en suspens (et sans spoiler, ne comptez pas vraiment sur la fin pour y voir plus clair).
What Remains of Edith Finch est porteur d’une histoire. Agréable, menée avec une certaine subtilité et de vrais moments de grâce. Mais il n’est peut être pas assez porteur d’un message. On ressent l’histoire et les personnages. On survole cet univers familial qui a sombré. Mais j’en ressors uniquement avec le sentiment comparable à celui du lecteur qui a lu une bonne nouvelle entre deux romans plus denses et touffus.
Un bon jeu. Une bonne histoire. Un petit manque d’impact. A faire néanmoins.