Très fun au début, on s’engouffre ensuite dans un abîme de répétitivité. L’absence de diversité des donjons donne ainsi une importance démesurée aux combats. Ceux-ci, heureusement, rendent un digne hommage aux « dungeon-crawlers » d’antan avec un tour par tour parfaitement maîtrisé.
J’ajouterais que ses abords rugueux forceront les néophytes à quelques recherches sur le net. Notamment pour l’absence de descriptions des statistiques des personnages, des classes mais aussi des effets spéciaux de l’équipement.
Du coup, on compose mal son équipe de départ, en omettant notamment l’évêque, seul capable d’identifier les objets rares. Sinon, il faut passer par le marchand en ville et il pratique des prix abusifs. Le jeu n’explique pas non plus que la troupe d’aventuriers se compose d’un front et d’une arrière-garde. Pour qui connaît un peu le jeu de rôle papier, il aura sagement placé ses guerriers - tanks au front et ses lanceurs de sort à l’arrière.
Plein de petits détails comme cela, qui rajoutent une difficulté artificielle absolument pas nécessaire vu le haut degré de flagellation déjà présent.
Passés les débuts douloureux, on apprend ensuite à dominer le bestiaire très complet. Pour ce faire, il faut effectuer les bons choix tactiques nécessitant parfois de mûres réflexions quand l’opposition se corse. La mort n’est pas permanente, mais vous n’avez droit qu’à deux essais de résurrection. S’ils échouent, le personnage est perdu, à jamais. Et vu le "leveling" stakhanoviste, ça peut être très frustrant.
Je me suis globalement bien amusé, même si la confection des donjons manque de surprises (excepté les zones anti-magie, très chiantes). Pas un défaut rédhibitoire, et au rayon des qualités, un système de combat très complet et parfois très casse-tête. Des victoires à la Pyrrhus sont donc à prévoir, du genre où l’on se retrouve avec un seul équipier debout et en sang.
Du grand masochisme en somme, mais c’est ce qui est marrant, chercher à s’extraire de situations en apparence inextricables tout en pestant contre les développeurs.
En définitive, je me suis retrouvé plusieurs années en arrière, m’acharnant sur « Might and Magic VII » tant la parenté entre les deux séries est évidente. « Acquire », studio japonais de son état, a donc honoré leurs préceptes fondateurs en se bornant à les copier fidèlement. Et si le parfum suranné qui en émane ne plaira peut-être pas à tous, il accaparera sans aucun doute les plus nostalgiques d'entre nous…