Je me suis rendu compte que je n'avais pas encore écrit de critique sur le monument de Takahashi. Aah... Xenogears, l'époque où les japonais savaient partir dans des délires de génie avec l'exploit de rester dans la cohérence. L'un des (voire le) meilleurs scénarios jamais crée de la culture populaire a atteri dans un J-RPG, propulsant le genre vers les sommets mérités de sa réputation.
Après une puissante introduction SF tragique rythmée par l'excellent "Ligth from the Netherworld", ça commence de manière classique avec héros amnésique et destruction de village natal à la clé... sauf que c'est le héros lui-même qui anéantit son propre village. Pourquoi? Comment? Presque 80 heures de partie plus tard, je me rappelle avoir recherché tout ce que je pouvais trouver sur le net concernant ce récit aussi riche que dantesque. Aujourd'hui encore, aucun RPG n'a fait mieux, faisant de Xenogears un achat import toujours incontournable à condition d'avoir sous votre coude une Playstation US (ou pucée) avec une vieille TV cathodique. L'OST divine poursuit encore Mitsuda, n'ayant plus jamais réussi depuis un tel coup d'éclat.
Pourtant, le tableau n'est pas parfait avec un rythme de récit inégal accusant de grosses longueurs sur le premier CD (la détention de Fei à Nortune) et une succession trop rapide de révélations sur un second CD baclé, faute à un budget tronqué: le responsable serait un certain Final Fantasy VIII selon la légende.
Autres défauts ayant construit le mythe: son gameplay approximatif par moment. Le système de combat est plus passionnant en mode gears que celui du mode personnages et la phase de plate-forme dans la tour de Babel risque de réduire prématurément la durée de vie de votre pad. Des inconvénients mineurs qui ne gâcheront en rien la découverte progressive de cette phénoménale mythologie à part peut-être des graphismes ayant très mal vieillis en 2015. Au lieu de pleurnicher à remaker à tout prix un certain FFVII, on pourrait par contre verser quelques larmes vers Square Enix pour que cette firme remettre au goût du jour l'oeuvre biblique de Takahashi, car elle le mérite. Un doux rêve? Certes mais après tout, le rêve fait partie du RPG.
Test express sur le blog.