Yakuza 5
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Yakuza 5

Jeu de Ryû ga Gotoku Studio et Sega (2012PlayStation 4)

En reprenant les bases du très bon Yakuza 4 mais en l'améliorant à presque tous les niveaux, ce nouveau épisode casse la baraque et se pose comme le meilleur épisode auquel j'ai joué depuis le Zéro.


Cinq personnages, cinq villes restituées avec ce souci du détail authentique qui faisait déjà le charme de Kamurocho, et 5 arcs narratifs pour un énorme épisode qui a tellement de choses à raconter qu'il se perd parfois un peu en chemin.


La base du gameplay ne change pas et continue d'améliorer tout ce qu'avait posé avec brio l'opus précédent : le combat est encore plus varié et viscéral, les courses poursuites s'étoffent un peu, l'aire de jeu est démultipliée, chaque personnage a accès a son propre mode carrière exclusif et on nage dans les minigames et les activités annexes dont vous ne finirez jamais de faire le tour à moins d'y engloutir des centaines d'heures en premium+.


Là où les opus précédents ne brillaient pas toujours par la finesse de leur écriture, c'est probablement le meilleur épisode pour sa galerie de personnages surprenants et nuancés. Alliés comme adversaires ont tous leurs motivations, leurs secrets, leurs faux-semblants, et il faudra démêler tous ces mystères à grand coups de tatanes dans le derche.


Les quêtes drôles et décalées s'enchaînent avec une belle régularité tandis que se déroule une trame principale aussi sérieuse que dramatique, et c'est ce contraste permanent reste qui rend l'expérience aussi rafraîchissante.


Au programme [Light spoilers]



  • Kiryu se balade à Fukuoka, devenu chauffeur de taxi et se retrouvera bien malgré lui à enquêter sur de mystérieux événements qui risquent de précipiter deux clans dans une guerre sanglante.
    A côté de ça, explorer la cuisine locale, servir des nouilles à l'heure de pointe en respectant le bon niveau de cuisson mais surtout gérer sa carrière de chauffeur le jour et pilote clandestin la nuit, dans un trip à la Fast & Furious qui va jusqu'à vous donner la possibilité de tuner le taxi pour y mettre un aileron et des flammes.


  • Saejima se refait un trip à la Prison Break et aura de loin l'arc le plus mouvementé qui le verront pris dans un tourbillon de péripéties improbables impliquant des moto-neiges, des ours géants et un trip urbain façon "Le Fugitif".
    Sa "carrière" à lui consiste à jouer à Man VS Wild en haute montagne. Et comme Ryū ga Gotoku Studio ne fait pas les choses à moitié, on doit gérer son matériel, poser des pièges et des appâts, réparer des abris pour éviter de mourir de froid et troquer de la viande contre des munitions.


  • Haruka est le premier personnage féminin de la série et de loin le meilleur chapitre du jeu. Finies les histoires de mafia et les combats de rue, à moi la vie mouvementée d'une idole Japonaise de 16 ans en pleine ascension.
    Pour gagner le concours de la "Princess League", il faudra s'entraîner à la danse, au chant, faire monter sa popularité avec des "handshake events", interviews, participer à une longue liste d'émissions de télé toutes retranscrites avec soin, et aiguiser vos skillz en faisant des "Dance battles" dans la rue contre les danseuses les plus redoutables de Sotenbori.
    Ce n'est pas juste une bouffée d'air frais, c'est du gameplay solide et brillamment mis en scène, avec des enjeux originaux, une foule de nouveaux personnages intéressants et nuancés, et une intrigue qui rejoint subtilement la trame principale.


  • Akiyama a un petit rôle dans ce Yakuza, mais c'est l'occasion de le voir évoluer dans une nouvelle ville, loin de sa zone de confort. Son style de combat est aussi de loin le plus jouissif de cet épisode et c'était toujours un plaisir de casser des bouches en sa compagnie.


  • Shinada est un nouveau venu dans la série et si vous êtes fan de baseball, ce sera votre épisode préféré. Si comme moi qui n'avez jamais réussi à comprendre les règles de ce sport et que l'esprit sportif vous en touche une sans faire bouger l'autre, vous risquez de ne pas vous sentir très impliqué durant son chapitre.
    Sa gestion de carrière tourne autour d'une version améliorée du "Batting center" mais je n'ai vraiment pas eu le courage d'y investir plus de quelques minutes car je ne comprenais pas grand chose aux enjeux.
    Shinada reste un personnage sympathique et original car moins ouvertement badass et sûr de lui que les autres, mais je n'en garderai pas un souvenir ému.



Et bien sûr, le final met tout le monde au même endroit pour une série de confrontations épiques où tout le monde arrache ses vêtements en haut de la Millenium Tower.


[/Light Spoiler]


C'est un peu crétin, l'histoire est vraiment difficile à suivre car c'est à la fois inutilement compliqué et assez mal écrit mais j'ai quand même passé un super moment et le dernier combat est sans doute le meilleur boss de la série, au point de détrôner Ryuji Goda.

Ezhaac
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ezh Game Awards 2012

Créée

le 19 août 2020

Critique lue 128 fois

Ezhaac

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