Ainsi naissent les légendes...

Deux ans après sa sortie sur les terres nippones, voilà que débarque enfin dans nos contrées ce Yakuza 0, censé nous conter des événements ayant eu lieu avant le tout premier épisode, soit environ 8 ans avant le début de ce dernier.

Le jeu se concentre sur les 2 persos les plus badass de l'histoire du jeu vidéo - ce n'est, bien évidemment, qu'un avis - et c'est là le pari gagnant de SEGA. On est effectivement bien habitué au taciturne mais "classy" Kiryu qui a quitté le monde des Yakuzas dès la fin du premier épisode. Oui, finalement, il n'a pas passé tant de temps que cela dans la famille Dojima à travers les épisodes que l'on nous a contés jusqu'à maintenant. L'autre personnage jouable est Goro Majima. Ce dernier, dans la branche principale de la série, a toujours fait partie de la catégorie "personnages trop classes mais non jouables". On se souvient malgré nous du décevant Yakuza: Dead Souls, dans lequel on pouvait contrôler Majima, malgré de grosses faiblesses de gameplay, de scénario et... de tout en fait. Le monde des Yakuzas dépeint par cette préquelle est bien plus sombre que ses prédécesseurs. Tantôt cruel, tantôt amer, le choix d'être Yakuza est le leitmotiv qui guide nos deux héros à travers les méandres d'un scénario mêlant complots, conflits internes et suspense.

On pouvait croire que 2 personnages constitueraient un handicap pour une série qui avait innové en proposant pas moins de 4 et 5 personnages jouables dans Yakuza 4 et Yakuza 5. Mais finalement, c'est tout le contraire. En optant pour une narration plus ciblée et concentrée au détriment d'une narration un peu plus éclatée et en équilibrant au maximum les chapitres, d'une durée idéale pour chacun d'entre eux, les développeurs ont réussi à gommer les défauts des derniers opus.

A cela s'ajoute une merveilleuse réponse aux détracteurs qui avaient pris goût aux divers changement de personnages, permettant de combattre de plusieurs façons différentes. L'introduction des Battle Styles est un élément majeur de la réussite de cet épisode. Chaque personnage ayant droit à 4 styles de combat totalement différents les uns des autres et le moins que l'on puisse dire, c'est que les combats ne se ressemblent plus. Le nouveau système permettant de débloquer des capacités pour chaque style grâce à de l'argent amassé tout au long du jeu (vous allez être riche...) est une réussite malgré la suppression des montées de niveau et de gain d'expérience qui donnaient à la série des allures de A-RPG sous couvert de Beat'em All.

On pourrait évidemment se plaindre de la qualité technique du jeu, en deçà des grosses productions actuelles mais la qualité du motion capture est telle que cela n'affecte en rien les cinématiques et autres scénettes tandis que Kamurocho & Sotenbori n'auront jamais été aussi vivantes, notamment grâce à un bon nombre d'activités et de mini-jeux.

Petit bonus, de nombreux clins d'oeil aux opus suivants ont été disséminés un peu partout à travers le jeu. On appréciera ces derniers tout en prenant plaisir à assister aux événements qui feront de Kiryu et de Majima les deux lascars que l'on connaît aujourd'hui.

En bref, on peut tout simplement affirmer que Yakuza 0 est le meilleur de la série. Gommant les défauts de ses prédécesseurs tout en apportant un véritable vent de fraîcheur à la licence de SEGA, il est devenu un incontournable du genre. On a beau comparer sans cesse Shenmue & Yakuza,et sans remettre en question le statut de légende du premier et ce qu'il a apporté au médium que nous aimons tant, le maître a depuis longtemps été dépassé par son élève.