Terminé en 60h au lvl 87.
Chez Falcom, s'ils n'ont pas les moyens de dilapider plus de 600 millions d'euros en 10 ans pour tenter de sortir un bon jeu de pirates, ils ont au moins des idées. Et vu que la licence tente le concept plutôt casse-gueule de l'exploration maritime, on sent bien que les développeurs ont tout fait pour éviter de s'enliser dans un bourbier en devenir. En effet, bon nombre de licences se sont lancé dans ce principe assez clivant de "l'open-world en bateau" avec plus ou moins de réussite: Zelda avec son fameux Wind Waker, ayant fait sensation à l'époque sans convaincre tout le monde, Assassin's Creed avec son excellent Odyssey (Le AC IV:Black Flag a aussi une bonne réputation mais je ne l'ai pas fait) et aussi le désastreux Suikoden IV, épisode de triste mémoire ayant fait chuter le prestige de la licence en 2005. Dans sa volonté de se renouveler, Falcom sait qu'il risque gros et doit éviter les pièges pouvant mener à l'échec. La mission est-elle remplie? Hélas pas totalement, à cause de toute cette première moitié du cheminement, presque soporifique. Ca se résume à visiter une série d'îles de petites tailles pour retrouver et exorciser à la chaine des Griegers "pantins" (une entité alien qui prend possession des humains). Et pire que ça, le bateau se traine: principale excuse du scénario, il est en mauvais état... Soit! Heureusement, au fur et à mesure de l'avancée, Falcom puise dans son savoir-faire pour éviter un total naufrage sur la seconde moitié du récit qui m'a nettement plus emballé, grâce à son système de combat complétement barge, au craft bien cogité du bateau et le mystère savamment distillé sur deux personnages: Lila Mistral (oui le même nom que le vent qui nous les brise dans le sud) et le vieillard sur son île mystérieuse qu'Adol rencontre plusieurs fois dans d'étranges rêves.
Points positifs:
- Le système de combat ultra-dynamique du duo Adol/Karja avec des compétences toujours plus puissantes et visuellement spectaculaires, surtout celles au niveau 70. Le craft se fait dans un arbre de compétences se débloquant tous les 10 niveaux, à remplir avec des perles de mana, lointaines cousines des matérias de FFVII. Les effets feu/glace explosent de partout, au point de perdre en visibilité mais ça reste très jouissif grâce à une jouabilité bien pensée.
- Depuis Ys VIII, la licence se "suikodenise" avec la présence d'un QG à faire évoluer (un bateau) et un équipage à recruter. Plus les membres sont nombreux, plus le bateau gagne en puissance et surtout en vitesse. De plus, le casting de l'équipage s'avère attachant: chaque personnage a son histoire et ses problèmes (souvent familiaux), que ça soit Rosa avec sa soeur Phylléia ou Grenn et Rafe avec leur paternel. Une biographie est à compléter pour chacun afin d'accroitre les liens sociaux. Falcom s'en est mieux sorti que Konami avec son Suikoden IV à l'époque.
- La gestion des flacons de soins, à ultiliser avec parcimonie.
- Beaucoup d'annexes, s'intégrant bien dans la progression. L'histoire de la jeune aveugle isolée sur son île après l'attaque de son village est assez touchante.
- L'OST qui se défend super bien... mais peut-être pas autant que celle du VIII.
- La révélation du boss final (malgré les inévitables soupçons) et son combat de fou furieux. Même si j'étais large avec mon lvl 87 et possédant la hache ultime de Karja, il faut vraiment y aller dans le lard sur sa 3e forme. N'oublions pas que les boss peuvent blinder leur jauge de vie, une protection obligée à détruire pour entamer la vitalité.
- On finit par se prendre à l'exploration maritime du Golfe d'Obelia... du moins sur le seconde moitié du récit.
- Très bonne optimisation du jeu sur Switch, contrairement à Eiyuden Chronicle. Apparemment, Falcom se serait servi de la console comme plateforme de développement.
- Une conclusion qui arrive à toucher la corde sensible.
Points négatifs:
- L'écriture trop abrupte et incohérente sur le clan des Normans: tantôt brutes sanguinaires au comportement mafieux détestable, tantôt bonnes pâtes protectrices... Ca ne va pas. Au tout début du jeu, Karja, princesse du clan, décapite de sang-froid le pauvre capitaine du navire parce qu'il a refusé de payer la taxe imposée pour sa protection, sous les yeux indifférents d'Adol. Et c'est avec elle qu'on va faire équipe durant tout le jeu?! J'avoue, j'ai eu du mal à m'y faire.
- Réalisation visuelle complètement fauchée. Pourtant la playstation 2, c'est loin.
- Le contrôle du bateau servant de QG est très laborieuse durant les premières heures. On s'endormirait presque. Un comble pour une licence prônant le dynamisme. Un piège que n'a pas su éviter Falcom.
- Exploration de certaines îles très oubliables.
- Ys VIII reste le meilleur.