Le survival horror renaît de ses cendres.
Depuis Resident Evil 4, le survival horror a pris un virage qui m'a un peu fait lâcher l'affaire. Ce qui me plaisait à la base, c'était d'incarner un personnage lambda comme vous et moi (oui, vous êtes lambda) et d'essayer de survivre dans un monde relativement vaste clairsemé de zombis. Venir à bout du moindre revenant croisé dans une salle obscure était une épreuve en soi. Et quand il y en avait deux ou trois, c'était carrément l'enfer. A partir de Resident Evil 4, on a continué à jouer sur le stress mais en nous faisant incarner des gros bodybuildés armés jusqu'aux dents qui affrontaient des villages entier de zombis. Resident Evil 4 est un excellent jeu, mais le virage pris dans cet opus a marqué la plupart des survival qui j'ai pu croiser, et j'ai moins accroché. J'ai 10 000 fois préféré incarner une Claire Redfield dans Code Veronica que Chris Redfield dans Resident Evil 5. Je trouvais l'immersion plus intéressante, plus réaliste sous certains aspects.
Si vous avez ce même sentiment, vous serez heureux de retrouver ces anciennes émotions, cet ancien stress dans ZombiU. Ici on incarne n'importe qui, et surtout personne, mais certainement pas un surhomme. Du coup, sans faire réellement peur, le soft vous fait avancer avec une extrême prudence et vous stress avec des moments de speed très intenses.
Je n'y ai joué que quelques heures et pour le moment, je n'ai rien à redire sur l'ambiance que je trouve juste parfaite et exactement dans l'esprit des anciens survivals. Tout d'abord à travers son atmosphère sonore. Le silence est souvent pesant, la respiration haletante est angoissante et les bruits et cris que l'on entend au loin sont réellement effrayant. Je peux vous assurer que quand on sait qu'il faut qu'on se dirige vers des bruits inquiétants, on serre les fesses.
Graphiquement le soft ne propose rien d’exceptionnel et le tout est de bonne facture malgré un brouillard parfois gênant. Mais les lieux extérieurs en particulier sont très travaillés et on ne boude pas son plaisir à visiter, pour le plaisir des yeux.
Mais, vous vous en doutez, là où le jeu est génial, c'est à travers l'utilisation de la mablette. Cet outil sera votre sac à dos, mais vous permettra d'utiliser de nombreux petits gadgets ce qui renforce l'immersion de façon bluffante. Tourner son écran dans tout les sens pour observer l’environnement à travers la lunette d'un fusil est jouissif, taper des codes en urgence provoque une véritable tension. On en vient même à se demander comment les survival pouvaient nous immerger avant l'arrivée de ce pad. C'est un coup de maître de la part d'Ubisoft, une réussite totale. Le potentiel dévoilé ici est énorme et vraiment prometteur.
Je ne sais pas si on peut parler de stress ou de peur pour ce ZombiU, même si je pense que les deux se mêlent. Je n'avais pas pris un tel pied depuis Eternal Darkness. D'autant que le jeu est réellement difficile, on ne se débarrasse pas d'un zombi comme ça, il faut souvent de longues minutes pour y arriver, le tout parsemé de poursuites haletantes. Les moments de stress sont puissant et fort, même si le rythme global est assez lent.
Bref, tout ceci est prometteur, d'une part pour cette licence qui risque d'avoir de beaux jours devant elle et aussi pour la WIIU et son pad si particulier qui décidément risque de bien nous surprendre.
Alors éteignez les lumières, montez le son et laissez vous prendre au jeu.