2021 - Films

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Cameron avait l'air finalement assez lucide sur la réception que pouvait engendrer son film : d'un côté le mythe populaire universel, de l'autre "It is hard to fill a cup that is already full".
Sinon voir le film invoquer le 11 septembre en comparant les tours à un arbre, ça donne de quoi réfléchir sur ce que l'on considère comme sacré dans notre monde occidental.

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J'aime bien Sam Raimi, sa manière de jouer de son équilibre précaire entre premier degré et parodie. Exercice qui semble pourtant périlleux. La scène du catch en donne une bonne idée : du catch qui ne serait pas du spectacle truqué dans un film ? Note d'intention sur le pouvoir du cinéma qui passe avec ce film dans l'époque du tout est possible numérique.

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On atteint l'essence du récit mythologique super-héroïque là. Joli crossover entre la bible, shakespeare et marvel.

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Le côté film à sketch m'empêche d'être convaincu, les gags étant forcément inégaux, mais toute la réflexion sur la naissance de la religion est aussi passionnante qu'hilarante.

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Voir d'autres critiques qui diront bien mieux que moi tout ce que j'aurais pu dire sur ce film.

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À la fois récit mythologique (un nihiliste envoyé dans un monde inversé afin de réapprendre à vivre), conte philosophique (toute la réflexion de la place de l'Homme dans la nature), traité politique (la place de la science et de la religion dans une société toujours au bord de l'implosion)... La Planète des Singes porte toutes les casquettes que la SF peut produire, et ainsi n'a pas volé sa réputation de grand classique du genre. Film sur l'ambivalence de la connaissance, ici comparée au vol (Icare qui s'approche trop du soleil pour les Hommes, un vol impossible pour une connaissance figée pour les Singes), et sur l'équilibre précaire sur lequel elle doit reposer afin de ne pas réduire les civilisations en cendre.

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Je suis toujours aussi circonspect devant les expérimentations visuelles de Mann, mais cette fois-ci au moins le récit m'a emporté.

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Trop bouillonnant pour être commenté.

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Ça commence comme un huis-clos psychologique (l'évolution des réactions du personnage piégé), continue comme un post-apo (toute l'organisation tyrannique d'un peuple loin de la civilisation, complètement absente du film, à peine évoquée) et termine comme une nouvelle de Lovecraft (le témoignage écrit évoquant la terrible réalité sans pouvoir la concevoir réellement). Tout ça avec une forte propension à aller chercher le symbolique dans chaque événement, chaque plan, chaque idée. À ce titre, j'aurai rarement vu au cinéma un simple élément, ici le sable, dépeint avec autant de force évocatrice de tout un tas de chose desquelles on évitera de parler sous peine d'immédiatement tomber dans la sur-interprétation. Merci à la mise en scène qui sait autant mener son récit d'une main de maître que proposer des moments quasi-expérimentaux (ces très gros plans nous faisant examiner le caractère humain comme un biologiste observe ses insectes dans une prison de verre).

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Terrassé par cet épisode : intensité des acteurs, justesse de l'écriture et des dialogues, nouvelles mises en forme (le clipesque a-t-il été aussi bien justifié, que ce soit pour un film ou à la tv ? ou comment faire perdre tout repère de réalité à son spectateur afin de le faire plonger dans le regard du personnage)... Quelque chose d'absolument unique et de précieux.

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Un petit coup de coeur pour réhabiliter ce troisième volet trop souvent descendu (à commencer par le 1 grossier que je lui avais donné) : un film qui souffre d'un trop plein, oui, sans aucun doute, et pourtant un film qui réussit à rester cohérent dans les thématiques développées, autant au sein du film que dans la trilogie, ce qui est déjà plus que ce que l'on peut voir aujourd'hui au cinéma super-héroïque. Et puis la scène de danse, moment anthologique où le film se met à s'amuser comme un fou, complètement débridé pour se coller à la mentalité de son personnage absolument ridicule dans sa soif de pouvoir. Je n'aurais pas rit comme ça devant un film depuis longtemps, et si on pourrait penser que ce n'est pas voulu, le style si particulier de Raimi (toujours dans cet équilibre unique entre la parodie et le premier degré) et les regards des femmes mi-fascinées mi-consternées (on est presque dans la mise en abyme du spectateur à ce niveau là, c'en est beau) viennent nous rappeler que cette scène est une belle démonstration de pur plaisir jouissif sans arrière pensée. Un film trop long, qui souvent ne fonctionne qu'à moitié, mais qui se permet quand même de proposer quitte à se casser la gueule, ce qu'il ne fait jamais vraiment. Bref, un film qui s'attire mon affection sans problème.

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En analysant Treadwell, Herzog pose les limites de la figure de l'artiste romantique : d'abord rebelle propre à éclater les barrières par l'absurdité de la volonté humaine, il devient au fur et à mesure du film un homme incapable de comprendre ces barrières, leur raison, leur utilité, leurs limites... Tout ça toujours narré avec une grande poésie, une fascination pour le caractère humain et son combat contre la réalité. Herzog en profite pour aborder son point de vue sur le principe qui dirige la nature, en profond désaccord avec l'optimisme naïf de son personnage.

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Critique en cours, peut-être...

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Même si j'apprécie grandement ce film, je sens que Bergman ne me parle pas (encore). Comme cette impression de devoir avoir vécu, de sentir le poids d'une vie qui serait plus derrière que devant soi pour réellement comprendre ses films.

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Mise en abyme sans fin pour se confronter au syndrome de la page la plus blanche qui soit, et ainsi aller chercher l'honnêteté la plus authentique. Maelstrom d'images sublimes, les moments les plus surréalistes font mouches, mais du mal à être emporté pleinement par le film. J'y reviendrai.

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Avec les visionnages, l'aspect odyssée se fait de plus en plus prenant, mélancolie visuelle pas vraiment subtile mais toujours sublime.

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Levinson utilise une dispute de couple écrite comme un match de boxe pour faire le bilan de la figure de l'artiste en 2020. Les réflexions permettent au film de tenir la longueur, on peine un peu à être réellement touché par ce couple quand la dynamique de renvoyage de balle devient trop redondante, la mise en scène appelle autant à l'esthétisme léché de l'indie contemporain que les gros plans sur les visages des drames 70s... Beaucoup de choses à se mettre sous la dent, mais la sauce ne prend qu'à moitié chez moi. Surtout quand Birdman est déjà passé par là.

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C'est l'histoire d'un mec qui a lu la Bible, mais seulement pour en relever les incohérences. Il part en voyage, et fait toutes les erreurs contre lesquelles le bouquin met en garde.
Ou alors c'est l'histoire de son fils, qui connaît pas bien la Bible, mais qui a quand même peur de Dieu. Dieu meurt donc il renaît en apprenti surhomme, et on dirait ptêt pas comme ça mais c'est sacrément beau.

Ce film m'aura fait découvrir :
- Peter Weir un peu plus loin que le sempiternel Truman Show
- Paul Schrader un peu plus loin que le sempiternel Taxi Driver
- Harrison Ford qui joue l'opposé de son habituel cynique
- River Phoenix
- Maurice Jarre
Et en plus quand il se permet de me parler aussi intimement, ça commence à faire beaucoup. Bref, merci à Toshiro pour l'éclairage de grande qualité.

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Gros travail sur la lumière (naturelle j'imagine) et sur la mise en scène pour donner à la simplicité de cette histoire l'ampleur nécessaire pour la confronter avec l'Histoire. Un peu l'impression de voir un faux Malick sur du faux Richter, mais la hauteur que prend le film pour dépeindre son micro-événement (l'importance de la découverte étant affirmée mais jamais vraiment expliquée, tout se joue dans l'intimité des personnages) et l'implication des acteurs donnent au métrage une sincérité qui fonctionne.

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Se débarrasser de tout sens de culpabilité, le meilleur moyen d'obtenir un contrôle absolu ? C'est ce que semble nous dire Brandon Cronenberg dans son film qui, passé l'effet remake de Videodrome par un Refn pas hyper en forme dans un monde de gafas, pourrait bien toucher sa cible. Un désir de contrôle qui atteint toutes les strates du nouveau monde en forme de réseau ultra-autosurveillé (des femmes afro-américaines tuent des gros avocats blancs cisgenres, les rapports amoureux se conçoivent comme une domination de l'un sur l'autre par sa situation sociale ou de patriarche, et les puissants écrasent tout sur leur passage pour créer un monde à leur image : sociopathe). Bref un truc pas vraiment subtil mais qui ne cherche jamais à l'être, Brandon étant à l'affut de toute image qui pourrait communiquer ces idées de la manière la plus marquante possible (gore, sexe, décors, objets, effets spéciaux...), le seul problème étant que choquer en 2021 sans faire dans le débile conçu uniquement pour ça commence à être compliqué on a l'impression (d'où les comparaisons avec le papa qui rendent le film un peu fade, lui ayant fait de ce choc pris avec recul une marque de fabrique). Enfin tout de même une belle proposition à condition de ne pas être allergique à la pose, et puis l'idée positivo-déprimante que si contrôle absolu il y a, c'est pour enfin réussir à se mettre une balle dans la tête. De quoi donner à réfléchir à nos amis les algorithmes.

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Bien dérangeant sans que je ne sache trop pourquoi, le genre de film qui a confiance en son récit, le développant naturellement afin d'y plonger le spectateur sans effort. Une grande réussite.

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Trois ans pour dire adieu à un monde où les gens peuvent encore se rassembler sous le combat absurde de la musique. Des adieux dans une supernova, condamnée à mourir aussi vite qu'elle est apparue.

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Une mise en scène classieuse pour servir d'abord le texte sublime de Rostand et son récit palpitant de bout en bout, mais aussi la performance de Depardieu qui donne au personnage toute la douleur inhérente à son rôle, au delà de son charisme effrayant. Un beau discours sur la représentation, comment lui redonner sa noblesse en remplaçant tout orgueil par du panache. Un des plus beaux films romantiques que j'ai pu voir.

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Balader ses personnages de scène en scène pour révéler l'illusion du libre arbitre, ça sonne comme une très mauvaise idée. Des réflexions à peine incarnées autrement que par des dialogues sortant de nul part, entrecoupés de scènes de kung fu sans enjeux... Trop soporifique pour que j'en pense quoi que ce soit

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La sophistication du discours par l'image contraste un peu trop avec l'aspect fauché de l'objet indéfini qu'est ce film, renforçant son côté imprévisible et débridé mais lui donnant du même coup un charme certain. Un homme attiré par son obsession pour la pureté (l'image d'une jeune fille coincée dans une photo, introuvable dans cette religion païenne se voulant proche de l'aspect cyclique de la nature) jusqu'à l'auto-destruction. Le film semble un peu désuet sur la forme, mais la force de sa vision montre une oeuvre en avance sur son temps.

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Un Whiplash bienveillant et surréaliste

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Toujours chez Eastwood ce regard nuancé qui bouscule la perception de la moralité chez le spectateur. Et quand ça se permet d'être accompagné d'une aussi belle histoire d'amour impossible... Puissant.