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Cover Anthropocène Men : Devo

Anthropocène Men : Devo

Connaissez vous bien Devo ? En dehors du fait que le groupe est connu en France pour son titre "Whip It", qu'on retrouve partout (cinéma, séries TV, pubs...) ainsi que son accoutrement basé sur une tenue anti radiation jaune (parfois surmontée d'un "pot de fleurs" rouge vif qu'on appelle un "Energy ...

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11 albums

créée il y a environ 10 ans · modifiée il y a 13 jours
New Traditionalists
7.5
1.

New Traditionalists (1981)

Sortie : août 1981 (France). Rock, New Wave, Electronic

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Après l'enregistrement de "Freedom Of Choice" qui voit Devo choisir le synthé comme un instrument prédominant de leur musique, le groupe s'embarque pour un quatrième album plus synthétique que jamais, tout en gardant un côté rock et en ajoutant parfois aux morceaux une petite touche de funk ou de jazz. Auto-produit par le groupe, Devo explore cette fois comme thématique une certaine utopie sociale (ils ont piqués le titre de l'album à un groupuscule japonais de gauche) qui se ressent dans les textes et les paroles. Si le ton était plutôt joyeux sur les albums précédents, sur "New Traditionalists", les chansons sont plus sombres. Si "Through Being Cool" pose les bases d'un album plus funky que jamais, c'est "Beautiful World" qui fait culminer le disque dans le meilleur commentaire sarcastique sur la société que le groupe n'ait jamais produit.

La production fait également la part belle aux basses et aux percussions (chose assez rare pour être mentionnée) ainsi que pour la première fois de leur discographie, les boites à rythmes, qui combinées avec le jeu de batterie d'Alan Myers, rendent les rythmes et les grooves dévastateurs.

Concernant les performances lives, c'est certainement le "New Tra Tour" qui a vu Devo à son sommet : tapis roulants, structure inspirée d'un temple grec, images en rétroprojection et soundsystem incroyable pour l'époque. Si "New Traditionalists" n'est pas forcément l'opus le plus connu du groupe en France, il reste spectaculaire et continue d'exposer la vision si particulière de notre monde, revue par Devo.

Q: Are We Not Men? A: We Are Devo!
7.4
2.

Q: Are We Not Men? A: We Are Devo! (1978)

Sortie : juillet 1978 (France). Rock, New Wave

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le premier album de Devo devait à la base être produit fin 1977 à Berlin par David Bowie qui considère le groupe et ses productions comme étant "la musique du futur". Au final, finalement absent car trop occupé avec sa propre carrière, Bowie "délègue" le boulot à Brian Eno, dans les célèbres studios de Conny Plank en Allemagne. Premier disque du groupe, "Are We Not Men" recense la plupart des titres phares composés par le quintette entre 1975 et 1977. Encore très marqué par un son "brut" hérité du punk, Mothersbaugh et Casale tentent de minimiser la production d'Eno pendant le mix afin d'imposer pour la première fois au monde leur vision de la "dévolution". Cette bataille avec Eno rends le son du disque assez particulier et laisse un goût amer aux deux leaders, comme au producteur, qui considère néanmoins son expérience avec le groupe comme l'une des plus grandes étapes de sa carrière.

Avec comme porte étendard la reprise "déconstruite" du "(I Can't Get No) Satisfaction" des Stones, mais également des perles comme "Gut Feeling" ou "Uncontrolable Urge", Devo nous expose pour la première fois son point de vue bien particulier de la société sur fond de post-punk électronique décadent. "Jocko Homo", la chanson qui donne son titre à l'album et résume tout le concept du groupe, triomphe en position centrale sur le disque.

Reconnus aussitôt comme un OVNI par le monde entier, cet excellent premier album de Devo lance la carrière d'un groupe "à part" qui continuera d'évoluer jusqu'au milieu des années 1980. Il reste aujourd'hui très souvent cité parmi les influences de nombreux artistes, mais également comme l'un des albums les plus importants des années 1970.

Freedom of Choice
7.4
3.

Freedom of Choice (1980)

Sortie : 1 juillet 1980 (France). New Wave, Electronic, Electro

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 9/10.

Annotation :

Si on cherche un parfait point d'entrée dans la grande discographie du groupe, "Freedom Of Choice" serait un excellent choix. Certainement le disque le plus pop que Devo n'ait jamais composé, parce que Virgin menace une rupture de contrat faute de ventes des deux premiers albums, il comprends douze titres courts et efficaces. Certains de ces titres, sortis en single, ont permis au groupe de se faire définitivement connaître dans le monde. Impossible par exemple de passer à côté du célébrissime "Whip It" (dont le clip est entré dans la culture populaire américaine), mais il est tout aussi bon de noter d'excellents titres moins connus mais peut-être meilleurs comme "Girl U Want", "Gates Of Steel", "Planet Earth" ou "Freedom of Choice", la chanson titre qui critique le consumérisme mondialisé.

Produit par Robert Margouleff (qui a travaillé avec Stevie Wonder), "Freedom Of Choice" fait la part belle aux synthés, et les mélodies sont principalement composées et conduites par ces derniers. Côté rythmique, Alan Myers s'inspire des disques de krautrock allemand et construit une ligne de conduite très "motorik" qui donnera au disque un côté très homogène. Bizarrement, c'est aussi la première fois que Devo ne se plaindra pas par la suite du travail de production, et c'est en écoutant les démos de l'album qu'on comprends à quel point Margouleff n'a fait que peaufiner et "éclaircir" les nouveaux titres du groupe sans y ajouter sa patte.

Nous avons donc là un excellent disque à la fois pop, aux accents new wave simplistes et une dimension ironique qui conduira bientôt le groupe à aller encore plus loin. Un disque qu'un auditeur lambda qui ne connaît rien de Devo et de son message de "désévolution" n'aura aucun mal à écouter !

Hardcore Devo, Volume 1: 74–77
8
4.

Hardcore Devo, Volume 1: 74–77 (1990)

Sortie : août 1990 (France). Electronic, Synth-pop

Compilation de DEVO

Blank_Frank a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En 1990, alors que le groupe est toujours actif et sort "Smooth Noodle Maps", les têtes pensantes de Devo que sont Gerald Casale et Mark Mothersbaugh décident également de sortir en catimini leur tous premiers titres, enregistrés entre 1974 et 1977, de manière plus ou moins correcte en fonction de leurs moyens d'alors, sur les compilations "Hardcore Devo Vol 1" et "Vol 2".

Si le groupe s'est formé peu après la tuerie de Kent State (université de l'Ohio) alors que plusieurs de leurs amis qui manifestaient en faveur de la paix seront tués par la police de Nixon, le quintette décide de transformer leur projet d'art en groupe de rock futuriste pour mieux critiquer la société américaine de plus en plus décadente. Ce faisant, ils composent tout au long des années 1970 plusieurs titres (dont certains seront réenregistrés pour leurs deux premiers albums) qui feront date dans l'histoire du post punk, mais aussi du synthpunk, puisque Mark Mothersbaugh saupoudre toute les compositions de riffs complètement dingues provenant de son Mini Moog qu'il manie, dans ses mots, "comme les soldats manient leur M16 au Vietnam".

Plus futuriste qu'autre chose, ces titres sont néanmoins ultra importants dans l'histoire et le développement du groupe, bien avant qu'ils se transforment en un véritable groupe pop. C'est une compilation peut-être assez difficile à écouter, mais pourtant complètement dingue pour l'époque puisqu'ils sont très en avance sur leur temps (même si, sans forcément le savoir, les anglais de Throbbing Gristle et Cabaret Voltaire feront des choses analogues de l'autre côté de la planète au même moment). C'est donc un disque qui s'adresse principalement aux fans "hardcore" (comme son titre l'indique), mais également un jalon à écouter en premier lieu pour mieux comprendre le concept de "dévolution" et tout l'univers de Devo. A tous ces titres devraient également s'ajouter le visionnage de leurs premiers courts métrages (réalisés entre 1975 et 1977), disponibles sous le nom "The Truth About De-evolution".

A noter que le groupe a présenté sur scène en 2014 tout le répertoire "Hardcore" lors d'une tournée américaine éponyme. Ces versions live sont d'ailleurs disponible sur CD et permettent de découvrir ces titres en bien meilleure qualité.

Oh, No! It’s DEVO
7.2
5.

Oh, No! It’s DEVO (1982)

Sortie : novembre 1982 (France). Electronic, Rock, Synth-pop

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Cinquième album de Devo, "Oh No! It's Devo" fait la parfaite synthèse de tout le travail musical effectué par le groupe depuis 1978. Entièrement produit à base de synthétiseurs et de boite à rythmes, reléguant la guitare et la batterie au second plan, ce disque produit par Roy Thomas Baker (plutôt habitué à travailler avec Queen ou The Cars) est certainement l'un des meilleurs disques de synthpop du monde.

A côté de ce côté pop "easy" qui éloigne les premiers fans du groupe qui trouvent que Devo est tombé dans le territoire de la "dance music", il faut bien comprendre les messages toujours aussi caustiques et ironiques du groupe. Sur le "tube" de l'album, "Peek-A-Boo", Devo annonce avec vingt-cinq ans d'avance la mainmise du renseignement américain sur la vie quotidienne de tous les citoyens du monde. Le groupe critique également le côté idéaliste de l'Amérique de Reagan sur des titres comme "That's Good", "Speed Racer" ou "What I Must Do". On note toujours l'humour, omniprésent et au comble de l'absurde, sur des titres comme "Out Of Sync" ou "Explosions".

Fatigués d'être souvent catégorisés par les médias américains de "clowns" et/ou de "fascistes" (alors qu'ils ne sont ni l'uns ni l'autre), Gerald Casale a souvent dit en interview que l'idée de base pour la conception de "Oh No !" est partie de cette simple question : "comment sonnerait un album composé par des clowns fascistes ?"... Le résultat est là, et c'est dire à quel point ce disque est important dans l'histoire de Devo puisqu'il marque un tournant assez définitif dans leur carrière. Dés lors, le groupe entamera une transformation qui laissera de côté l'expérimentation pure pour tenter de sortir de la musique "commercialement viable", ce qui va grandement les desservir.

Duty Now for the Future
7.1
6.

Duty Now for the Future (1979)

Sortie : 7 juin 1979 (France). Rock, New Wave

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 8/10.

Annotation :

Généralement considéré par les fans hardcores américains comme le meilleur album du groupe, "Duty Now For The Future" impose dans une production un peu étrange le message de "dés-évolution" sociale de Devo. Produit par Ken Scott (qui connaît très mal le groupe et mixe l'album sans se référer à Casale ou Mothersbaugh), ce second opus est tout autant inventif que le premier, avec un registre de morceaux plus diversifiés. Le synthétiseur qui apparaissait par touches dans le premier album se montre davantage et porte des titres tels que "Devo Corporate Anthem" ou "Smart Patrol/Mr. DNA" dans le territoire de la science-fiction. Le son reste quand même assez plat, là ou les morceaux sont explosifs quand joués sur scène, ils manquent carrément de patate sur le disque. C'est d'ailleurs certainement pour cela que Casale considère toujours "Duty Now" comme l'un de leurs albums les plus faibles.

Cela étant dit, si la production n'est pas toujours réussie, les textes et les paroles sont très intéressants. Peut-être pas aussi directs et explicatifs que ceux du premier disque, mais c'est que Devo a mis de l'eau dans son vin et s'amuse de manière bien plus subtile à pondre sarcasmes, imageries sexuelles, humour absurde et philosophie sur fond de synth-punk explosif.

A mon sens, "Duty Now" est un album important dans leur discographie (car c'est également la fin de leur période expérimentale), c'est aussi une étape difficile pour le groupe, qui peine à vendre et à se faire connaître. Virgin, leur label, demande du groupe un single, sans quoi ils les laisseront tomber. Toute cette rancœur de Casale et Mothersbaugh envers l'industrie du disque prends forme sur scène, puisque c'est pendant cette tournée 1979 que le groupe deviendra un véritable groupe punk, à jouer tous leurs morceaux autour des 200 BPM (ce qui est assez dingue), avant de finalement céder et devenir un groupe pop dés lors.

Something for Everybody
6.4
7.

Something for Everybody (2010)

Sortie : 15 juin 2010 (France). Rock, New Wave, Synth-pop

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Quand la plupart des groupes se cassent les dents avec les albums "comeback" livrés parfois plusieurs décennies après le dernier disque en date, ce n'est absolument pas le cas de Devo. Sorti en 2010, soit exactement vingt ans après le dernier album en date, "Something For Everybody" remets les pendules à l'heure et prouve avec brio que la "désévolution" est toujours aussi réelle et que le groupe avait raison depuis le début.

Marqué par la production d'un Mark Mothersbaugh qui est parti dans l'entremise signer les bandes sons de Wes Anderson, des Razmockets et des Sims 2 (rien que ça), le son Devo de 2010 reste cependant très proche de la période 80-82, avec ses synthés qui brillent et ses boites à rythmes qui claquent et groovent comme jamais. Alan Myers, batteur de génie, ne fait plus partie de Devo depuis longtemps, mais Josh Freese (échappé entre-autres de Nine Inch Nails et de Foo Fighters) rends toute leur grandeur aux percussions du disque.

Livré à l'époque de la télé réalité, de l'obsolescence programmée et de l'avènement d'une société de technologies, "Something For Everybody" laisse Devo pondre un "produit commercialement viable" (comme le rappelle Gerald Casale en interview) afin de marquer les masses et de rappeler que Devo est toujours là. C'est un disque qui vieillit assez bien et comporte suffisamment de bons titres ("What We Do" et "Don't Shoot, I'm A Man" en particulier) pour que le message reste intact aujourd'hui encore.

Shout
6.4
8.

Shout (1984)

Sortie : 9 octobre 1984 (France). New Wave, Electronic, Synth-pop

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour beaucoup de fans, si "Oh No" était déjà raté dans le sens ou c'était un album de transition, "Shout" est le disque où Devo perds complètement son sens de base, se conforme aux standards des années 1980 et tente de livrer un produit commercial pur. Conçu à l'origine comme une tentative du groupe de créer un album sans guitare ("un instrument dépassé à l'aube du XIXème siècle", comme se complaisent alors à dire Mark Mothersbaugh et Gerald Casale en interview), "Shout" voit le groupe tenter la surproduction à l'aide de l'ordinateur/sampleur Fairlight, qui donnera envie à Alan Myers, batteur, de quitter définitivement le groupe quelques années plus tard. Les ventes seront quasi nulles, et Devo, qui avait prévu une ambitieuse tournée quasi mondiale pour 1985 accompagné d'un film, se voit recalé de Virgin, son label, et de fait privés des financement nécessaires.

Beaucoup moins sombre et sinistre que les disques précédents (comme le laisse entendre la pochette colorée), peut-être en effet un poil surproduit, "Shout" recèle cependant de petites pépites mélodiques que les membres du groupe renient pourtant complètement de nos jours. La simplicité de pistes comme "Satisfied Mind", "Jurisdiction Of Love", "Please, Please" ou "Don't Rescue Me" relient pour une fois davantage le quintette d'Akron aux Beatles qu'à Kraftwerk (ils citeront même le riff de "Day Tripper" dans "Fourth Dimension").

Si vous préférez le côté punk-rock du groupe, alors il faudrait peut-être éviter l'écoute de "Shout". En revanche, si vous aimez la synth-pop "bubblegum" qui ne renie pas néanmoins l'expérimentation à base de samples, vous serez certainement agréablement surpris.

Smooth Noodle Maps
6.1
9.

Smooth Noodle Maps (1990)

Sortie : 1990 (France). Electronic, Synth-pop

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Souvent complètement oublié lorsqu'on évoque Devo, ce qui a été pendant longtemps leur "dernier album en date" était souvent considéré comme un ratage complet. Réhabilité lors de sa ressortie vinyle en 2019 (merci le label Futurismo), il se trouve que même si Devo en est certainement à son étape la plus commerciale et la moins avant-gardiste, le groupe arrive encore et toujours à prouver qu'il peut livrer un disque surprenant avec quelques idées mélodiques fortes.

La production, enfin débarrassée du Fairlight qui obsède pourtant toujours Mothersbaugh, est cependant conçue avec des synthés et des boites à rythmes numériques sortis à la fin des années 1980 qui donnent au disque un son particulier, qui a d'un côté très mal vieilli, mais aussi un charme et une patine qui le rendent unique. Si on est forcé de grimacer à l'écoute des boucles de batteries pré-samplées sur "Stuck In A Loop" et les riffs pseudo-psychédéliques créés avec des presets (déjà utilisés 1000x dans la musique pop) des synthés Roland D-50 sur "A Change Is Gonna Cum", on arrive cependant à dodeliner de la tête et voire même carrément prendre son pied sur ces petites perles que sont "Post Post Modern Man" et "Devo Has Feelings Too" (qui préfigure presque ce que They Might Be Giants feront pour la bande-son de la série "Malcolm In The Middle").

En bref, si Devo et ce "Smooth Noodle Maps" ne garde rien de leurs albums du tournant des années 1970/80, il reste un sympathique disque de musique pop-rock synthétique, le tout saupoudré d'humour caustique comme aucun autre groupe ne sait en faire. Sans toutefois le porter en éloges (ça reste un disque très moyen venant des géniteurs de "Freedom Of Choice"), il reste cependant bien meilleur que ce que les journalistes veulent vous faire croire, et certainement meilleur et plus homogène que son prédécesseur direct, "Total Devo".

Total Devo
5.9
10.

Total Devo (1988)

Sortie : 1988 (France). Rock, New Wave, Electronic

Album de DEVO

Blank_Frank a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

De retour quatre ans après le long-hiatus post "Shout" qui conduira quasiment le groupe à sa perte (plus de batteur, plus de label, privés de concerts), le groupe se remet sur pieds après avoir aidés à produire le seul et unique album du groupe new-wave de l'acteur Bill Paxton (l'excellent et trop méconnu "Holy Cow!" de Martini Ranch). Ils signent sur le petit label Enigma et engagent l'ancien batteur des Sparks, David Kendrick, pour tenter de remplacer tant bien que mal Alan Myers, qui a quitté le groupe au début de l'année 1986, lassé par le manque de considération du groupe envers son travail.

C'est à cette période, entre 1986 et 1988 donc, que Mothersbaugh débute une carrière de compositeur pour la télévision. Toujours autant attaché au Fairlight, ce célébre synthétiseur/sampler du milieu des années 1980, les morceaux de "Total Devo" sont eux aussi conçus quasiment intégralement autour de cet outil. N'ayant à priori pas appris des erreurs de "Shout", le groupe s'entête et perds de fait toute la fraîcheur de leur musique pourtant à la base si originale. A cette période, les autres projets musicaux axés autour du synthétiseur (Depeche Mode, Pet Shop Boys ou New Order) commencent à accéder à une véritable renommée internationale en utilisant ces instruments dans un contexte pop. Devo tente de suivre, mais, rétrospectivement, se loupe.

Trop produit pour certains, trop insipide pour d'autres, "Total Devo" sera très critiqué par les fans et les spécialistes rock, quand il n'est d'ailleurs pas complètement ignoré. Composé de treize morceaux, seuls cinq ou six pistes sont à mon avis vraiment bonnes : "Baby Doll", "Disco Dancer", "Some Things Never Change", "Happy Guy" et "Man Turned Inside Out". L'insuccès flagrant du disque n'empêche pas le groupe d'enfin repartir en tournée (ils n'avaient effectués aucuns concerts depuis 1982), qui sera elle aussi marquée par un "certain" retour aux sources (ce qui veut dire pas de grosse production) mais également par des tempos plus lents et des choix musicaux discutables ("Jocko Homo" en acoustique, "Going Under" ou "Jerkin Back'n'Forth" en arrangement piano bar...). Clairement, Devo touche le fond à cette période, ce qui peut aussi expliquer pourquoi cet album n'est par exemple toujours pas disponible sur Spotify. Heureusement, ils sauront rebondir par la suite.

P'Twaaang!!!
11.

P'Twaaang!!! (2006)

Sortie : 31 octobre 2006 (France).

Album de The Wipeouters

Blank_Frank a mis 6/10.

Annotation :

Album non officiel de Devo, mais regroupant tous les membres actifs du groupe pendant l'enregistrement (en 2001, donc). Renommés en Wipeouters certainement pour éviter des problèmes de droit avec leur maison de disques, Devo livre ici une sorte de parodie d'album surf-rock.

Pour les plus fins connaisseurs de l’œuvre de Mark Mothersbaugh (à l'époque en plein travail sur les bandes sons des Razmockets, des films de Wes Anderson ou des Sims 2), on retrouve certains gimmicks déjà utilisé dans ses bandes originales. Globalement instrumental, le disque comprends cependant un titre chanté, "Twist'n'Launch", qui aura également droit à son clip complètement barré.

Blank_Frank

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