Comme Jacques « J'aime les filles... »

Annotation :

René Clément n'a pas fait que des grands films mais celui-ci en est un. Sous couvert de mélo il dresse le portrait d'une femme au destin tragique prédestiné (J'ai regardé à nouveau l'ouverture de ce "Gervaise" dès le générique de fin achevé et tout est déjà raconté en 2-3 phrases de monologue et un procédé de mise en scène très subtil), mais aussi un essai puissant sur le poids de la réussite sociale, du passé dont on ne sort jamais véritablement.

Un film sur les femmes porté par des femmes, et donc des actrices, la bouleversante Maria Schell, et la peste sublime Suzy Delair.

NB : J'ai rarement vu un film attaquer aussi frontalement et courageusement un sujet si compliqué et douloureux que l'alcoolisme.

Annotation :

Comme promis hier je reprends et finis mon voyage chez celui avec qui ce n'est pas tous les jours la fête du slip, Monsieur Robert Bresson.

Avec probablement son film que j'aime le moins, ce qui est profondément injuste puisque je m'apprête à faire juste après une déclaration d'amour à quelque chose qui lui ressemble beaucoup. Mais bon là le Robert a poussé tous les curseurs de la misère à fond, à tel point que j'ai parfois eu le sentiment que Jacquou le Croquant pouvait débouler dans l'image à tout moment.

Trêve de plaisanterie, il faudrait que je lise le roman de Bernanos pour voir si cet aspect un peu outré y était déjà, et puis attention hein c'est quand même vachement beau, parce que même s'il en fait des caisses le Robert a l'objectif ravageur.

Annotation :

Bien longtemps que je n’avais pas vu Isabelle Huppert aussi remarquable. Dommage que ce soit dans le film du Noah Baumbach du pauvre venu faire du ciné intello new-yorkais au Portugal.

"Frankie" ou la définition du vide absolu. En compétition à Cannes ça ? Quelle blague !!!

Par contre l'office du tourisme de Sintra peut remercier Ira Sachs, j'ai envie d'y aller, ça a l'air magnifique.

NB : J'aurais volontiers mis 1 à ce truc mais mon petit cœur m'interdit de mettre moins de 2 à un film où apparaît Marisa Tomei.

Annotation :

Curieusement et malheureusement, avec 18 ans de recul, le regard que porte Faucon sur cette famille d'origine algérienne, certainement jugé sombre et rude à l'époque, parait aujourd'hui optimiste et doux. Il parle lui-même de la pulsion de vie de Samia. Solaire et féministe...

Annotation :

En 1h19 Faucon célèbre LA femme, pas celle des magazines people, la vraie, celle qui vit, souffre, aime, se bat pour acquérir une place, même minuscule, dans une société qui l'ignore.

Prix Louis-Delluc 2015 et César du meilleur film en 2016, sans oublier celui, tant mérité, de meilleur espoir féminin pour la sublime Zita Hanrott.

Annotation :

Afin de me remettre de "Yentl" j'ai décidé de me plonger dans un autre mélo pur jus, et je vous mets en garde : ne faites pas cela sans passer par un sas de décompression car l'exercice pourrait s'avérer violent.

Là il y a de l'émotion, de la vie, de l'ampleur, Nastassja Kinski n'a jamais été aussi belle et vibrante à l'écran, et tout ceci pour une raison simple : il y a un grand réalisateur derrière la caméra, chaque plan semble répondre à une urgence et permet de travailler sur le naturel des acteurs. Pour qu'un mélo soit efficace il faut que le spectateur soit emporté, que le too much soit gommé par la mise en scène et la maîtrise du récit. Ici les ingrédients du cocktail sont réunis, et la musique de Philippe Sarde vient agir comme une cerise sur un gâteau.

NB : C'est étrange, ce soir je ne parle que de bouffe dans mes bafouilles. Je vous quitte donc pour aller me faire un couscous et un cochon grillé. Faites de beaux rêves ! (mais sans Barbara Streisand dedans)

Annotation :

Cela fait deux jours que je vis en noir et blanc et que j'en profite pour rattraper des impasses impardonnables.

Bon là on ne va pas tourner autour du pot, je suis tombé amoureux d'Audrey Hepburn donc j'ai mis 8, c'est non négociable.

NB : Soudain durant le visionnage je me suis souvenu du remake de Sydney Pollack avec Julia Ormond dans le rôle d'Audrey Hepburn et Harrison Ford dans celui de Bogart. Je me suis alors demandé si les époques avaient les stars qu'elles méritaient et j'en suis arrivé à la conclusion que cette p.... de planète allait disparaître d'ici peu.

Annotation :

Nouvelle bonne surprise avec la rétrospective Almodóvar.

Lors de ma première rencontre avec ce film, il y a 25 ans, je n’avais retenu que Victoria Abril, actrice que je n’affectionne que très peu. Et là miracle, je n’ai vu que la pétillante Verónica Forqué qui incarne magistralement cette Kika dont on se moque puis avec qui l’on pleure.

Allez au diable l'avarice et les avaricieux, + 2

Annotation :

Là contrairement à "Don't Breathe", en plus de l'efficacité il y a une véritable montée en pression et un scénario qui s'amuse et pourra donc amuser le spectateur. On sent le produit fait pour toucher un large public avide de frissons mais, et c'est suffisamment rare pour le souligner, avec un vrai soin apporté à l'esthétique et la réalisation.

La première partie est un modèle de mise en place, chaque personnage trouve tranquillement sa place dans le récit, les petits cailloux de l'angoisse sont habilement semés. Malheureusement la suite est un peu plus conventionnelle, mais parfois un plat réchauffé ça a du charme.

Annotation :

Je suis Ponette...

Annotation :

Très impressionnant de voir cet "Ida" après "Cold War" tant tout était déjà là en place, sonnant presque comme un prologue, jusqu'à la sublime Joanna Kulig en chanteuse qui attendait juste son tour pour embraser la scène et l'écran. Il y a aussi la continuité historique, l'esthétique avec le 1.37 et ce noir et blanc qui à lui seul peut tirer les larmes, un sens du cadrage qui donne envie de revoir le bijou image par image. Et je ne sais pas si c'est mon cerveau qui m'a joué des tours mais j'ai cru voir un plan (en lisière de forêt) quasiment identique dans les deux films.

Fort et bouleversant donc, et bien entendu en cela "Ida" fait le travail individuellement, mais plus encore si on contemple l'ensemble de la démarche artistique, celle de créer deux œuvres singulières avec pourtant une indispensable gémellité.

Je m'en voudrais de ne pas signaler l'incroyable interprétation des deux Agata, mais bref il y aurait tant de choses à dire...

Annotation :

Avant d'aller voir "Seule sur la plage la nuit" (dans quelques jours je l'espère), je me suis fait une petite cure de Hong Sang-soo.

Je suis tout d'abord reparti en 2013. Dans ce "Sunhi", il y a tout HSS : le vaudeville, les tables de restaurants, de bars, le dépouillement, les plages, l'art du dialogue qui castagne, les hommes lâches, l'art, l'alcool, les femmes tellement plus fortes que les hommes, l'humour, la poésie, la cigarette, la nostalgie.................................

Annotation :

Un film d'une grande simplicité mais précieux car il est rare que le cinéma regarde avec autant d'acuité et d'amour une femme qui n'a plus vingt ans. Sebastián Lelio la filme sous tous les angles, y compris les plus intimes, car oui des corps vieillissants peuvent être montrés, la dévore. Comment ne pas le comprendre quand cette femme flamboyante est campée par la grande Paulina García, également formidable dans "La Fiancée du désert".

Annotation :

Victorira rira pas...

Annotation :

Heureusement Sebastian Schipper signe là un film bien plus ambitieux que son récent et décevant "Roads" mais un peu de mal malgré tout à surpasser son aspect programmatique. Et tellement trop long.

Annotation :

J’ai compris hier soir pourquoi j’avais tout le temps remis au lendemain le "Carol" de Todd Haynes. Ce grand réalisateur m’a une fois de plus broyer le cœur.

Annotation :

Larraín Jackie...

Annotation :

D'habitude je me méfie comme de la peste des biopics conventionnels (soit 99.9% de la production), mais ici, est-ce ma passion pour la peinture, pour les vies cabossées ou la vision d'un ange répondant au doux patronyme de Carla Juri, toujours est-il que je me suis laissé embrasser par Paula sans le moindre déplaisir.

Annotation :

Valérie Lemercier étant douée, quand elle fait zéro effort ça donne un sous-"Tanguy", un très mauvais film regardable, en particulier pour elle, mais aussi pour le couple Hélène Vincent - Philippe Laudenbach.

Par contre la composition de Timsit, c'est... (Je ne trouve pas le terme, je ne voudrais pas être grossier)

Annotation :

Un film où on voit Françoise Héritier parler de la condition féminine pendant plusieurs minutes ne peut pas être foncièrement mauvais. Mais les dialogues surécrits et cette impression de lire un article de Elle sur la ménopause viennent un peu gâcher le plaisir.

Annotation :

"Ava" est une jouissive déclaration d'amour à la vie et au cinéma. Chez Léa Mysius ( à cause de qui je me mets à courir sur une route dès que j'entends ça... https://youtu.be/RSQUs99tmkM ), le corps devient acteur, et il vibre très très fort... Un énorme coup de cœur pour la révélation Noée Abita et la tellement sous-employée Laure Calamy.

Annotation :

Découverte du projet : " Oh chouette, un nouveau Marc Webb ! " - Découverte du sujet Phase 1 : " Oh non pas ça, pas un film ouin-ouin spectateur je t'ordonne de pleurer " - Phase 2 : " Oui mais après tout le Marco a bien réussi à dépoussiérer un genre sinistré, avec son formidable "(500) jours ensemble" alors pourquoi pas ? - Découverte du film : " Oh non c'est bien mignon mais c'est ouin-ouin et le Marco il dépoussière plus grand chose "

Annotation :

En t'attendant j'avais les joues roses, maintenant j'en connais un qui va avoir le cucul rouge...

Annotation :

Alors ça c'est un truc venu d'Israël et sorti dans l'anonymat général l'an dernier. Et il y restera, croyez-moi, en attestent le nombre de notes ici-même et la moyenne que je vais aider à trouver du pétrole.

C'est creux, on capte que dalle, le directeur photo doit être en exil à l'heure qu'il est tellement c'est laid, les dialogues sont lunaires. Et je vais vous faire un aveu : tant de nullité finirait presque par fasciner.

NB : Même le Festival de Cannes n'en a pas voulu, c'est tout dire...

Annotation :

Celui-ci, je comprends pourquoi j'avais oublié de le noter. Et si vous oubliez de le regarder, vous ne raterez pas grand chose, à part la formidable performance d'Adeline d'Hermy.

Annotation :

En voici un qui a tout du truc qu'on peut adorer ou détester tant il est souvent à deux doigts de sombrer dans le ridicule, avec son maniérisme esthétique, sa sexualité too much qui pourrait sortir d'un film d'horreur pour ados boutonneux, la musique obsédante de Nicolas Jaar, ses dialogues d'une cruauté terrible qui parfois tournent à la logorrhée verbale.

Ema c'est Pablo Larraín et sa façon incroyable, comme dans "Jackie", de maîtriser l'espace, de s'en servir comme d'un acteur, c'est la bombe Mariana Di Girolamo, c'est du Almodóvar sous amphétamines, c'est Machiavel qui met le feu aux culottes en dansant...

NB : On peut malheureusement craindre une sortie directe en VAD, c'est déjà le cas dans d'autres pays, mais perso je ne rêve que d'une chose, le revoir sur un écran immense, avec des basses qui me déchirent les intestins et les tympans, et m'étriper avec mes compagnons de séance à la sortie de la salle. (Bisous @micktaylor78)

En tout cas très très hâte de savoir ce que vous en penserez...

Annotation :

Vous mettez "Carrie" et "Grave" dans un shaker, vous secouez (pas trop trop fort) et vous obtenez "Thelma". Joachim Trier confirme ses talents de metteur en scène, et dorénavant il semble décidé à draguer Hollywood avec ce produit un peu trop propre, manquant de méchanceté, de vice.

Le film est donc bourré de défauts mais problème : je me suis fait avoir comme un bleu, littéralement happé durant ces deux heures.

Annotation :

Marcela Said (être passionnant au demeurant, je vous conseille si vous en avez la possibilité bien entendu, d'assister à une projection en sa compagnie) signe ici son deuxième métrage de fiction qui démarre comme une plongée politique au cœur de la dictature chilienne (On pense dans un premier temps au "Music Box" de Costa-Gavras) pour lentement déraper vers un magnifique portrait de femme, libre, complexe, ambiguë.

Le récit est tenu de bout en bout, la mise en scène modeste mais d'une grande force, les personnages fouillés et envoûtants. Marcela Said ne cède jamais au manichéisme ni au didactisme, elle ausculte juste avec honnêteté les maux toujours vivaces d'un pays et une femme astreinte à des difficultés finalement universelles : comment s'émanciper quand cela rime avec renoncer, comment ne pas se trahir, ne pas abandonner ses convictions quand le système, la société, la famille vous écrasent de ses mœurs et obligations ?

A noter un casting remarquable, en particulier la plus que troublante et fascinante Antonia Zegers, déjà aperçue chez Pablo Larraín ou encore dans "Une femme fantastique", et qui tient enfin là un premier rôle majuscule.