Discographie chronoLOGIQUE de Neil Young
Les albums sont placés dans l'ordre de parution originale, sauf s'il s'est écoulé au moins un an entre l'enregistrement et la sortie. Dans ce cas, c'est la date d'enregistrement (du dernier morceau enregistré) qui est prise en compte.
10 = chef-d’œuvre - 9 = indispensable -8 ...
119 albums
créée il y a environ 7 ans · modifiée il y a 15 joursBuffalo Springfield (1966)
Sortie : 1966 (France). Folk Rock, Country Rock
Album de Buffalo Springfield
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Le jeune Neil a enfin l'occasion de quitter Winnipeg au Manitoba (Canada). Il est, parmi tant d'autres, le très discret membre d'une formation pop comme il en pleut des tas chaque semaine à l'époque. Cela lui suffit, pour le moment il n'en demande pas plus.
Pour ce premier et sympathique album de Buffalo Springfield, il se fend de cinq chansons (mais n'en chante que deux*) :
- "Nowadays Clancy Can't Even Sing"
- "Flying on the Ground Is Wrong"
- "Burned" *
- "Do I Have to Come Right out and Say it"
- "Out of my Mind" *
Buffalo Springfield Again (1967)
Sortie : 30 octobre 1967. Folk Rock, Psychedelic Rock
Album de Buffalo Springfield
Muffinman a mis 8/10.
Annotation :
STAMPEDE devait être le deuxième album, mais les querelles ont commencé au sein du groupe (drogue, ego de Stills..). Young partit donc enregistrer un album solo (et fut remplacé par David Crosby pour quelques shows et enregistrements). Finalement STAMPEDE est annulé et AGAIN est enregistré lors de différentes séances tout au long de l'année. Neil n'y contribue que par trois titres issus de son projet solo, avorté lui aussi.
Young s'affirme déjà plus sur ce deuxième album, considéré à juste titre comme une référence de l'époque qui l'a vue naître, et comme un classique incontournable de la culture pop. Cette fois-ci, il chante lui-même ses trois chansons (et pour cause).
Sur "Mr. Soul", il pompe sans vergogne le riff de "Satisfaction", "Expecting to Fly" (sans les autres Buffalos, arrangée par Jack Nitzsche) est typiquement psychédélique et a, de ce fait, un peu trop vieilli. Ce qui n'est pas le cas de la pièce maîtresse : "Broken Arrow", son premier chef-d’œuvre.
Buffalo Springfield Box Set (2001)
Sortie : 17 juillet 2001 (France).
Compilation de Buffalo Springfield
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
1966-68
Un vaste regard porté sur le parcours de Buffalo Springfield. Des versions connues côtoient des demos et des remixes. On trouve des titres qui seront repris plus tard dans les ARCHIVES Vol. I de Young, mais aussi quelques demos inédites : "There Goes my Babe", "Out of my Mind", "I'm your Kind of Guy", "The Rent Is Always Due", "Round and Round and Round", "Old Laughing Lady" ou encore "Falcon Lake (Ash on the Floor)" et la version de "Down to the Wire" interprétée par Buffalo Springfield.
Last Time Around (1968)
Sortie : 18 juillet 1968. Folk Rock
Album de Buffalo Springfield
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
LAST TIME AROUND sort alors que le groupe est déjà séparé. Young fournit deux chansons ("On the Way Home" qu'il ne chante pas et "I Am a Child", un de ses classiques). Il co-écrit la médiocre "It's Hard to Wait" et préfère se concentrer sur des compositions qu'il compte bien garder pour lui seul.
Sugar Mountain: Live at Canterbury House 1968 (Live) (2008)
Sortie : 2 décembre 2008 (France). Rock, Folk Rock, Folk, World, & Country
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1968
Alors que son premier album doit sortir deux jours plus tard, Neil Young, enfin seul - sans Buffalo ou sans les Rockets (avec lesquels il préférait aller faire le bœuf) - étrenne quelques nouvelles chansons sur le mode acoustique, aux côtés de celles qu'il chantait ou faisait chanter au sein de son groupe officiel. Le public découvre ainsi, sans le savoir, quelques futurs classiques ("The Loner", "I've Been Waiting for you", "The Old Laughing Lady").
CANTERBURY HOUSE est intéressant et sympathique, mais pas forcément indispensable pour autre que le complétiste. L'ambiance est conviviale, les anecdotes de Neil sont marrantes et le public s'amuse, mais ça sonne aussi comme un genre d'album de demos en public ("The Last Trip to Tulsa" est décidément toujours aussi barbante).
On y trouve aussi "Birds" qui n'émergera que plus tard (bien qu'enregistrée durant les sessions du premier album dans sa meilleure version) et, bien sûr, "Sugar Mountain" qui figurera telle quelle en face B de "The Loner" en février 1969.
À noter qu'il découvre la mélodie de "Winterlong" entre deux morceaux.
Neil Young (1968)
Sortie : 12 novembre 1968 (France). Folk Rock
Album de Neil Young
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
Cet album est paru la première fois en novembre 1968 dans un mixage expérimental (un procédé permettant de lire la stéréo sur platines mono). Il a été réédité (remixé*) en janvier 1969 avec "Neil Young" inscrit dans un bandeau blanc au sommet de la pochette (mais seulement après écoulement des stocks de celle sans titre - nombreux sont ceux qui pensent avoir la version originelle à cause de la pochette anonyme, alors que non).
La version originelle est devenue rarissime et très prisée des collectionneurs, qui pensent souvent que le remixage a été fait sur demande de la maison de disques qui n'aimait pas la voix de Young.
Young a toujours été déçu par ce premier album qui pourtant vaut vraiment le coup d'oreille. La production - certes très typée - n'est pas aussi hideuse qu'il le clame et des morceaux comme "The Loner", "I've Been Waiting for you" et "The Old Laughing Lady" sont très réussis. Ajoutons aussi à ceux-ci la jolie "Here We Are in the Years" (malgré son affreux synthétiseur central) qui met plus que jamais en évidence son grand sens de la mélodie. En revanche, les neuf minutes de "Last Trip to Tulsa" sont particulièrement pénibles, et le quatuor à cordes de Nitzsche (enregistré en 1967 le même jour que "Expecting to Fly") n'a rien à faire là.
* : En fait, seuls quatre titres ont été remixés ("If I Could Have her Tonight", "I've Been Waiting for you", "Here We Are in the Years", "What Did You Do to my Life ?")
Archives, Vol. 1: 1963–1972 (2009)
Sortie : 29 mai 2009 (France). Rock, Folk Rock, Classic Rock
Compilation de Neil Young
Muffinman a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
LIVE AT THE RIVERBOAT 1969
6/10
Enregistré en février 1969 pour la promo de son premier album solo, qui vient déjà d'être réédité pour raisons techniques (cf. ci-dessus), ce concert de bonne qualité que l'on trouve au sein des ARCHIVES Vol. I n'apporte fondamentalement rien de plus par rapport à CANTERBURY HOUSE. C'est même franchement redondant. Disons que Young l'avait en stock et qu'il a décidé de le caser dans la boîte, mais il a bien fait de ne pas en faire une sortie indépendante ; ça aurait été un peu du foutage de gu.. (cela dit, il n'a pas hésité à nous pondre par la suite quelques live bien répétitifs).
Néanmoins, si on prête une oreille attentive à RIVERBOAT, et que l'on compare directement les concerts de 1968 et de 1969, sur celui-ci Young chante mieux et la prise de son est nettement supérieure à celle du précédent. Il suffit de comparer dos à dos les titres en commun aux deux albums. Sur celui de 1969, il va à l'essentiel (les versions sont plus courtes), mais on perd question ambiance et convivialité. Et puis, il y a un inédit (pour l'époque) : "Whiskey Boot Hill".
"1956 Bubblegum Disaster" n'est qu'un intermède musical humoristique.
Pour les ARCHIVES vol. I (1963-1972), voir critique.
Everybody Knows This Is Nowhere (1969)
Sortie : 14 mai 1969 (France). Country Rock
Album de Neil Young et Crazy Horse
Muffinman a mis 9/10.
Annotation :
Les affaires sérieuses commencent ici.
Après un premier album que Young n'apprécie pas beaucoup, le trouvant surproduit, il retrouve les Rockets, les rebaptise Crazy Horse et enregistre en deux mois son premier grand album. Avec David Briggs, il trouve le gros son électrique (et les harmonies vocales) qui les caractérise encore aujourd'hui et pond quelques perles ; des classiques incontournables : "Down by the River" et surtout "Cowgirl in the Sand" auprès desquels deux courts morceaux rock ("Cinnamon Girl" et "Everybody Knows this Is Nowhere"), une jolie ballade folk ("Round and Round" récupérée des demos de 1967 pour BUFFALO SPRINGFIELD AGAIN) et un titre country-pop ("The Losing End") achèvent de donner une densité incroyable à l'ensemble.
Seule "Running Dry", dédiée aux Rockets, est ennuyante une écoute sur deux, notamment à cause de ses violons entêtants.
Pour l'anecdote, la pochette était à l'origine destinée au premier album.
Live at Fillmore East, 1969 (Live) (2024)
Sortie : 25 octobre 2024 (France).
Live de Crosby, Stills, Nash & Young
Muffinman a mis 4/10.
Annotation :
1969
Live de la tournée 1969, enregistré quelques semaines après Woodstock et quelques mois avant la parution de DÉJÀ VU.
Bon, je n'aime pas CS&N et je m'ennuie prodigieusement dès la quatrième chanson ("doo doo doo doo-doo-doo-doo-doo..."), que je trouve grotesque, en attendant les quatre morceaux de Young ("On the Way Home", "I've Loved her So Long", "Sea of Madness", "Down by the River"). Sauf que sur les deux premiers on préfèrerait que Stills et Nash la bouclent. Sinon, elles sont dispo par Young seul sur ses albums live de la période (voir plus haut et plus bas) et c'est mieux.
Ça devient un peu plus intéressant avec le "Long Time Gone" de David Corsby - la meilleure voix du quatuor - qui inaugure la partie électrique de l'album mais ça redescend vite. On connaît déjà bien la version de "Sea of Madness" puisqu'elle est sur le triple-album WOODSTOCK depuis 1970 (la qualité de l'enregistrement authentique du festival n'était pas bonne alors ils avaient pris celle-là).
Et c'est bien évidemment l'excellente version de "Down by the River" qui constitue la pièce maitresse de double-live dispensable pour tout autre auditeur que les inconditionnels de CS&N.
Early Daze (2024)
Sortie : 28 juin 2024 (France). Rock, Folk Rock, Blues Rock
Album de Neil Young et Crazy Horse
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
1969
EARLY DAZE contient des extraits de sessions enregistrées durant l'année 1969 avec le Crazy Horse originel de Danny Whitten. On trouve ainsi deux morceaux parus sur EVERYBODY KNOWS THIS IS NOWHERE dans des versions relativement différentes ("Cinnamon Girl" et "Down by the River") ainsi que des titres envisagés un temps pour l'album suivant, pas encore bien défini dans la tête de Neil Young, et qui finalement ne seront pas utilisés ("Wonderin", "Winterlong" notamment), ou alors réutilisés autrement ("Helpless" pour DEJA VU avec Crosby, Stills & Nash ou "Birds" totalement réenregistrée pour AFTER THE GOLD RUSH).
Si tous les morceaux sont déjà connus, les regrouper de cette manière constitue un bel ensemble qui complète bien la discographie (vinyle) sans avoir à se procurer les massives ARCHIVES. On trouve également deux chansons de Whitten qu'il chante lui-même, "Come on Baby Let's Go Downtown" déjà connu et l'inédit "Look at All the Things".
Une belle pièce.
Live at the Fillmore East (Live) (2006)
Sortie : 13 novembre 2006 (France). Rock, Southern Rock, Classic Rock
Live de Neil Young et Crazy Horse
Muffinman a mis 8/10.
Annotation :
1970
FILLMORE EAST a été enregistré trois quatre jours avant la sortie de DÉJÀ VU, lors de la tournée 1970 du Crazy Horse ; ici en première partie de Miles Davis (la programmation du Fillmore que l'on voit sur la couv' nous montre une nouvelle fois qu'à l'époque, il y avait du niveau).
Hormis les extraits du dernier album paru, on découvre des nouveautés comme "Winterlong" ou "Wonderin'" qui viennent tout juste d'être enregistrées pour le prochain (AFTER THE GOLD RUSH) sur lequel Neil Young & Crazy Horse ont commencé à travailler depuis l'hiver précédent, mais les deux titres en seront finalement écartés.
Présente aussi, "Come on Baby, Let's Go Downtown" chantée par Danny Whitten, qui figurera sur le premier album du Crazy Horse en 1971. Cette version au Fillmore apparaîtra aussi trois ans plus tard sur TONIGHT'S THE NIGHT, mais elle fonctionne beaucoup mieux replacée dans son contexte original. À noter qu'il manque "Cinnamon Girl", jouée juste avant "Cowgirl in the Sand", ainsi que la première partie du show sans le Crazy Horse. Cela dit, en matière de concert acoustique de Young en 1970, on a largement ce qu'il faut sous la main.
Déjà vu (1970)
Sortie : 11 mars 1970. Folk Rock
Album de Crosby, Stills, Nash & Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Neil Young retrouve son pote Stephen Stills, qui de son côté s'est acoquiné à David Crosby (ex-Byrds viré parce qu'il passait trop de temps avec Buffalo Springfield) et Graham Nash pour sortir un des albums-carton de 1969, CS&N. Une référence hippie. Ce n'est pas pour rien qu'ils allèrent à Woodstock (la chanson du même nom de Joni Mitchell figure d'ailleurs sur DÉJÀ VU).
Ainsi que le dit Young, CSN&Y est un assemblage de musiciens jouant ensemble, et non un groupe ; contrairement au Crazy Horse qui joue avec lui et pour lui.
DÉJÀ VU est un album de son temps (surtout lorsqu'on écoute les deux niaiseries de Nash). De son côté, Young fournit un autre de ses classiques, "Helpless" (qui devait être à l'origine sur AFTER THE GOLD RUSH ; ce qui n'a pas abouti suite à une erreur au moment de l'enregistrement), et "Country Girl", un titre intéressant qui reprend les mélodies de "Whiskey Boot Hill" (NEIL YOUNG) et de "Down Down Down" (des sessions de BUFFALO SPRINGFIELD AGAIN). Il co-écrit également "Everybody I Love you" sur laquelle il ne chante pas mais joue de la guitare.
Pour le reste, en dehors de "Carry on" (dont la basse est un brin pompée sur le "Presence of the Lord" de Blind Faith) et "Almost Cut my Hair", on s'en fout un peu.
4 Way Street (Live) (1971)
Sortie : 6 avril 1971 (France). Rock, Acoustic, Folk Rock
Live de Crosby, Stills, Nash & Young
Muffinman a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
1970
Désolé, mais l'intro de ce live me fait toujours marrer (cf. Zappa, Eddie & Flo sur JUST ANOTHER BAND FROM L.A. des Mothers).
À part ça, si on n'avait pas compris, 4 WAY STREET prouve que le seul intérêt de Crosby, Stills, & Nash, c'est Young.
Si "On the Way Home" se noie dans le moule des acoustiqueries hippies du premier disque, "Cowgirl in the Sand" met une fessée cul-nu aux trois autres, qui doivent se demander ce qu'ils foutent là, surtout qu'elle est suivie de "Don't Let it Bring you Down", encore inédite au moment du concert et qui ne sortira sur AFTER THE GOLD RUSH que trois mois plus tard. Même chose d'ailleurs sur le second disque avec le quart d'heure électrique consacré à "Southern Man", elle-même suivie de "Ohio" qui vient juste de paraître en 45T au moment du show (juin 1970).
Et pour enfoncer le clou, la réédition de 1992 inclut en bonus un medley de neuf minutes constitué de "The Loner"/"Cinnamon Girl"/"Down by the River" en version acoustique. Il faut entendre les manifestations de joie du public !
Ça devait être dur d'être Crosby, Stills ou Nash dans ces moments-là.
After the Gold Rush (1970)
Sortie : 19 septembre 1970. Folk Rock, Country Rock
Album de Neil Young
Muffinman a mis 8/10.
Annotation :
Un classique ! Rien de moins. Excellent et donc incontournable.
Enregistré sur une période d'un an (août 1969 - juin 1970) avec le Crazy Horse ("When You Dance", "I Believe in you", "Oh, Lonesome Me" de Don Gibson - sortie en 45t fin '69) ou pas, AFTER THE GOLD RUSH enchaîne les perles : "Tell me why", "Only Love Can Break your Heart" (un chef-d’œuvre mélodique), "Southern Man", chanson dans laquelle Young commence déjà à dire ce qu'il pense des gros cons du sud étasunien, ou encore "Don't Let it Bring you Down".
Et il y a les sympathiques comptines de fin de faces, "Till the Morning Comes" et "Cripple Creek Ferry", qui complètent ce que beaucoup considèrent comme le chef-d’œuvre de Neil Young. Sur l'édition du cinquantième anniversaire de la parution de l'album, on trouve aussi en bonus la version originale de "Wonderin'", enregistrée en août 1969 avec le Crazy Horse.
Seule "After the Gold Rush" ne m'a jamais vraiment plu (malgré ses belles paroles). Elle m'ennuie. Et "Birds" était beaucoup plus réussie à mon goût dans sa version de 1968 (plus délicate mais rejetée du premier album).
Live at the Cellar Door (Live) (2013)
Sortie : 26 novembre 2013 (France). Rock, Folk, World, & Country, Acoustic
Live de Neil Young
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
1970
Neil Young est désormais connu (le public applaudit maintenant dès les premières mesures de ses titres-phares). Il fait la promo acoustique et en solo de son nouvel album et, hormis les habituels nouveautés à promouvoir, il propose également trois inédits (pour l'époque), "Bad Fog of Loneliness" (inédite jusqu'en 2007), "Old Man" et "See the Sky About to Rain" (celle-ci ne sera enregistrée que lors des sessions de ON THE BEACH en 1973-74). Les versions de "Birds" et d"After the Gold Rush" sont meilleures ici que sur l'album, et, pour la première fois, Young interprète "Cinnamon Girl" en s'accompagnant au piano. C'est intéressant, mais pas très probant.
Le concert est très bon, vivant, bien qu'il y ait moins d'interactions avec le public que sur les live de 1968 et 1969, et rend dispensables les deux précédents.
Carnegie Hall 1970 (Live) (2021)
Sortie : 1 octobre 2021 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
1970
Enregistré deux jours après CELLAR DOOR, ce pirate officialisé (avec un son quasi officiel aussi) regorge de quelques pépites qui valent amplement le détour. C'est peut-être même sur ce live qu'on a la meilleure version de "Nowadays Clancy Can't Even Sing" et de "Expecting to Fly" débarrassée de ses encombrants effets psychédéliques. Et puis la version de "Sugar Mountain" est vraiment marrante.
Il était question de sortir un double-album live en 1971 regroupant des titres enregistrés lors des concerts new-yorkais au Fillmore East avec le Crazy Horse (cf. plus haut) et à Carnegie Hall ainsi qu'au Cellar Door de Washington, mais le projet n'a finalement pas abouti.
Live at Massey Hall 1971 (Live) (2007)
Sortie : 9 mars 2007 (France). Folk
Live de Neil Young
Muffinman a mis 8/10.
Annotation :
1971
Enregistré environ un mois et demi après CELLAR DOOR et CARNEGIE HALL, Neil Young continue ses concerts acoustiques.
Ainsi, aux côtés de deux uniques extraits de son dernier album ("Tell me why" et "Don't Let it Bring you Down") et de quelques morceaux déjà plus anciens, le prolifique chanteur fait découvrir au public quelques pépites toutes chaudes sorties de son stylo et de ses cordes de guitare ou de piano.
Il annonce d'ailleurs lui-même la couleur : "J'en ai écrit tant de nouvelles [chansons] que je pense que je n'avais rien de mieux à faire que de les chanter". Le public ravi découvre donc ce soir-là "Journey through the Past" (qui donne son nom à la tournée), "Love in Mind", "A Man Needs a Maid" liée à "Heart of Gold", "There's a World", "The Needle and the Damage Done", "Dance Dance Dance" (recyclée trois ans plus tard en "Love Is a Rose") et conserve des titres inédits déjà joués sur scène auparavant ("Old Man", "Bad Fog of Loneliness" et "See the Sky About to Rain").
David Briggs exhorta Neil Young à sortir MASSEY HALL en 1971, mais ce dernier préféra se concentrer sur l'enregistrement de son nouvel album, incluant la plupart de ces nouveautés. Le succès de HARVEST en 1972 lui prouva qu'il avait sans doute raison, pourtant ce live lui est supérieur en bien des aspects. Ne serait-ce en son appréciable absence de pedal steel guitar.
Young Shakespeare (Live) (2021)
Sortie : 26 mars 2021 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1971
Enregistré trois jours après MASSEY HALL lors de la même tournée acoustique ("Journey through the Past") et proposant un track listing quasiment similaire (mais plus court), on se demande vraiment où se situe l'intérêt de posséder ce disque si on a déjà les deux précédents.
Alors oui, en tant que tel, le disque est très bon et Young dit le trouver meilleur. Mais bon... la version de "Sugar Mountain" est marrante.
Royce Hall, 1971 (Live) (2022)
Sortie : 6 mai 2022 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1971
Officialisation d'un pirate qui n'a pas grand intérêt au vu de ce qu'on trouve déjà depuis quelques années dans la discographie de Young (CELLAR DOOR, MASSEY HALL, YOUNG SHAKESPEARE), mais qui est de très bonne qualité (musique, ambiance, son...)
I'm Happy that Y'all Came Down (Live) (2022)
Sortie : 6 mai 2022 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1971
Officialisation d'un pirate qui n'a pas grand intérêt au vu de ce qu'on trouve déjà depuis quelques années dans la discographie de Young (CELLAR DOOR, MASSEY HALL, YOUNG SHAKESPEARE), mais qui est de très bonne qualité (musique, ambiance, son...)
Si on doit choisir, celui-ci compte cependant deux titres de moins que ROYCE HALL ("Down by the River" et "I Am a Child")
Journey Through the Past (OST) (1972)
Sortie : 7 novembre 1972 (France). Rock, Soundtrack, Acoustic
Bande-originale de Neil Young
Muffinman a mis 4/10.
Annotation :
1971
B.O. d'un film de Neil Young que personne n'a vu à part la famille, JOURNEY THROUGH THE PAST est une mauvaise ratatouille qui présente peu d'intérêt.
Ce double-album compile en vrac des chansons des différentes périodes de la carrière de Young en studio, et live avec Buffalo Springfield ou au sein de CSN&Y ("Ohio" et "Southern Man" qu'on a déjà sur 4 WAY STREET). On y trouve aussi un extrait du MESSIE de Haendel (!) interprété par une chorale locale, un autre de la B.O. du ROI DES ROIS (!!), un instrumental des Beach Boys ("Let's Go Away for Awhile" de PET SOUNDS), un inepte bout de dialogue et des extraits de sessions d'enregistrement de HARVEST (si la longue version de "Words" peut se montrer assez hypnotisante, celle d"Alabama" ne présente aucun intérêt).
"Soldier", seul véritable inédit enregistré en novembre 1971, est anecdotique, et la prise de son n'est pas des meilleures (on pense au "wall of sound" cher à Phil Spector). Bref, quatre faces pour un tout petit inédit, c'est plutôt maigre. D'autant, qu'on le retrouvera quelques années plus tard (amputée de son intro au piano) sur DECADE, rendant ces deux galettes définitivement inutiles. On comprend que JOURNEY THROUGH THE PAST (sorti un an plus tard par Reprise/Warner pour capitaliser sur le succès de HARVEST et contre le gré de Young) n'ait jamais été réédité.
Harvest (1972)
Sortie : 14 février 1972 (France). Country Rock, Folk Rock
Album de Neil Young
Muffinman a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Avant HARVEST, Neil Young était connu. Après, il est célèbre.
"Out on the Weekend" et "Words" sont excellentes. "Are You Ready for the Country ?", "Old Man", "Alabama" et "The Needle and the Damage Done" sont également bonnes. Le reste est soit gâché par les arrangements kitsch et pompeux du London Symphony Orchestra ou par la pedal steel guitar (la palme de l'horreur revenant à "Harvest", immondice country).
À noter que "Alabama" (et "Southern Man") ne fut pas très appréciée par Lynyrd Skynyrd qui composa en réponse son fameux "Sweet Home Alabama" (cf. "Well, I heard Mister Young sing about her / Well, I heard ol' Neil put her down / Well, I hope Neil Young will remember / A Southern man don't need him around anyhow").
Young s'est excusé quelques années plus tard pour les considérations simplistes et les critiques puériles de ses paroles, donnant raison à Lynyrd Skynyrd, et cet épisode n'a jamais empêché le respect mutuel.
War Song (Single) (1972)
Sortie : 24 juin 1972 (France).
Single de Neil Young, Graham Nash et The Stray Gators
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
"War Song" est une chanson anti-guerre (du Vietnam évidemment) de Neil Young qu'il chante en duo avec Graham Nash (qu'on perçoit à peine) et qui ressemble à une ébauche de "Walk on".
Elle est sortie en 45T indépendamment de tout album en juin 1972 et elle aurait très bien pu trouver sa place sur DECADE, mais elle n'a été exhumée qu'en 2009 pour figurer sur le volume 1 des ARCHIVES de Young.
Pas indispensable, mais réussie.
Tuscaloosa (Live) (2019)
Sortie : 17 mai 2019 (France).
Live de Neil Young et The Stray Gators
Muffinman a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
1973
Témoignage de la première grande tournée de Neil Young suite à la parution - et à l'énorme succès - de HARVEST, TUSCALOOSA fait la part belle aux extraits de l'album, négligeant les inédits, par opposition à TIME FADES AWAY, paru à l'époque. Le public découvre néanmoins "Time Fades Away", "Lookout Joe", "New Mama" dans une version électrique et "Don't Be Denied". Quant aux extraits de HARVEST, ils n'apportent rien par rapport à leurs versions originales en studio (au contraire). Et la voix de Young est parfois mal assurée ("After the Gold Rush").
Neil Young préfère TUSCALOOSA à TIME FADES AWAY qu'il a toujours détesté à cause du batteur et de ce que cet album représente pour lui.
TUSCALOOSA, bien qu'intéressant, n'est pourtant pas essentiel.
(voir lien)
Time Fades Away (Live) (1973)
Sortie : 15 octobre 1973 (France). Rock, Folk Rock, Blues Rock
Live de Neil Young
Muffinman a mis 9/10.
Annotation :
Les grosses ventes de HARVEST poussent maison de disques, organisateurs de spectacles et autres à faire toutes sortes de pressions sur Young pour faire un max de pognon et capitaliser sur ce succès.
Pour illustrer cette tournée en vinyle, tout le monde attend donc un album live qui prolonge la réussite de HARVEST (un genre de TUSCALOOSA, quoi). Young décide plutôt de leur donner - ainsi qu'au public - non pas une resucée dudit album mais un disque très énervé qui représente au mieux son état d'esprit du moment, qui n'est pas des meilleurs (son pote Danny Whitten (Crazy Horse) est mort d'une overdose en novembre et après un début de tournée prometteur, le batteur Kenny Buttrey est remplacé par Johnny Barbata, dont Young apprécie peu le jeu. Le groupe ne s'entend plus et Young est parfois ivre sur scène).
TIME FADES AWAY va donc à sa sortie laisser public et critique circonspects. Volontairement et exclusivement constitué de titres que personne ne connaît, électriques dans l'ensemble ("L.A.", "Don't Be Denied") et furieux ("Time Fades Away", "Yonder Stands the Sinner", "Last Dance"), malgré quelques jolies accalmies ("Journey thru the Past", "The Bridge" ou "Love in Mind" issue du même show que "The Needle and the Damage Done", sur HARVEST), c'est un choc qui marque le début de la période sombre de Neil Young. Et il y avait aussi "The Last Trip to Tulsa" dans une version courte et électrique (et - pour une fois - pas chiante) en face B de "Time Fades Away", parue discrètement en 45T en 1973 (voir ARCHIVES Vol. II).
L'album ne sera édité pour la première fois en cédé qu'en août 2017 dans "Official Release Series 5-8" et indépendamment en septembre 2022.
Rock & Folk écrivait d'ailleurs il y a quelques années : "Cet album justifie à lui seul le rachat d'une platine vinyle."
C'est pas faux.
Roxy - Tonight's The Night Live (Live) (2018)
Sortie : 21 avril 2018 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1973
Après Danny Whitten en novembre 1972, c'est Bruce Berry - fidèle roadie - qui meurt d'une overdose en juin 1973. Neil Young accuse une nouvelle fois le coup, se sent responsable et plonge dans l'alcool (entre autres). Il commence à enregistrer TONIGHT'S THE NIGHT, album-hommage à ses deux amis disparus, alors qu'il entame simultanément une tournée du même nom. Public et critique sont dégoûtés par ces concerts parfois sans queue ni tête durant lesquels Young s'en prend à tout le monde et, certains soirs, rabâche "Tonight's the Night" à longueur de show.
Enregistré au Roxy les 20, 21 et 22 septembre 1973 avec les rescapés du Crazy Horse augmentés de Ben "PSG" Keith (horreur !) et Nils Lofgren, alors que TONIGHT'S THE NIGHT n'est pas encore tout à fait fini ("Borrowed Tune" est enregistrée en décembre), le public n'a droit - certes en exclusivité - qu'aux nouveaux titres qui constitueront plus tard l'album. Seules, selon les soirs, seront jouées "Cowgirl in the Sand" et "The Losing End" en dehors des nouveautés. Inutile de dire que les spectateurs se sentirent parfois un peu perdus de ne rien reconnaître dans la set list, mais au Roxy l'ambiance semblait être là.
L'album est intéressant, mais très - trop ? - fidèle à ce qu'on entendra dans la version studio (excepté "Tired Eyes"). On ne peut pas dire qu'il apporte grand chose à ce qu'on connaît déjà. "Tonight's the Night - part 2" est cependant bien meilleure ici.
À noter la petite dédicace à David Geffen (marrant lorsqu'on connaît la suite de la carrière de Young).
Somewhere Under the Rainbow 1973 (Live) (2023)
Sortie : avril 2023 (France).
Live de Neil Young et The Santa Monica Flyers
Muffinman a mis 2/10.
Annotation :
1973
Certainement le disque le plus inutile de Neil Young.
Ennuyant avec un son pourri.
Ne perdez pas votre temps avec ce truc et écoutez plutôt le précédent.
Sinon, le même jour est paru un excellent pirate officialisé, HIGH FLYIN' avec The Ducks. Chaudement recommandé (voir plus loin dans la liste).
Tonight’s the Night (1975)
Sortie : 20 juin 1975 (France). Country Rock, Folk Rock
Album de Neil Young
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
(c) 1973
Lorsque Reprise/Warner reçut la copie de TONIGHT'S THE NIGHT, tout le monde tira la tronche. Pensant sans doute que TIME FADES AWAY n'avait été qu'une passade énervée, ils attendaient cette fois une vraie suite à HARVEST. Au lieu de ça, il eurent cet album - certes encore très country - mais tout aussi furieux que son prédécesseur. Reprise/Warner refusa donc de sortir ce disque trop sombre et pria Neil Young d'aller enregistrer quelque chose de plus accessible et vendeur.
L'album commence plutôt bien ("Tonight's the Night", "Speakin' out", "World on a String") et la pedal steel guitar n'est pas encore trop proéminente. Vient ensuite "Borrowed Tune " (qui emprunte sa mélodie à "Lady Jane" des Stones - c'est même dit dans les paroles). "Come on Baby, Let's Go Downtown" chantée par Whitten au Fillmore en 1970 donne un coup de fouet bienvenu.
En revanche, ça devient vraiment problématique à partir de "Mellow my Mind", véritable catastrophe auditive (voix + pedal steel guitar). Il en sera de même pour "Tired Eyes" - en moins pire - un peu plus loin. "Roll Another Number" est affreusement country, et "Albuquerque" aurait vraiment pu être formidable sans l'omniprésence de Ben Keith et de son abominable instrument ; la chanson étant excellente. "New Mama" - la perle de l'album qui aurait pu figurer sur AFTER THE GOLD RUSH - et "Lookout Joe" (enregistrée avec le groupe de TUSCALOOSA en décembre 1972) relèvent le niveau avant de conclure.
TONIGHT'S THE NIGHT paraîtra finalement deux ans plus tard, à la place de HOMEGROWN. Il n'a pas marché, mais, avec le temps, il est devenu une référence aux yeux de la critique rock qui le place régulièrement en tête de ses divers classements discographiques. C'est d'ailleurs ainsi que je l'ai découvert.
Citizen Kane Jr. Blues (Live) (2022)
Sortie : 6 mai 2022 (France).
Live de Neil Young
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
1974
Deux mois avant la parution d'ON THE BEACH, Neil Young fait découvrir en avant première quelques unes de ses nouvelles chansons (à l'exception de "Helpless", tous les titres sont inédits pour le public qui assiste au concert). Les versions acoustiques de "Revolution Blues" et de "On the Beach" sont intéressantes, mais bon...
CITIZEN KANE Jr. BLUES est la quatrième officialisation d'un pirate live. La valeur documentaire du truc est intéressante, mais on n'aura pas forcément envie de l'écouter plus que ça, d'autant que la qualité sonore n'est pas des meilleures.
On the Beach (1974)
Sortie : 19 juillet 1974 (France). Country Rock, Folk Rock
Album de Neil Young
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
A priori, les choses vont mieux pour Neil Young. Le son est plus clair, il semble reprendre les choses où il les avait laissées après HARVEST et revenir aussi à AFTER THE GOLD RUSH (il enregistre enfin "See the Sky About to Rain" qui ne vaut pas les versions live de 1970-71, sans pedal steel guitar, et une nouvelle version de "Winterlong", mais ne conserve que la première).
L'assagissement n'est cependant qu'apparent. ON THE BEACH est une perle noire. "Walk on" (qui provient des sessions de TONIGHT'S THE NIGHT), dans laquelle il règle quelques comptes, donne le ton dès l'ouverture. L'album est musicalement plus clair, mais thématiquement toujours sombre (il vient de se séparer de sa femme). La presse compare l'album à AFTER THE GOLD RUSH mais le public ne suit pas, échaudé par TIME FADES AWAY et les concerts de la tournée "Tonight's the Night".
"For the Turnstiles" nous ramène pourtant à HARVEST, et les joliesses acoustiques des deux derniers morceaux, au premier album. Et puis, il y a deux chefs-d’œuvre incomparables : "Revolution Blues", inspirée par Charles Manson, ce qui mettait David Crosby mal à l'aise lorsque CSN&Y la jouaient sur scène, et "On the Beach", un sommet de tristesse et une merveille mélodique qui compte parmi les plus grandes chansons de Neil Young. Et il ne faut pas oublier non plus l'excellent "Vampire Blues".