Exploration littéraire: 2024

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Ré-édition de 2023 des Nouvelles Lunes (Au diable Vauvert) lue.
« Mais l’allergie à l’Autre est toujours là, sous cette forme sexuelle ou raciste qui fit le malheur d’un monde dit civilisé. C’est pourquoi il n’est pas inutile d’en dénoncer la persistance insalubre, ne serait-ce que par l’évocation d’aussi anciens massacres dont les germes sommeillent plutôt que d’avoir disparu. »
cf. compte-rendu critique.

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À part l'épilogue que l'on va considérer comme le 4e Indiana Jones - il n'existe pas - , le récit est toujours aussi puissant.

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Relu avec beaucoup d'intérêt; la comparaison avec le film joue sans doute, le livre étant aussi complexe et habile que le film est bâclé et bancal.

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Le seul qui me déçoit à la relecture: j'y ai découvert des failles dans la narration qui ne m'avaient pas dérangée initialement.

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"Si j'ai les larmes aux yeux, ce soir, est-ce parce que vous êtes morte, ou bien parce que moi, je vis? Je devrais vous dédier cette histoire: mais je sais que vous n'êtes plus nulle part, et c'est par artifice littéraire que je vous parle ici. Au reste, ceci n'est pas vraiment votre histoire mais seulement une histoire inspirée de nous. Vous n'étiez pas Andrée, je ne suis pas cette Sylvie qui parle en mon nom."

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lecture inachevée. Agacement et ennui combinés.

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Relu avec un très grand plaisir - et avec une certaine surprise. Je ne me souvenais pas de l'intelligence de l'écriture d'Austen.

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"La démagogie apparaît à chaque fois que la société démocratique est menacée de destruction interne. En général, elle a toujours la même fonction: porter les masses vers des objectifs qui vont à l'encontre de leurs intérêts élémentaires." Horkheimer, 1949
Löwenthal et Guterman décryptent la rhétorique de ceux qu'ils nomment les "agitateurs" des années 40, et à travers laquelle se déploient une xénophobie décomplexée et une méfiance de l'intellectualisme et de la rationalité qui résonnent avec notre époque. Je regrette simplement l'absence de distinction dans leurs corpus: ils nivellent tous les discours étudiés sous ce nom "d'agitateur", sans resituer géographiquement, chronologiquement ou socialement, cherchant juste à établir des lois générales autour des discours fascisant aux USA.

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Argumentation qui mêle logique et mystique en faveur de la suppression des partis politiques (tenus pour incompatibles avec la vérité personnelle de l'individu - laisse entendre que l'implication dans un parti est nécessairement une compromission morale inadmissible).

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Un livre difficile, tant par ses choix narratifs, que par son sujet. Primat de l'implicite.

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cf. critique.
L'édition Gallimard est en revanche vérolée par un nombre de coquilles aberrant.

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(Rerere)lu
La perfection narrative et stylistique affleure à chaque page.

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Radiguet reprend le poncif d'"on n'est pas sérieux quand on a dix sept-ans" et développe un récit initiatique du point de vue d'un narrateur tantôt cynique tantôt naïf. Le livre a fait scandale à l'époque à cause de la représentation de la guerre de 14 (de grandes vacances où l'on peut détourner les femmes des soldats en toute impunité), mais c'est surtout des passages profondément malsains que je mettrais en avant, et leur doux parfum bien rance de culture du viol qui s'en dégage. Apologie du masculin toxique qui fait le cabotin devant le lecteur - je m'en passerai.

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A partir d'un travail de recherche conséquent dans les archives chinoises ré-ouvertes à la mort de Mao, l'autrice Jung Chang réhabilite la figure controversée de l'impératrice douairière Cixi (Tseu-Hi) en exposant son rôle crucial dans les réformes entreprises au XIXe siècle pour moderniser la Chine. Elle s'efforce de déconstruire l'image décadente, conservatrice et tyrannique que la postérité notamment maoiste lui a attribuée - à tort ou à raison, je laisse les sinologues en décider - sans pour autant occulter le machiavélisme politique dont elle a indubitablement fait preuve, de son coup d'Etat à l'assassinat de l'Empereur, son propre fils adoptif. Le style par moment romanesque de la biographie et les tentations psychologisantes ont pu me poser problème, mais l’œuvre n'en reste pas moins d'une grande richesse, et permet de donner du relief aux événements du XIXe siècle, que ce soit concernant les relations entre la Chine et l'Occident, la révolte des Boxers, ou encore la fin de la dynastie Qing au début du XXe siècle.

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Deux courts essais qui réfléchissent à l'impact des tensions géopolitiques sur le travail d'écrivain, avec une perspective comparatiste entre le XIXe et le XXe.

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"Exigences envers soi-même, mansuétude pour les autres." IV.15
La préface d'Anne Cheng qui présente les aphorismes de Confucius est passionnante et d'une grande clarté, comme toujours chez la sinologue.

Annotation :

À lire crayon en main, pour mieux se répérer dans le mystère développé par l'intrigue.