Films vus en 2017

Annotation :

Pas si mauvais que ce que l'on m'avait dit (c'est pour cela que j'ai attendu si longtemps de le voir, et que c'est la dernière des quatre adaptations des Liaisons qui soit passée devant mes yeux), sans que cela soit un chef-d’œuvre. La transcription en 1960, qui implique le changement majeur voulant que Valmont et Merteuil soient mariés, introduisant une réflexion non plus sur le libertinage mais sur le "couple libre", m'a plutôt réjouie. L'interprétation de Gérard Philippe est phénoménale, ce qui est accentué par le fait que le film est centré sur le personnage de Valmont (comme dans le "Valmont" de Forman ou "Sexe intentions"). C'est à la fois la réussite et le problème, car du coup Merteuil, pourtant jouée par l'excellente Jeanne Moreau, passe un peu à la trappe ; l'actrice n'est pas du tout mise en valeur ; mais, le plus dommage, c'est le personnage de Tourvel, jouée par une actrice assez terne. Sinon c'était sympa de voir Jean-Louis Trintignant et Boris Vian.

Annotation :

"Voyage à Tokyo" n'est pas dans mon genre habituel de cinéma. Son style est pur, simple, la trame est familiale ; j'aime mieux les intrigues plus profondes. Néanmoins on comprend facilement en quoi c'est un grand film ; pas seulement l'intrigue familiale et psychologique, qui a dû beaucoup marqué les contemporains par son analyse de l'évolution des moeurs et des conflits entre générations, mais dans la présentation par des images typiques le Japon de l'après-guerre. L'enchantement vient, pour moi qui aime surtout les "claques esthétiques", des images d'usine, de rails, de grèves à côté des stations thermales, d'anciens palais à côté d'habitats modernes. Les scènes d'intérieur sont très belles également, on plonge avec précision, mais sans lourdeur, dans le quotidien de la vie dans la banlieue de Tokyo.

Annotation :

Je retourne vers ce film après avoir vu Jean-Louis Trintignant en Danceny dans "Les Liaisons dangereuses" de Vadim ; m'a pris l'envie de regarder toute sa filmographie, dont je n'ai vu jusque-là que peu de films.
La performance des deux acteurs est impressionnantes. Tout repose là-dessus : deux grands acteurs très âgés vont réaliser une performance sur la vieillesse et la dépendance.
L'histoire est à la fois très moderne, et pourrait être très populaire (la dépendance, la maladie), mais Haneke a fait le choix de l'introduire dans un cadre très intellectuel, la famille étant composée de musiciens classiques.
Plusieurs choix de réalisation m'ont d'ailleurs laissé de marbre, notamment ces scènes avec le pigeon ; j'aime pourtant les énigmes cinématographiques, mais là je ne vois pas, et ce n'était pas très beau. La métaphore finale est cependant très forte. Haneke laisse percer des pistes de réflexion : la mémoire, la culture, avec une douceur souvent sympathique.

Annotation :

Étant tombé, sur Twitter, face à un sondage : "Quel est le meilleur film de David Fincher", je répondis immédiatement et sans hésitation "Fight Club", en ajoutant "bien qu'il ait fait d'autres bons films". Je fus ensuite étonné de voir la proportion de votes pour "Zodiac" et "The Social Network". Ce sont deux films que j'avais vu il y a un certain temps déjà, peu après leurs sorties respectives ; dans les deux cas, j'avais bien aimé, sans les considérer comme des chefs-d’œuvre (contrairement à "Fight Club"). Ayant vu "Zodiac" l'année dernière, et l'ayant trouvé moyen, je ne voulais pas retenter tout de suite avec "The Social Network", pour ne pas retomber dans la déception ; mais le sondage évoqué ci-dessus m'a débauché.
Ce fut effectivement une déception. Ok, c'est pas mal fait. Fincher poursuit sa "série noire" sur les ombres du rêves américain (sans pour autant faire une charge à la Coppola ou Gus Van Sant). Mais bon, la présentation de l'élitisme et de la débauche étudiante (en l'occurrence Harvard), n'a rien de révolutionnaire. Et, surtout, la tension du film (le procès, la trahison d'Eduardo par Mark) n'a rien de palpitante. Tout est centré sur l'analyse psychologique, qui est loin d'être une grande finesse ; l'histoire de fond, la rupture de Mark avec sa copine qui entraîne la création de Facebook, est une grosse ficelle sans grand intérêt. Le côté déceptif, déjà vu dans "Zodiac", ces personnages aux défauts appuyés, rongés par leur ressentiment et leur médiocrité (qui n'est pas contradictoire avec l'intelligence), me lassent un peu.

Annotation :

Tout n'est pas incroyable. Mais ce ralenti dans l'internat, avec les plumes d'oreiller qui tombent et les enfants qui se mettent en ordre de marche vers la révolte, c'est une des plus belles scènes de toute l'histoire du cinéma ; j'en ai des frissons rien que d'y repenser.
Beau pamphlet contre l'autorité par ailleurs. D'abord l'autorité scolaire, dans toute son horreur, à quoi s'ajoutent les parents (au milieu du film, plus le proviseur qui dit "je suis un peu ton père), les militaires (à la fin), les curés (lors de la ballade), etc.

Annotation :

Le scénario est excellent. Tout le reste est à chier.

Sérieux, c'est quoi ces dialogues pourris ? Et cette ambiance "téléfilm des années 90", c'est insupportable. Les scènes de sexe sont complètement ratées, tout est raté.

Annotation :

Ce chef-d'oeuvre.

Annotation :

J'ai regardé ce film pour la détente ; finalement il n'était pas si mal.

Annotation :

Idem que ci-dessus ; en mieux réalisé.

Annotation :

Film de détente qui n'est finalement pas mal : troisième opus.

Juste les ralentis sont insupportables. La fin aussi.

Annotation :

Superbe film dont j'ai peine à comprendre la méconnaissance par le public actuel. Il a pourtant tout pour être un classique. Adaptation d'une pièce de théâtre, le film ne le semble pourtant pas du tout (pas comme le raté "Carnage" de Polanski par exemple). La mise en scène est impeccable. La réflexion sur la schizophrénie et la psychiatrie suit en partie, avec mille nuances, l'anti-psychiatrie des années 70, qu'on trouve par exemple dans "L'Anti-Oedipe" de Deleuze et Guattari, dont le film peut paraître la mise en scène de certaines thèses, sans pour autant se réduire du tout à cela. On voit par exemple très bien que la folie d'Alan n'est pas du tout liée à ses parents, sans pourtant qu'on soit face à un pamphlet anti-psychanalytique. Tout est traité avec une grande finesse.
Performance d'acteur de la part de Richard Burton et Peter Firth.
A méditer : la religion, la folie, la psychiatrie.

Annotation :

Il faudrait que je refasse ma critique, qui date tout de même d'il y a six ans.
A l'époque, j'avais préféré la première partie à la seconde. Aujourd'hui, c'est le contraire. Les images de guerre sont magnifiques, ces ruines en flammes, un vrai chef-d'oeuvre.