Glory to the filmmakers

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Afrique du Sud : Neill Blomkamp

Après "District 9", Blomkamp signe une nouvelle satire sur fond de violence et de ségrégation en Afrique du Sud. Plus séduisant que son aîné malgré le fouillis de la réalisation, "Chappie" tire sa force de son héros plus humain que les êtres de chair qui l'entourent. Sans révolutionner le genre et tout en restant caricatural, il confirme son auteur dans sa position de meilleur réalisateur springbok.

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Allemagne : FLorian Henckel von Donnersmarck

Franchement, j'aurais bien mis Ernst Lubitsch qui non seulement est beaucoup plus prestigieux que FHVD mais qui possède en plus une filmographie autrement plus riche. Mais voilà, comme tant d'autres artistes à son époque, Lubitsch a pris la nationalité américaine pour fuir la barbarie nazie. Mais nous n'enlèverons pas tout crédit au cinéaste de "La vie des autres" qui a prouvé avec son premier film réalisé en solo qu'il était un grand metteur en scène.

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Arabie Saoudite : Haifaa Al-Mansour

Les œuvres saoudiennes se bousculent pas, à ma connaissance, dans nos salles obscures. Celle-ci, réalisée par une femme et parlant des femmes dans un monde ô combien masculin, place la barre à une hauteur incroyable. Un des meilleurs films de 2013 sans aucun doute.

Avec "The perfect candidate", Al-Mansour tente une récidive, cette fois-ci sur le thème de la place de la femme dans la vie politique saoudienne. Signe de progrès, le film a été tourné et produit en Arabie-Saoudite. Assez réussi, il demeure un poil moins subtil que "Wadjda".

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Argentine : Juan José Campanella

Premier (sur deux) film argentin que j'ai eu l'occasion de voir et quel régal ! Une chance pour cette liste. Mais la qualité de cette oeuvre me rappelle à quel point ma culture est à faire en matière de cinéma sud américain...

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Australie : Andrew Niccol

Niccol s'impose à la corde sur Adam Eliott ("Mary and Max") et John Hillcoat ("La route"), laissant le gros du peloton autralien très loin derrière. L'excellent "Bienvenue à Gattaca" et le pas-si-dégueu "Time out" lui permettent de s'imposer. Le premier des deux confine presque au chef d'oeuvre de dystopie et laisse présager de sombres jours pour l'humanité. Un must watch. A noter qu'avec l'arrivée tonitruante de "Mad Max : Fury Road", Niccol peut trembler. George Miller pourrait légitimement le détrôner à tout moment !

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Belgique : Felix Van Groeningen

Premier film de FVG que j'ai vu, "Alabama Monroe", comme "Wadja" un peu plus haut s'est hissé dans mon Top 2013. Et pas seulement parce que je l'ai vu en avant première, en présence du réal et des acteurs et suivi d'un concert du Broken Circle Breakdown Band ! "Belgica", vu plus récemment, confirme la qualité du metteur en scène même s'il m'a moins séduit. En tout cas, et sans vouloir froisser Jacques Brel, si le cinéma flamand ressemble à ça, alors chapeau.

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Bhoutan : Pawo Choyning Dorji

Un film distribué tambours battants, les stratèges en marketting n'étant pas passés à côté de ce qu'un film du pays au "bonheur intérieur brut", réputé le plus éloigné encore de la mondialisation, pouvait avoir d'exotique. Le film lui-même nourrit beaucoup le fantasme occidental d'une culture unique à préserver, mais il le fait avec douceur une véritable sincérité. Pas sûr qu'il y ait beaucoup de concurrents à Pawo Choyning Dorji.

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Brésil : Juliano Dornelles & Kleber Mendonça Filho

Ouf ! Me voilà enfin débarrassé de "L'Âge de glace", coréalisé par un certain Carlos Saldanha ! Je le remplace par un vrai film brésilien. Vrai car authentique dans sa manière de louer la culture riche et diverse du Brésil, mais aussi et tout simplement parce qu'il est tourné sur le sol brésilien et prend place dans l'état de Pernambouc. Mais la force de "Bacurau", et de ses créateurs, c'est de chanter une forme d'universalité face à la marchandisation du monde.

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Cambodge : Davy Chou

Davy Chou, cinéaste franco-cambodgien, signe ici son premier long-métrage, dans la torpeur des banlieues cambodgiennes déshéritées. Rafraichissant, ce premier film sur la famille et les amours de jeunesse met en scène de jolies longueurs et des silences poignants pour un plaisir léger mais intense. Sans tomber dans le piège, assez classique pour les novices modernes, de vouloir trop styliser son oeuvre, Chou livre ici un premier jalon convaincant de sa future carrière.

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Canada : David Cronenberg

Même si je préfère le Cronenberg récent à l'original, dont je commence tout juste à voir quelques films (Scanners, eXistenZ), c'est sans aucun mal qu'il se hisse en haut de la plus haute marche de mes réalisateurs canadiens préférés. Chahuté par ses compères québécois, Villeneuve, Vallée ou Dolan, j'ai préféré créer une section à part pour ces metteurs en scène de la belle province, culturellement différente du reste du Canada.

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Chili : Alejandro Jodorowsky / Pablo Larrain

Exit Amenabar, Monsieur Jodorowsky vient prendre la place du meilleur réalisateur chilien de la place. Icône du cinéma engagé et expérimental, artiste complet, Jodorowsky se cachait à moi jusqu'à ce film, chaudement recommandé par mon cousin. A la moulinette : le capitalisme, le pouvoir des élites, la technocratie, le consumérisme, le militarisme... Tout y passe dans ce film-manifeste à la fois acide, poétique et tout de même un poil ésotérique.

Un titre désormais partagé avec Pablo Larrain pour son récent (2020) et superbe "Ema", drame dur et pop, qui plonge dans les tourments du couple, la force de la sororité et la liberté sexuelle. Une claque.

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Chine : Zhang Yimou

Beijing n'a rien a envier à Hollywood en termes de moyens lorsque Zhang Yimou est derrière la caméra (je vous renvoie notamment à "La cité interdite"). Mais au delà de la débauche visuelle de ces oeuvres, il faut leur reconnaître une constante poésie et une délicatesse incontestable, ne serait-ce que dans la photographie et les chorégraphies des combats. A noter que j'ai distingué, pour gonfler ma collection, le cinéma chinois encore émergeant du cinéma Hong-Kongais ayant longtemps représenté l'Empire du Milieu à l'international.

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Corée du Sud : Park Chan-wook

C'est avec "Mademoiselle", drame sombre sur la duplicité et la sexualité, que Park vient prendre la tête de cette liste, chahuté par Lee Chang-dong. Petit à petit, je commence donc à mettre à jour les pépites coréennes pour mon plus grand bonheur, après des années d'inconnaissance de ce cinéma si particulier. Derrière ces deux têtes de proue, Bong Joon-ho, Na Hong-jin et Hong Sang-soo complètent de près le podium à cinq places. Le travail de découverte ne fait que commencer...

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Croatie

Antoneta Alamat Kusijanovic signe un film solaire, empreint de l'esprit mythologique que nourrit depuis des millénaires la Méditerranée. Un film féministe subtil d'ailleurs, qui m'a beaucoup touché, notamment pour l'effronterie superbe de son héroïne. J'ai hâte d'en découvrir plus.

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Danemark : Lars von Trier

Jusqu'à il y a quelques mois, vers la mi-novembre 2014, j'aurais élu Thomas Vinterberg, metteur en scène de l'excellent "La Chasse", au titre de mon réalisateur dannois préféré. Mais depuis, j'ai vu "Mélancholia". J'en étais jusqu'alors resté au très bon mais très sobre "Europa", insuffisant toutefois pour concurrencer le film de Vintenberg. J'ai été particulièrement séduit par l'attente glaçante de "Melancholia" qui permet à Lars von Trier de doubler son compatriote, en attendant de voir ses œuvres les plus licencieuses qui sont depuis longtemps dans mes envies... Les très intéressants (et au moins aussi énervants) "Anticrist" et "The House that Jack built" viennent jouer en faveur du licencieux élu de cette liste.

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Egypte : Mohamed Diab

Je poursuis ma découverte du cinéma arabe avec "Les Femmes du bus 678". Quelques mois seulement avant les "Révolutions arabes", Mohamed Diab y dépeint la situation dramatique des femmes dans un pays pourtant réputé parmi les plus progressistes de la région. Son propos, crucial et d'actualité, n'est cependant pas aidé par une mise en scène poussive et une interprétation moyenne. Il lui manquerait peut être la légèreté d'al Mansour ou la verve et le drame de Fahradi pour parfaitement convaincre. Mais qu'il continue donc à cultiver son propre cinéma ! Affaire à suivre...

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Espagne : Pedro Almodovar

Maître incontestable du cinéma ibérique, leader cinématographique de la Movida, Pedro Almodovar se distingue non seulement pour moi comme le meilleur réalisateur espagnol (et hispano hablante) mais aussi comme l'un des plus grands réalisateurs de ces trente dernières années (si si). Alors peu de chance qu'il se fasse détrôner de cette place pas volée !

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Etats-Unis : Quentin Tarantino

Beaucoup, beaucoup de monde au portillon. Des Kubrick, des Scorcese, des Coppola, des Allen, des Burton, des Spielberg, des Anderson... Mais de tous ces grands noms, un seul m'a autant et si homogènement plu : Quentin Tarantino. 8/10 minimum à tous ses films, excepté pour "Django unchained" auquel je n'ai pas accroché. Si la tendance devait se confirmer, on envisagerait peut être, et à mon plus grand regret, un remplaçant. Mais rassurez-vous, j'y crois pas.

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France : Jacques Audiard

Y a quelques années, la seule fois de ma vie (et la dernière) où j'ai regardé la cérémonie des Césars, le cabotin Antoine de Caunes se félicitait de l'absence de films de Jacques Audiard dans la compétition cette année-là, permettant aux autres films en lice d'espérer remporter un prix... Et quitte à passer pour un vieux cultureux trois T Télérama, je suis assez d'accord avec le jury des Césars : Audiard est juste le meilleur réalisateur français du moment. En grandissant, je le remplacerai peut être par Trufaud, Carné ou Melville. Mais on n'en est pas encore là.

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Grèce : Yorgos Lanthimos

Premier film "grec" de ma collection "The Lobster" me permet d'ouvrir une nouvelle page de cette liste. Je ne sais pas à quel point ce film illustre l'oeuvre de son réalisateur. Seule certitude, il y a de quoi s'y intéresser. La BO est très réussie, l'image léchée et les acteurs bien dirigés. La palme revenant quand même au scénario, évidemment. Mais les longueurs du film me laissent penser que Lanthimos peut avoir tendance à se complaire dans son cinéma, un mauvais pli pour un jeune cinéaste, alors attention ! Ceci dit, le génial "La Favorite", probablement l'un des meilleurs films de 2019, vient me confirmer qu'il y a peu de raisons de douter du talent de Lanthimos...

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Guatemala : Jayro Bustamante

L'Amérique centrale s'ouvre à moi en terre guatémaltèque. Où à l'ombre des volcans et de l'espoir de rejoindre un jour les riches Estados-Unidos, les communautés millénaires d’amérindiens tentent de survivre, acculées entre traditions et modernité. Bustamante ne cherche pas le style mais c'est avec force, la même qui habite les derniers indiens qu'il filme, qu'il dépeint sa société. Entre narcotrafic et business, la nature y a encore une place fondamentale.

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Hong-Kong : Wong Kar-Wai

Je suis loin d'avoir vu toute la filmo du maître Wong mais ce film m'a convaincu d'accélérer le mouvement. Quel chef d'oeuvre ! Et il me reste encore tant d'autres films à voir ! Mais pas de relâchement car il y a derrière, dans un style complètement différent certes, un certain Tsui Hark en embuscade...

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Hongrie : Laszlo Nemes

Le cinéma hongrois s'offre à moi par un film poignant sur un pan parmi les plus sombres de l'histoire de ce pays aux origines et à la culture si particulières. Laszlo Nemes restera comme le premier cinéaste à avoir osé ouvrir les portes des chambres à gaz et des crématoriums d'Auschwitz pour retracer l'histoire, fictive - une première encore - d'un juif hongrois déporté. Un témoignage implacable pour ce pays qui a payé un si lourd tribu lors de la deuxième Guerre Mondiale...

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Inde : Loveleen Tendan

Oui je sais ce que vous allez me dire : "Profiter du fait que Loveleen Tendan, directrice de casting indienne, soit créditée 'coréalisatrice : Inde' dans la super production de Danny Boyle, c'est pas terrible !" Il est vrai que ça montre bien à quel point le cinéma indien et moi font deux (pas par choix hein) mais que voulez-vous, si j'avais que des réals français, anglais et américain dans cette liste, elle aurait pas lieu d'être ! Donc on va dire que Mme Tendan chauffe la place pour le ou la prochaine :)

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Iran : Asghar Farhadi

Je vous vois venir avec vos gros sabots : "Farhadi ? Tu t'es pas foulé sur ce coup Fwanki !". Certes. Mais j'ai annoncé nulle part que j'allais être original ! Et puis quand un maître est devant vous, pas besoin d'aller déplacer tous les meubles pour essayer d'en trouver un autre. On aura fait moins torturé comme cinéma mais on aura rarement fait plus humain et plus pertinent dans l'approche sociologique.

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Irlande : Jim Sheridan

Laissez-moi vous faire part de mon effarement lorsque je me suis rendu compte que parmi la trentaine de metteurs en scène britanniques que je connaissais, aucun n'était irlandais ! Même pas Ken Loach (suis-je le seul à m'être à ce point fourvoyé ?) ! Du coup je me retrouve avec un seul réalisateur : Jim Sheridan, dont je ne connais qu'un seul film : Brothers. La belle affaire !

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Islande : Grimur Hakonarson

En l'espace de trois mois j'aurais découvert mes deux premiers films islandais, une denrée rare sur nos écrans. Si je suis un peu passé à côté de "L'histoire du géant timide" de Dagur Kari, ces "Béliers" de Grimur Hakonarson m'ont plus convaincu. Ruralité, mythologie, nature implacable, autant de thématiques que nous évoque l'Islande. On est bien dans le thème.

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Israël : Ari Folman

Un réalisateur, un film, encore. Mais une fois de plus, celui-ci mérite de tirer la couverture à lui. Et le récit autobiographique de Folman, rarissime au cinéma, est bouleversant à au moins deux titres : déjà parce qu'il fait part d'un pan de l'histoire du Proche Orient parmi les plus dramatiques (et dieu sait qu'il y en a eu) ; ensuite parce que ce récit est raconté par un israélien et que ce genre d'autocritique est peut être encore plus rare que les autobiographies au cinéma...

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Italie : Sergio Leone

What else ? Comme je l'ai dit plus haut, le cinéma italien, c'est pas mon fort. Rien de Fellini, rien de Pasolini, et cetera. C'est triste et à la fois, ça me laisse une considérable marge de progression. Mais Sergio Leone fait quand même office de bouche-trou de luxe, vous avouerez. Avec la chance qu'il finisse quand même par triompher ! Sorrentino (1 film) Moretti (2 films) et Garrone (2 films) suivent.

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Japon : Hayao Miyazaki

Sans surprise. Et je sais que même s'il me reste quasi toute la filmographie de Kurosawa et des grands maîtres japonais, ainsi que la totalité de celle de leurs jeunes héritiers à voir, jamais Miyazaki-sama ne sera détrôné de cette place. Dans son ombre bienveillante, on retrouve Takahata-sama et Goro, son fils, qui lui succède déjà avec brio.