Cover Howard Hawks - Commentaires

Howard Hawks - Commentaires

L’un des grands noms d’Hollywood, le cinéaste de l’évidence et de la transparence, attaché à la dimension humaine de ses récits, à leur efficacité simple, qui les élève le plus souvent à la hauteur de fables universelles. Ses classiques resteront d’éternelles sources de plaisir et d’émotion.

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25 films

créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a plus d’un an
Scarface
7.6

Scarface (1932)

1 h 33 min. Sortie : 17 février 1933 (France). Gangster

Film de Howard Hawks et Richard Rosson

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Les cités modernes couvent en leurs flancs le cancer de la violence et de l’insécurité quotidiennes. De ce fléau, Hawks dresse une radiographie impitoyable : ses gangsters immatures et brutaux sont les reflets d’une société américaine qui se prenait alors la crise de plein fouet, où les syndicats avaient pignon sur rue et où les magnats de la pègre narguaient ouvertement Hoover et ses incorruptibles. La personnalité féroce et trouble de son Tony Camonte, habité par les démons de l’arrivisme et de la frustration, miné par un manque de lucidité, une soif de destruction, une jalousie maladive et incestueuse vis-à-vis de sa sœur, incite à une relecture moderne d’Œdipe, relevée d’une pincée de Borgia, et dont la morale sourd exclusivement du sens de la mise en scène, serrée, expressive, rigoureuse.

Train de luxe
6.3

Train de luxe (1934)

Twentieth Century

1 h 31 min. Sortie : 5 octobre 1934 (France). Comédie

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Caractéristique de la première partie de l’œuvre hawksienne, cette comédie de situation repose sur un rythme binaire dicté par les deux fondements du cinéma américain que sont l’action et l’individu. La première sert évidemment la vivacité, alors que l’on s’arrête sur les seconds : il est donc logique que les mouvements renvoient à l’homme et les débordements à une normalité pressentie. Pour autant le cabotinage histrionique auxquels s’adonnent les comédiens, sous couleur d’autosatire des milieux théâtraux de Broadway, s’apparente à un concert hystérique de hurlements et de gesticulations, et le procédé consistant à rassembler dans l’espace clos d’un train une galerie de personnages loufoques sera porté à un point d’achèvement bien plus probant dans "Madame et ses Flirts" de Sturges. Inégal.

Le Vandale
6.5

Le Vandale (1936)

Come and Get It

1 h 39 min. Sortie : 23 décembre 1936 (France). Drame, Romance

Film de Howard Hawks et William Wyler

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Exemple rare (unique ?) de collaboration neutre entre deux réalisateurs de prestige. La paternité des scènes restant indéfinie, on peut se laisser aller à quelques supputations : à Hawks la description vivante de la vie des pionniers, la truculence d’une fidèle amitié masculine, la clarté d’un récit qui n’exécute aucun détour inutile ; à Wyler la complexité des caractères et la richesse psychologique, la sobriété allusive d’un traitement favorisant la vérité des êtres à l’effet spectaculaire. Dominé par la puissante création d’Edward Arnold, le film broche brillamment peinture sociale, chronique mondaine, mélodrame sentimental, à la faveur d’enjeux ambigus (telle la rivalité amoureuse entre le fils et le père, motivée par l’aveuglement et le remords du dernier). Quant à la belle Frances Farmer, c’est un soleil.

L'Impossible Monsieur Bébé
7.4

L'Impossible Monsieur Bébé (1938)

Bringing Up Baby

1 h 42 min. Sortie : 18 mars 1938 (France). Comédie, Romance

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

En cent minutes chauffées au fer blanc, dont pas un instant ne tire parti de l’irrésistible euphorie synergique que dégagent tous ses éléments, Hawks offre l’archétype le plus parfait, le plus éblouissant, le plus virtuose de la comédie sophistiquée. On y est le spectateur complice et ravi d’un ouragan de situations burlesques et de notations croustillantes, de personnages loufoques et de gags à double sens, qui voit le légendaire duo Cary Grant-Katharine Hepburn rejouer l’éternel conflit de l’amour et de l’antagonisme homme/femme sur le mode de l’allusion azimutée et dévastatrice : le mâle américain est ici totalement dépassé par une frénésie d’évènements déchaînée par une femme aux intentions plus concernées qu’elle ne veut l’avouer. Un pur régal de fantaisie, de rythme et d’intelligence.

Seuls les anges ont des ailes
7.7

Seuls les anges ont des ailes (1939)

Only Angels Have Wings

2 h 01 min. Sortie : 21 juin 1939 (France). Aventure, Drame, Romance

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

De son passé d’aviateur, Hawks extrait un sens de l’aventure à filer le frisson, creuset harmonieux de toute sa philosophie – grandeur d’âme, esprit d’équipe, fidélité aux autres et à soi-même. Mais le cinéaste n’est pas du genre à sermonner : il traduit la tristesse de perdre son ami le plus cher à travers un "So long…" pudique, entérine l’honneur retrouvé d’un homme par le verre que lui offrent ses anciens ennemis, exalte le groupe autour d’un morceau de piano endiablé, ou fait d’une pièce à double face l’instrument d’une déclaration d’amour euphorique. On y ajoute le charisme tranquille de Cary Grant, la pétulante Jean Arthur, les mémorables apparitions d’une certaine Rita H. (20 ans et crevant déjà l’écran)... Ça donne ça : de la poésie pure, de l’or en barre, un film à hauteur d’homme, absolument merveilleux. La classe, la vraie.

La Dame du vendredi
7.5

La Dame du vendredi (1940)

His Girl Friday

1 h 32 min. Sortie : 12 janvier 1945 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le montage est une mitraillette, les dialogues à tiroirs crépitent, les comédiens parlent en même temps, les réparties cinglantes fusent à la vitesse de l’éclair, pleines de piques ou de caresses, ne laissant pas une seconde de répit : Hawks atteint une nouvelle apogée dans le sens du rythme et la mise en valeur du langage. Ses personnages sont des menteurs invétérés doublés d’immatures affectifs, pratiquant le revirement intellectuel comme un mode de vie : la satire du milieu journalistique est cinglante, amorale, joyeuse, d’une verve éblouissante. Mais sous le feu des situations délirantes, c’est la rivalité des rapports amoureux que l’auteur débusque, en n’oubliant jamais de tout filmer à hauteur d’homme et en mettant sa caméra au service de l’action et de l’acteur. Un grand modèle de la comédie de remariage.
Top 10 Année 1940 :
https://urlz.fr/kefd

Sergent York
7.2

Sergent York (1941)

Sergeant York

2 h 14 min. Sortie : 4 avril 1945 (France). Drame, Guerre, Biopic

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Pour la seule fois de sa carrière, le cinéaste traite d’une problématique religieuse et dépeint un personnage aux prises avec une contradiction morale qu’il est tenu d’éprouver à la réalité des faits, de manière on ne peut plus pragmatique. Entreprise assez inégale que ce film manifestement conçu comme un appel à la mobilisation et scindé en deux parties de nature et de qualité inégales : la chronique paysanne toute de truculence, de naïveté et de fraîcheur vire à mi-parcours au film de guerre idéologiquement ambigu voire douteux, qui voit son brave héros pacifiste se transformer en exterminateur gradé, tirer soudain les Fritz comme des pigeons et s’arranger avec sa conscience par l’adhésion à un bellicisme conforme aux vertus communautaires. L’exécution est souvent brillante, mais la saveur assez amère.

Boule de feu
7.5

Boule de feu (1941)

Ball of Fire

1 h 51 min. Sortie : 21 juillet 1948 (France). Comédie romantique

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

D’un côté les livres, les tapis, les vêtements informes, la régularité monotone des promenades, la définition étroite des compétences au sein d’un cercle fermé sur sa fonction théorique. De l’autre l’éclat de la danse, les paillettes d’un costume de scène, l’humeur badine d’un comportement intuitif et spontané. La rencontre de ces deux mondes est celle du mat et du brillant, de l’intellect et de l’instinct, de la raideur et de la grâce, de l’homme et de la femme surtout, cette dernière brisant le rapport que le premier entretenait avec une image fausse de lui-même. Pleine de mots d’esprit pétillants et de situations loufoques ou tendres à la Capra, excellemment servie par Cooper et Stanwick, le film montre qu’il faut se livrer à un certain désordre et le dépasser pour rajeunir l’ordre, comme en une fête.

Air Force
6.4

Air Force (1943)

2 h 05 min. Sortie : 7 février 1945 (France). Aventure, Guerre

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Deux ans avant John Ford et ses superbes "Sacrifiés", le cinéaste se penche sur la guerre du Pacifique et puise même à son origine : l’attaque de Pearl Harbor, vécue par l’équipage du bombardier Mary-Ann. Si le conflit contre les Japonais explique et justifie sans doute l’engagement idéologique du propos, s’il motive une certaine propension à l’emphase qui culmine dans la bataille aéronavale conclusive (libératoire sur le plan cathartique), l’œuvre n’en demeure pas moins assez remarquable par la sobriété et le réalisme chaleureux avec lesquels elle décrit l’héroïsme sans gloire de soldats devenus en quelques heures des combattants. L’individu y est perçu comme un élément du groupe en action : grand principe hawksien par excellence, qui fournit une belle densité humaine à ce film de guerre quintessentiel.

Le Banni
5.4

Le Banni (1943)

The Outlaw

1 h 56 min. Sortie : 13 juin 1948 (France). Western

Film de Howard Hughes et Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Officiellement Hawks n’a pas réalisé ce film, pris en main par l’autre Howard H., obnubilé selon la légende par le décolleté très échancré de la pulpeuse Jane Russell, ce qui enflamma les bien-pensants. Aujourd’hui c’est plutôt le sous-texte homosexuel qui frappe : les amitiés de Pat Garrett, Doc Holliday et Billy le Kid y sont racontées avec force chamailleries de pisseuses, jalousies boudeuses, stratégies de reconquête et retournements affectifs. Cantonnés à la rivalité virile, ils s’y disputent la propriété d’un cheval davantage que le cœur de la femme, et piétinent allègrement l’image lisse des preux chevaliers du western en pratiquant manœuvres et coups fourrés qui apportent un peu de piment à une œuvre somme toute assez molle, et trop hétérogène dans les registres auxquels elle recourt.

Le Port de l'angoisse
7.5

Le Port de l'angoisse (1944)

To Have and Have Not

1 h 40 min. Sortie : 10 octobre 1947 (France). Aventure, Romance, Thriller

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Rien que pour la rencontre entre Humphrey Bogart et Lauren Bacall, aussi insolente que lui, cette adaptation d’Hemingway vaut le coup d’œil. Les zigzags de l’intrigue amènent des changements de ton, la discontinuité du ton et des registres augmente là encore l’impression de rapidité : emporté par l’aventure jusqu’au drame, le spectateur est vite ramené à la comédie sentimentale. Mais le plaisir provient également du brio des répliques, pleines de sous-entendus sexuels, de la ligne claire d’un récit dégraissé de fioriture, allant toujours à l’essentiel, du portrait original de Fort-de-France, décor idéal de tout un éventail de développements romanesques, et du parcours intérieur de son héros individualiste, confronté à des événements qui lui font prendre conscience de la nécessité de l’engagement.
Top 10 Année 1944 :
https://urlz.fr/kefT

Le Grand Sommeil
7.4

Le Grand Sommeil (1946)

The Big Sleep

1 h 49 min. Sortie : 6 août 1947 (France). Film noir

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Un général à la retraite, retranché dans une serre d’orchidées et père de deux araignées fatales, engage le détective Marlowe pour régler une fumeuse affaire... C’est l’un des films qui ont fait la légende du film noir et l’objet d’une multitude de commentaires, de biographies populaires, d’études sémiologiques. Faulkner s’empare du roman de Chandler et en tire un script hautement alambiqué que Hawks et son couple mythique d’acteurs transforment en songe nébuleux. Son atmosphère vénéneuse, ses personnages corrompus auxquels s’oppose Bogart, privé en quête de vérité dans un monde obscur, son atmosphère sensuelle et nonchalante, les rapports troubles et énigmatiques qu’il met en scène, sa photographie enveloppante en font un rêve idéal de polar ensorcelant, alimenté de mythologie intemporelle.
Top 10 Année 1946 :
https://urlz.fr/keg8

La Rivière rouge
7.7

La Rivière rouge (1948)

Red River

2 h 13 min. Sortie : 10 août 1949 (France). Western, Drame

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

De tous les (sur)westerns de Hawks, c’est celui qui s’ouvre le plus sur l’espace, les paysages, le ciel, celui également où le monde des hommes, lié au temps des pionniers, à la conquête des terres, est le plus fermé à la femme – avant que le récit ne lui offre finalement un rôle central. Sans jamais perdre de son brio ni de son humour, le cinéaste réunit avec génie tous les ingrédients qui ont forgé la légende du genre, en y ajoutant une évidente dimension psychanalytique. Les grandioses paysages naturels, la maîtrise dramatique impériale dont elle témoigne, les formidables morceaux de bravoure (telle la débandade nocturne du troupeau et de ses milliers de bêtes affolées) en font une passionnante équipée initiatique, qui offre à Montgomery Clift, face à la présence tutélaire de John Wayne, l’occasion de débuts mémorables.
Top 10 Année 1948 :
https://urlz.fr/kege

Allez coucher ailleurs !
7.1

Allez coucher ailleurs ! (1949)

I Was a Male War Bride

1 h 45 min. Sortie : 21 décembre 1949 (France). Comédie romantique, Guerre

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

À la fin de la guerre, un officier français et sa collègue américaine, qui ne peuvent pas se sentir, se lancent sur les routes bavaroises pour une mission. Rapprochement des contraires, amour qui ne s’avoue pas, homme et femme en embrouille perpétuelle mais faits l’un pour l’autre… Refrain connu, expédié par Hawks pour en arriver au véritable plat de résistance. Soit, lorsque les deux tourtereaux veulent se marier, une satire burlesque de l’administration qui introduit des perturbations et des mésaventures fantaisistes autour de l’inversion des genres et de l’ambigüité sexuelle – car Cary Grant devra pour épouser sa promise se faire passer pour une dame, jusqu’au travestissement. On aurait tort de ne pas en (sou)rire, mais la comédie est bien plus inoffensive et prévisible que dévastatrice.

La Chose d'un autre monde
6.3

La Chose d'un autre monde (1951)

The Thing from Another World

1 h 27 min. Sortie : 23 janvier 1952 (France). Fantastique, Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Christian Nyby et Howard Hawks

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Un décor en huis-clos, l’apparition d’un corps étranger dont la forme incertaine évolue, un groupe qui se divise sur la conduite à adopter : convaincu du péril causé par la créature, les militaires cherchent à la détruire tandis que, poussés par leur soif de connaissance, les scientifiques veulent l’apprivoiser pour l’étudier. Ce n’est pas "Alien" mais bien le classique SF supervisé par Hawks, dont Carpenter fera trente ans plus tard le magistral (et très libre) remake que l’on sait. Quatre-vingt cinq minutes de suspense bien tendu qui joue de l’ombre et de la lumière (photo incandescente, alternance de blancheur et d’obscurité) pour créer un remarquable climat d’oppression fantastique, et qui évite toute digression au profit d’une narration prenante, en ligne droite, ponctuée de décharges électrisantes.
Top 10 Année 1951 :
http://lc.cx/ZU7t

La Captive aux yeux clairs
7.4

La Captive aux yeux clairs (1952)

The Big Sky

2 h 02 min. Sortie : 9 octobre 1953 (France). Drame, Western

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Sur un rythme lent et contemplatif, celui du fleuve Missouri que les personnages remontent pour y nouer les premières relations commerciales de la nation naissante, Hawks tisse une aventure initiatique bien de son cru, organisée autour de la confrontation entre les conceptions éthiques opposées de deux hommes liés par une tempétueuse mais solide amitié. L’objet de cet affrontement, celui du pragmatisme et celui de l’idéalisme, est rien moins que l’amour de la femme, figurée par une Indienne sauvage et moderne à la fois, qui comme Joanne Dru dans La Rivière Rouge mène le jeu des rapports sociaux, de la rivalité virile et de la solidarité de groupe.

Chérie, je me sens rajeunir
6.9

Chérie, je me sens rajeunir (1952)

Monkey Business

1 h 37 min. Sortie : 24 décembre 1952 (France). Comédie, Fantastique

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Des singes faisant tourner bourrique, Grant grimé en Indien qui scalpe le soupirant de sa femme, Marylin Monroe en ravissante idiote… On ne s’aventurera pas trop en affirmant que, derrière l’incongruité de l’argument et la fantaisie des situations, le cinéaste s’amuse ici des multiples inhibitions de l’âge adulte et du désordre social causé par le retour en enfance. De là à y lire un éloge de l’idiotie et de l’irresponsabilité, il y a un pas. Le mieux est encore de se réjouir de l’humour un peu régressif de cette tranche de burlesque garantie sans sous-texte intello, sorte de version comique de "Benjamin Button" qui culmine dans une dernière demi-heure assez désopilante, tant en convenant que l’on n’y trouve pas la précision infaillible, le rythme débridé et la jubilatoire drôlerie des plus grandes comédies hawksiennes.

Les Hommes préfèrent les blondes
7

Les Hommes préfèrent les blondes (1953)

Gentlemen Prefer Blondes

1 h 31 min. Sortie : 30 juillet 1954 (France). Comédie musicale, Romance

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Case comédie musicale. Ici ce sont les femmes qui mènent la danse, au sens propre comme au sens figuré. Le strass et les paillettes assurent le spectacle, les numéros chantés (des deux demoiselles descendant l’escalier moulées dans leur lamé rouge à Marilyn, au faîte de sa séduction, chantant ses fameux "Diamonds" en robe fuchsia) font partie du répertoire. Mais c’est dans le comique des inversions et le jeu allusif sur l’union profitable du sexe et de l’argent que l’auteur se montre le plus mordant : la morale est sauvée alors que triomphent des valeurs chiffrables en carats, la marchandisation érotique est subordonnée tantôt à la vanité masculine, tantôt au besoin féminin de se mettre en valeur, et les relations amoureuses sont dépeintes avec un sens caustique de la dérision.

La Terre des pharaons
6.7

La Terre des pharaons (1955)

Land of the Pharaohs

1 h 46 min. Sortie : 10 novembre 1955 (France). Historique, Drame, Péplum

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Curieux péplum que cette introduction quasi ethnographique au règne de Kheops, dont l’obsession d’immortalité fut à l’origine du plus colossal chantier jamais accompli par la main de l’homme : la construction de la grande pyramide de Gizeh. Peu de place ici pour le folklore, le pittoresque, la fantaisie, une dramatisation réduite au minimum, et la dîme de moyens gigantesques consacrée à une description objective des lieux (plafonds bas, intérieurs éclairés par des torches, forme des colonnes), des valeurs, des croyances, des mœurs de la grande Égypte. Le film paye cette approche par une certaine sécheresse, qu’accentue encore le règne exclusif du machiavélisme, de la cupidité et de l’orgueil associé à l’exercice du pouvoir, mais sa rigidité et son relatif manque de souffle n’ôtent rien à son originalité.

Rio Bravo
7.9

Rio Bravo (1959)

2 h 21 min. Sortie : 21 octobre 1959 (France). Western

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

C’est un western exégétique, matriciel, un modèle d’exigence narrative et formelle, une pure tragédie antique déguisée sous les oripeaux du genre. Le décor est réduit à la dimension d’une scène, la simplicité des sentiments (violence, courage, amitié, amour) se raccorde à la limpidité absolue de l’intrigue et à l’évidence de la mise en scène, il n’y a pas d’action à proprement parler mais plutôt une savoureuse décontraction qui relève du sport d’équipe et qui n’exclut pas pour autant le plaisir du travail bien fait. Hawks élabore ici une véritable morale de la transparence, atteignant le cœur de son corpus thématique : l’esprit de groupe, la solidarité, l’entraide et le mouvement collectif de rédemption sont magnifiés avec une fausse et chaleureuse nonchalance, qui confère à cette œuvre la force inaltérable des classiques.
Top 10 Année 1959 :
http://lc.cx/Zw95

Hatari !
7

Hatari ! (1962)

2 h 31 min. Sortie : 17 décembre 1962 (France). Aventure, Romance, Comédie

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Direction la Tanzanie, pour un nouveau portrait de groupe chaleureux au cœur de décors exotiques. Le canevas est mince, l’ambiance des plus indolentes, et ce film d’aventures, avec son ton vaudevillesque catapulté dans la savane, a quelque peu vieilli. Mais il diffuse toujours un charme tenace et suranné, qui tient à la fois de l’ampleur avec laquelle Hawks filme les vastes espaces vierges qui s’offrent à lui, à l’humour dont il imprègne les péripéties parfois ubuesques vécues par les protagonistes, à la tendresse qu’il porte à ces derniers, à la souplesse tranquille de sa narration, et peut-être plus encore à la manière dont il dédramatise certains de ses thèmes de prédilection (le conflit homme-femme, la difficulté à être aimé, la force du collectif) en les traitant sur un mode détendu.

Le Sport favori de l'homme
7.4

Le Sport favori de l'homme (1963)

Man's Favorite Sport?

2 h. Sortie : 19 août 1964 (France). Comédie romantique

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Où le cinéaste facétieux, moraliste assez peu sarcastique, met une pincée de burlesque keatonien dans son jeu, l’agrémente d’un zeste de satire provinciale (sans jamais renoncer à la tendresse qu’il pose sur le milieu étudié), tout en poursuivant son étude amusée des rapports hommes-femmes. Difficile de plaindre le héros de cette comédie bucolique, harcelé par une ravissante emmerdeuse, tant ce qu’il endure n’est pas éloigné du dorlotage, et tant les épreuves qu’elle lui impose ne constituent que l’accès à une nouvelle lucidité, à sa dignité tardivement conquise. Les ressorts du vaudeville ne sont pas toujours d’une grande fraîcheur, on a connu Hawks plus piquant, plus enlevé, mais la permanence de sa pensée, ainsi que le charme et l’abattage de ses interprètes, attirent la sympathie.

Ligne rouge 7000
5.8

Ligne rouge 7000 (1965)

Red Line 7000

1 h 50 min. Sortie : 24 juin 1966 (France). Comédie dramatique

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Au moment où le film moment est conçu, le soap opera triomphe à la télé américaine, les fantaisies musicales d’Elvis Presley se multiplient dans les salles et, en France, les critiques qui portèrent Hawks aux nues ont donné naissance à la Nouvelle Vague. Il y a un peu de tout cela dans ce film étrangement passé de mode, qui s’offre des moments de relâchement un peu twist entre deux courses automobiles et où il s’agit d’abord d’explorer les combinaisons amoureuses possibles entre trois hommes trois femmes, deux d’entre eux étant introduits au milieu du récit comme on fait le plein à mi-parcours. De la fraternité (parfois rivale) au sein d’un univers clos à l’acceptation tranquille du danger dans l’accomplissement du travail, les lignes de force sont là mais comme diluées par la nudité blanche de la facture.

El Dorado
7.2

El Dorado (1966)

2 h 06 min. Sortie : 28 juin 1967 (France). Western

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Une poignée d’hommes bien peu gaillards, réunis autour d’un shérif alcoolique qui cherche à reconquérir sa dignité, s’allient contre la bande d’un riche propriétaire : chacun aura bien reconnu la situation. Commencée en un combat pour la lucidité, l’épreuve se termine par l’affrontement l’arme à la main, mais se rendre maître d’un tel combat n’est rien une fois que l’on est parvenu à l’être de soi-même. Hawks rappelle ainsi sa foi en la camaraderie dans une société en mutation où les repères viennent à disparaître et fait de ses deux as de la gâchette vieillis par les ans les ultimes tenanciers d’un genre qui s’éteint. Lorsque le film s’achève, que Wayne et Mitchum sautillent sur leurs béquilles en plaisantant, victorieux mais mal en point, le message est clair : ça a beau sentir le sapin, les héros sont toujours là.

Rio Lobo
6.5

Rio Lobo (1970)

1 h 54 min. Sortie : 10 mars 1971 (France). Western

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Le dernier film du maître est comme le troisième maillon d’un cycle informel commencé avec "Rio Bravo" et poursuivi avec "El Dorado". Une ultime fois, l’auteur déroule la coda de son univers sans verser dans l’ornière du pittoresque, du pastiche, de la facilité : face à des individus moralement dégénérés, il affirme une rigueur de comportement qui offre à l’homme, si tant est qu’il s’intègre à un groupe soudé et résolu, la possibilité de sans cesse se dépasser. Western tout de simplicité et de régularité, le film se place délibérément à rebrousse-poil de toute innovation pour n’extraire que le suc de situations et d’enjeux d’une extrême clarté. À chacun d’estimer où il place le curseur sur la ligne courant de la fadeur à l’ascèse, de la banalité à l’épure, de la convention décatie à la maturité d’une vision du monde.

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