L'île déserte : les Britanniques
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19 livres
créée il y a plus de 14 ans · modifiée il y a 10 moisLes Ailes de la colombe (1902)
The Wings of the Dove
Sortie : 1953 (France). Roman
livre de Henry James
Chaiev a mis 10/10.
La Vie et les opinions de Tristram Shandy (1759)
The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman
Sortie : 1760 (France). Roman
livre de Laurence Sterne
Chaiev a mis 10/10.
Orgueil et Préjugés (1813)
(traduction Valentine Leconte et Charlotte Pressoir)
Pride and Prejudice
Sortie : 1932 (France). Roman, Romance
livre de Jane Austen
Chaiev a mis 10/10.
Au cœur des ténèbres (1899)
(traduction Jean Deurbergue)
Heart of Darkness
Sortie : 1902 (France). Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Hamlet (1603)
(traduction Jean-Michel Déprats)
The Tragedy of Hamlet, Prince of Denmark
Sortie : 2002 (France). Théâtre
livre de William Shakespeare
Chaiev a mis 10/10.
La Foire aux vanités (1848)
(traduction Georges Guiffrey)
Vanity Fair
Sortie : 1870 (France). Roman
livre de William Makepeace Thackeray
Chaiev a mis 10/10.
Jude l'obscur (1896)
(traduction F. W. Laparra)
Jude the Obscure
Sortie : 1950 (France). Roman
livre de Thomas Hardy
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Lady Chatterley et l'homme des bois (1927)
2e version de l'Amant de Lady Chatterley
John Thomas and Lady Jane
Sortie : 1977 (France). Roman
livre de D. H. Lawrence
Chaiev a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
L'Égoïste
The Egoist
Sortie : 1879 (France). Roman
livre de George Meredith
Chaiev a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (1865)
(traduction Jacques Papy)
Alice's Adventures in Wonderland
Sortie : 1865 (Royaume-Uni). Roman, Jeunesse
livre de Lewis Carroll
Chaiev a mis 10/10.
Bleak House (1853)
(La Maison d'Âpre-Vent)
Sortie : 2018 (France). Roman
livre de Charles Dickens
Chaiev a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Les nombreuses énigmes qui émaillent la diégèse de ce roman-feuilleton se doublent d’une énigme extra-diététique encore plus fascinante peut-être : mais comment diable Dickens réussit-il sur 1500 pages à les faire naitre, les agencer, puis les résoudre avec tant de facilité, d’ingéniosité et de diversité ? On est sans cesse partagé entre le bonheur de la lecture immersive et l’admiration distanciée devant l’incroyable virtuosité du romancier, deux données si parfaitement imbriquées qu’il en devient difficile de lâcher le pavé. D’un côté donc, une structure aussi souple qu’infrangible, formidable dispositif réticulé permettant à l’auteur de raconter - à deux voix - une complexe histoire de famille sur fond de procès interminable, kafkaïen avant l’heure. Et de l’autre, ce foisonnement hallucinant de personnages, de situations rocambolesques, de paysages aussi bien campagnards que citadins, de classes sociales, de métiers et de langues, de souffrances et de fantaisie qui grâce à la machinerie discrètement déployée parviennent à tenir ensemble comme autant d’instruments dans un orchestre symphonique. L’ultime génie de Dickens est d’ailleurs là : parvenir à donner à chacun sa partition et se livrer au bonheur d’observer la multitude d’expressions : voix flutées, rires tonitruants, hystérie des cordes emballées, morbidesse d’un clavier, discrétion d’un triangle, tout y trouve sa place sans la moindre cacophonie, et il en ressort une palette de sentiments absolument faramineuse.
« Mme Smallweed commence instantanément à branler la tête et entame sa mélopée : « soixante-seize livres sept shilling et sept pence ! Soixante seize mille sacs d’argent ! Soixante seize fois cent mille millions de liasses de billets de banque !
– Est-ce que quelqu’un veut bien me donner un pichet ? s’écrie son époux exaspéré, qui promène autour de lui son regard impuissant et ne trouve aucun projectile à sa portée. Est-ce que quelqu’un veut bien avoir l’obligeance de me donner un crachoir ? Est-ce que quelqu’un veut bien me passer n’importe quoi de dur, quelque chose qui fasse mal, pour lui lancer dessus ? Sorcière, chatte, chienne, infernale aboyeuse ! » Là dessus M. Smallweed, porté au comble de l’agitation par sa propre éloquence, finit bel et bien par lancer Judy, faute d’autre chose , contre sa grand-mère, en poussant cette jeune vierge vers la vieille femme de toutes les forces qu’il parvient à rassembler, puis s’effondre dans son fauteuil comme une masse informe. »
Middlemarch (1871)
Sortie : 1871. Roman
livre de George Eliot
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Roman fleuve, roman monstre, Middlemarch a beau faire 1200 pages serrées, il se dévore en deux bouchées, comme un cupcake sucré.George Eliot parvient avec une grâce déconcertante à raconter les histoires croisées de quelques familles d’une petite ville anglaise, mêlant amours contrariées et carrières entravées, sans jamais perdre l’attention de ses lecteurs. Narratrice discrète et amusée, elle tisse tous ces fils narratifs avec un art consommé du suspens : à la fois feuilleton et analyse psychologique, traité de moeurs et tableau sociologique, il est assez curieux de constater que le livre, absolu classique outre Manche, n’ait jamais vraiment réussi à convaincre au pays de Balzac et de Proust.
« On aurait pu penser que Rosamond avait fait du chemin de son côté, depuis le temps où elle trouvait la conversation insignifiante de M. Ned Plymdale parfaitement lassante ; mais pour la plupart des mortels il existe une stupidité qui est intolérable et une autre qui est tout à fait acceptable… sinon, en vérité, que deviendraient les relations mondaines ? La stupidité du capitaine Lydgate se parfumait délicatement, se comportait avec du "style", parlait avec un bon accent, et possédait une parenté étroite avec Sir Godwin. Rosamond la trouvait fort agréable et copiait nombre de ses formules. »
Howards End (1910)
Sortie : 1950 (France). Roman
livre de E.M. Forster
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Ecrit en 1910, Howards end est un peu le pivot de l’oeuvre romanesque de Forster, pile au milieu entre les trois premiers où l’auteur cherche encore sa voie, et les trois derniers (dont un est inachevé et un autre ne sera publié qu’à titre posthume). Retraçant les mésaventures de trois familles dans l’Angleterre des dernières années du long règne de Victoria, Forster parvient à mêler avec une aisance et une force peu communes sa vision politique, sociale et psychologique des rapports humains, grâce à une histoire d’héritage et de mariage qui semble tout droit sortie d’un roman d’Henry James. Même thèmes certes, mais traités avec une approche bien différente, par grands a-plats, par blocs qui s’entrechoquent à l’image des deux jeunes héroïnes, Margaret la solide et sa soeur Hélène, plus frémissante et tête brûlée. Orphelines depuis leur plus jeune âge, aisées, socialistes dans l’âme, ces deux là offrent à Forster l’occasion d’un véritable réquisitoire féministe, non dénué d’un brin de distance et d’ironie. Décidées à ne pas se laisser faire, ni à se plier aux convenances, chacune à leur façon combat l’esprit patriarcal qui régit cette société d’avant première guerre mondiale. Avec un rare bonheur, Forster trouve l’équilibre parfait entre action et dialogue, théorie et observation, humour et sérieux, en maitre du contrepoint et du clair-obscur, toujours très simple dans la conception, et diaboliquement complexe dans la réalisation.
« La vie réelle abonde en fausse piste et en poteaux indicateur qui ne mènent nulle part. Au prix d’un effort infini, nous nous raidissons en vue d’une crise qui ne vient jamais. La plus brillante des carrières doit gaspiller une énergie qui eût soulevé des montagnes, et la plus lamentable n’est pas celle où l’homme est surpris, faute de préparation, mais celle où il s’est préparé pour rien. Sur ce genre de tragédie, notre morale nationale garde le silence. Elle admet a priori que la prévision du danger possède une valeur en soi et qu’individus ou nations ont tout avantage à traverser la vie en trébuchant sous le poids des armes. La tragédie de l’homme trop préparé n’a guère été traitée que par les Grecs. La vie est dangereuse, certes, mais non pas dans le sens où la morale voudrait nous le faire croire. Elle échappe bien à notre contrôle, mais son essence n’est pas la bataille. Elle échappe à notre contrôle parce qu’elle est romanesque et son essence est une beauté romanesque. »
Le Portrait de Dorian Gray (1890)
The Picture of Dorian Gray
Sortie : 1891 (France). Roman, Philosophie
livre de Oscar Wilde
Chaiev a mis 9/10.
Vers le phare (1927)
(traduction Françoise Pellan)
To the Lighthouse
Sortie : 1996 (France). Roman
livre de Virginia Woolf
Chaiev a mis 9/10.
Les Bertram (1859)
The Bertrams
Sortie : 1866 (France). Roman
livre de Anthony Trollope
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Un peu oublié aujourd’hui, Trollope était une gloire de son vivant, un peu le Balzac d’outre manche, avec près de 50 romans et autant de nouvelles qui décortiquent la structure sociale britannique d’un oeil amusé et critique. Dans « Les Bertram », il s’attache à suivre sur une dizaine d’année les destinées sentimentales de deux cousins, un apprenti écrivain et un pasteur, dans une histoire où s’entremêlent avec beaucoup de bonheur l’argent, la recherche de la gloire et l’amour. Le narrateur, d’une grande alacrité et qui n’hésite pas à s’adresser au lecteur à tout bout de champs, fait jouer ses marionnettes sur un théâtre où l’importance des apparences est constamment en porte à faux avec les aspirations des personnages, qui se débattent, sans grand succès mais beaucoup d’ardeur, contre la tyrannie du qu'en-dira-t-on. A la fois analyse politique et psychologique d’un microcosme aux règles fluctuantes, le roman est aussi une réflexion désabusé autour de l’argent-roi, autant de fils que tresse Trollope avec un art consommé du récit.
Il suffit d'une nuit
Up at the Villa
Sortie : 1941 (France). Roman
livre de Somerset Maugham
Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Ainsi va toute chair (1903)
The Way of All Flesh
Sortie : 1921 (France). Roman
livre de Samuel Butler
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Première surprise, je ne sais si c’est d’avoir lu en diagonale la 4e de couverture ou quoi, mais je m’attendais à un truc un peu sinistre, et je fus donc fort surpris de découvrir l’humour et la fantaisie de Butler, parfait représentant du british wit, tout en ironie et en second degré of course. Je pense aussi que c’est le côté « pasteur anglais » qui m’a fait ça, je dois avoir un a priori du genre : vicaire = chiant. D’ailleurs le problème de la foi et de la vocation est assez présent dans le livre, c’est en tout cas un temps le principal souci du jeune héros, et c’est sûrement le point qui m’a le moins emballé. Mais il est vite noyé dans la masse foisonnante de ce merveilleux bildungsroman, raconté, délice suprême, par le parrain de l’intéressé qui suit les hauts et les bas de son protégé avec une distance et une désinvolture confondantes, et une amoralité réjouissante : haine de la famille, du conformisme, du confort bourgeois, de l’hypocrisie sous toutes ses formes, bref un merveilleux terreau pour qui veut faire pousser une belle plante romanesque.
L'Escalier de Riceyman (1923)
Riceyman Steps
Sortie : 1929 (France). Roman
livre de Arnold Bennett
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Arnold Bennett était dans les années 10 et 20 un auteur adulé du public, pour ses romans mi-ironiques mi-naturalistes souvent influencés par Maupassant, mais il devint la bête noire du groupe de Bloomsburry qui le prit comme exemple parfait de tout ce qu’il ne fallait plus faire. Tradition contre modernité, à ce petit jeu le pauvre Arnold perdit son droit à la postérité, ce qui au vu des Escaliers de Riceyman n’est pas très juste. Car si effectivement le projet de l’auteur de dépeindre les mésaventures quasi balzaciennes (ou pour rester dans le domaine d’origine « à la Méredith ») d’un libraire d’occasion dévoré par l’avarice pourrait donner lieu à un roman classique et ronronnant, il se trouve que la façon dont Bennett mène son récit est en permanence étonnante et décalée. Comme si il s’amusait à empiler les lieux communs pour mieux surprendre son lecteur, n’étant finalement jamais exactement là où on l’attendrait. Et à l’arrivée, à travers cette histoire si banale et si bizarre à la fois, le romancier parvient, au terme d’un jeu de construction d’une minutie quasi-invisible, à sauvegarder tout le mystère que renfermait son sujet, et qu’une simple analyse psychologique n’aurait fait qu’affadir ou écraser.