Overdose de parlotte

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Le meilleur Zelda qui n'en est pas un possédait toutefois un petit défaut par rapport à son illustre modèle, avant que Skyward Sword ne le détrône en la matière : notre agaçant puce compagnon est en effet extrêmement loquace, au point de nous faire regretter la fée Navi qui avait au moins la gentillesse de nous laisser l'option de lui répondre malgré ses incessants "Hé! Listen!".

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Notre ami Kojimascarade est devenu en parti célèbre pour ses cinématiques à rallonge où il peut faire l'étalage de ses talents de metteur en scène et parfois aussi de ses talents de dialoguiste douteux avec des fulgurances créatives côtoyant des répliques purement nanardesques. Censé incarner à l'époque la conclusion des Metal Gear Solid, Guns of the Patriots pousse tous les excès en la matière puisque Hideo devait certainement considérer qu'il s'agissait là de sa dernière incursion dans la série : outre les briefings désespérément longuets qui ponctuent chaque Acte, le jeu est également tristement réputé pour sa fin interminable où le jeu poursuit pendant des plombes son exposition alors même que les enjeux sont déjà résolus.

On notera néanmoins que le ratio cinématiques / gameplay est beaucoup moins déséquilibré dans MGS V(peut être simplement en raison de son développement chaotique) et qu'il penche étonnamment en faveur du gameplay dans le cadre de Death Stranding (au grand bonheur de votre humble serviteur).

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S'il reste un opus que j'apprécie, Skyward Sword incarne malgré tout la politique de Nintendo à l'époque de la Wii et son ouverture auprès du grand public; notre compagnon Faye devient ainsi vite insupportable avec ses explications à rallonge et ses interruptions de l'action à la moindre énigme sur notre chemin : une entrave d'autant plus étonnante que le jeu propose un Level Design ingénieux dans ses donjons, tranchant complètement avec la linéarité du reste de l'aventure.

On remarquera néanmoins que Nintendo aura complètement changé son fusil d'épaule avec Breath Of The Wild en proposant un périple solitaire dans des contrées dévastées où la narration est clairement plus en retrait que dans les opus précédents.

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Les jeux narratifs sont par définition (ou par facilité) des jeux bavards donc je n'ai pas trop envie d'en inclure dans cette liste vu que le joueur sait normalement ce qui l'attend avec son achat. Dans le cadre de cet Oxenfree néanmoins, le jeu met en place un système de dialogues intéressant avec des choix de réponses proposés durant l'exploration : une bonne idée mais qui met malheureusement en évidence la parlotte interminable de nos comparses alors que nous avons déjà atteint la limite de la zone et que le dialogue sera interrompu si nous activons le temps de chargement. Dans le cadre de notre camarade blondinet hipster, on est même contents de lui faire fermer enfin sa gueule mais pour les autres personnages bien plus attachants, c'est tout de même un peu dommage.

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Les Persona sont connus à juste titre pour leur durée de vie presque intimidante et la sensation de vivre une année entière aux côtés des lycéens dotés de pouvoirs surnaturels; passée une introduction forcément quelque peu longue, la balance gameplay / narration est néanmoins plutôt bien respectée dans la mesure où le joueur est laissé libre de ses mouvements et que les interactions sociales dépendent surtout du temps qu'il y consacrera au détriment de l'exploration des donjons. Néanmoins, alors qu'il parvient à un moment décisif du scénario et qu'il fait miroiter au joueur un twist quelque peu foireux, Persona 5 nous enferme dans un entonnoir de presque une heure où les méchants et les héros vont résumer à voix haute tous leurs stratagèmes au cas où le joueur n'aurait pas bien suivi les évènements jusqu'ici; une sorte d'épisode résumé qu'on zapperait normalement dans une série tv et qui est ici imposé dans une narration interminable. Cet écueil concerne néanmoins la version initiale du jeu et a peut être été corrigé dans sa version Royal ceci dit, étant donné que cette dernière se voulait justement mieux équilibrée dans son rythme, de l'aveu même des développeurs.

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Mes souvenirs du premier opus sont peut être embellis mais j'avais le souvenir d'un équilibre gameplay / narration bien mieux peaufiné dans la gestion de la parlotte de nos protagonistes; la gêne provient peut être du fait que nos personnages sont majoritairement seuls cette fois ci, nous renvoyant une fois encore à la sempiternelle parlotte à voix haute pour guider le joueur dans cet univers grisonnant.

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Les Yakuza sont déjà des jeux extrêmement bavards dans leurs cinématiques et presque boulimiques dans le contenu proposé; pour ce renouveau de la franchise, Sega pousse les extrêmes encore plus loin avec une parlotte incessante (alors même que le jeu n'a même pas assez de budget alloué au doublage pour donner une voix à tous les dialogues de la quête principale). Ce n'est pas gênant en soit quand la mise en scène est d'excellente qualité comme lors de l'introduction et du dénouement mais plus embarrassant quand le jeu accuse une grosse baisse de régime au milieu de l'aventure avec un enrobage très minimaliste pour ces dialogues interminables.

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"Et si je disais la réponse de l'énigme à haute voix avant même que le joueur n'ait le temps de se poser la question?"

Pour l'anecdote, je pensais même avoir activé par erreur les options d'accessibilité avant de me rendre compte que c'était simplement la démarche souhaitée par les développeurs.

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Comme pour Last Of Us, son principal modèle, la balance de parlotte est bien moins équilibrée dans cette suite quelque peu poussive : le jeu s'évertue de surcroît à énumérer à voix haute le nombre de nos victimes dans une tentative un peu vaine de culpabiliser le joueur (alors que nos actions n'ont concrètement aucun impact sur le déroulement du récit ou le devenir de notre frère), donnant l'impression d'avoir activé par mégarde l'audiodescription : https://youtu.be/N1X3mdGfEg4?t=1547

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"Et si je disais la réponse de l'énigme à haute voix avant même que le joueur n'ait le temps de se poser la question?"

God of War s'efforce au moins d'éviter le syndrome du héros qui se parle tout seul en nous amenant à cotoyer en permanence un compagnon pour nous imposer cette parlotte envahissante; la pirouette en devient presque un peu grotesque quand Pubertreus se voit affublé d'une épée consciente (?) pour qu'il puisse poursuivre ses monologues, au grand plaisir du joueur.

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Le jeu n'arrête pas d'inonder le joueur d'une parlotte incessante qui plombe vraiment l'exploration. Véritable fléau des jeux modernes qui semblent craindre l'inattention du joueur s'il n'est pas noyé de dialogues insipides littéralement toutes les trente secondes, Darktide est une vraie calamité dans sa gestion de la narration : votre escouade n'arrête pas de s'engueuler en permanence, vos supérieurs vous emmerdent également en vous ordonnant de vous presser, vous interceptez également les communications de vos ennemis qui vous méprisent également et à tout ce joli tableau, va parfois se rajouter l'intervention d'autres protagonistes qui vont dialoguer avec votre chef de mission, histoire d'apporter leur grain de sel dans cette cacophonie dialectique. Et si vous rajoutez à cela les cris de vos antagonistes sur le terrain ou les commentaires d'autres intelligences artificielles pour rythmer votre progression, le joueur français, il devient fou!

C'est d'autant plus regrettable que Vermintide 2 pouvait se targuer d'offrir quelques répliques mordantes entre ses protagonistes; malheureusement, Darktide opère ici une approche davantage RPG avec une customisation plus poussée de notre protagoniste, y compris dans son passif tumultueux avant d'être embrigadé dans les rangs de l'Inquisition : une bonne idée sur le papier mais assez foireuse dans son exécution, résultant la plupart du temps sur un voice acting dans les chaussettes et des dialogues qui ne se répondent que rarement naturellement. Le récit lorgne clairement dans une ambiance à la Suicide Squad sur notre escouade de bras cassés sacrifiables envoyés accomplir l'impossible et espérons que le récent échec mérité du dernier jeu de Rocksteady nous épargnera enfin cette triste influence pour les années à venir. Là en l'occurrence, c'est déjà chiant à écouter la première fois mais vite insupportable quand on recommence une mission pour la cinquième fois d'autant qu'il serait bon de rappeler que dans le cadre d'un jeu en ligne, les joueurs sont déjà censés communiquer entre eux.

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Midnight Suns essaie bien de singer la formule des Persona avec sa composante sociale pour booster les capacités de nos compères super-héroiques mais la plupart des dialogues en deviennent vite une corvée avec une écriture au ras des pâquerettes pour les personnages adolescents de notre équipe; même la présence salutaire de choix de réponses n'aide pas toujours à digérer cette parlotte interminable pour ce jeu au demeurant plus sympathique qu'il n'y paraît.

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Ce Resident Evil 4 ne mérite pas forcément d'être présent dans cette liste car il trouve un bon équilibre dans ses dialogues entre Léon et Ashley, clairement plus bavards que dans le jeu originel sans pour autant devenirs barbants ou intrusifs dans l'immersion du joueur. Malheureusement, les boss principaux sont caractérisés par cette parlotte interminable qui semble être devenue une constante dans les jeux modernes pour une raison qui m'échappe, hormis accroître l'énervement du joueur pour qu'il soit heureux de faire taire enfin son antagoniste, mais bon il y a mieux pour intensifier un affrontement comme le prouvent quelques décennies d'existence du jeu vidéo. Ces monologues en deviennent franchement agaçants dans les modes de difficultés extrêmes où la moindre erreur est fatale et que la concentration du joueur est vraiment malmenée par ce verbiage incessant, d'autant que les répliques n'ont clairement plus le même impact quand elles sont entendues pour la quarantième fois lors d'un nouvel essai.

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Il n'est sans doute pas le seul jeu Ubisoft concerné par cet écueil mais il est le seul jeu Ubisoft que j'ai terminé de ces dernières années et son insistance obsessionnelle sur une parlotte insipide a vite eu raison de ma patience avant que je ne parvienne à achever sa quête principale forcément laborieuse. Pandora est quand même un cadre magnifique, propice à la contemplation et à la réflexion du joueur (vous avez un mini-jeu de QTE Yoga pour cela ^^) mais le jeu nous impose en permanence des dialogues ineptes avec nos compagnons restés sagement à la base (puisque le jeu n'inclue même pas la présence d'alliés en combat à nos côtés, ce qui devient d'autant plus flagrant à mesure que le temps passe et que nos camarades nous interpellent pour le moindre prétexte pendant l'exploration) ; même la scène la plus réussie du jeu avec l'escalade vers le nid de notre future monture aérienne est parasitée par ses commentaires intempestifs et clairement pas aidés par une écriture au ras des pâquerettes avec un Jar Jar Binks asocial qui est énervante dès sa première apparition.

Et mention spéciale également aux routines des gardes avec les sempiternelles répliques où ils s'envoient chier mutuellement ou demandent à leurs collègues d'enfin fermer leur gueule...Un aveu indirect de certains développeurs lucides sur la vacuité de cette mécanique? Pas impossible.

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Chadley.

C'est quand même des comiques chez Square Enix; le gamin de la Shinra emmerde tout le monde dans le Remake et ils le placent au centre de l'exploration de Rebirth avec des interruptions intempestives à chaque icône accomplie sur la Map. Ah oui et il est accompagné de sa variante féminine IA, sorte d'esclave numérique qui chantera (?) littéralement durant les combats pour nous encourage. Comme beaucoup d'autres éléments malaisants de cette réinterprétation moderne, si vous faîtes un jeu à boire à chaque fois que Chadley vous interpelle après une interaction, juste pour vous confirmer que vous avez bien accompli cette interaction, vous finirez alcoolique dès la moitié du jeu.

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Le jeu m'a bien entourloupé en parvenant complètement à me convaincre dans sa première partie entre ses décors renversants (Akademia, GrandTrad), ses compagnons attachants (Strohl, Hulkenberg, Heismay je vous aime), sa belle proposition de gérer le calendrier (est ce que c'est pas la meilleure World Map de la dernière décennie?) et cette très belle idée d'un monde imaginaire où notre réalité serait perçue comme une utopie.

Malheureusement, à la manière d'une série télévisée qui s’essouffle en cours de route, le jeu lorgne assez rapidement vers la structure plus convenue d'un JRPG et ses passages obligés avec un scénario qui malheureusement se révèle très vite incapable de tenir ses belles promesses; à commencer par Louis qui n'est qu'un beau parleur surtout aidé par la sympathie des scénaristes pour lui donner des Plot Armor à la moindre occasion et un héros franchement un peu serpillière qui se voit doté d'une révélation "Tagueule c'est magique" assez maladroite et incohérente avec le propos.

Et plus le temps passe, plus la parlotte s'impose avec des couloirs narratifs interminables où on ne demande au joueur que de sauvegarder entre deux séquences laborieuses d'exposition; je m'en doutais déjà mais le fait d'avoir découvert les Persona en anglais m'avait aidé paradoxalement à les apprécier davantage puisque je devais fournir un effort constant de traduction, ce qui rendait les conservations moins passives; là, je n'en pouvais tout simplement plus d'autant que le récit ne cesse d'enchainer tous les clichés attendus malgré ses belles promesses initiales (il a même l'audace de faire miroiter une révélation intéressante avant de la saborder purement et simplement au dénouement; un changement de ligne directive en cours de route?).