Quinze cinéastes

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Esthète par excellence, il est peut être le seul cinéaste à être aussi bien parvenu à concilier le pictural et le psychologique, rendant le forme et le fond plus que jamais interdépendants.

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Génie du burlesque, chez qui la mécanique du gag n'est jamais innocente : la direction qu'a bien vite prise son cinéma, maniant cynisme, engagement politique et humanisme, en fait sans doute un cinéaste bien plus retors qu'on ne le pense …

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Son côté fétichiste évident n'est pas seulement l'occasion de faire briller son incontestable virtuosité (que ce soit en terme de mise en scène ou de montage), mais participe surtout à une passionnante réflexion sur le processus de création et questionne en profondeur l'intertextualité au cinéma.

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Peu importe le sujet que semble aborder Godard : on en revient toujours au cinéma lui-même. C'est notamment en ce sens que le cinéaste est essentiel : il maintient en vie et prolonge la critique réflexive de l'art cinématographique.

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Sans aucun conteste possible l'un des cinq cinéastes les plus importants de l'histoire du cinéma, dont l'aspect ludique et virtuose de l'œuvre sont prétexte à mettre en exergue les aspects les plus sombres du septième art – comme son rapport à la nécrophilie, pour n'en citer qu'un.

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Évitons de nous noyer sous les superlatifs, et contentons-nous seulement de dire que Kubrick est un cinéaste dont le génie plastique et l'intelligence n'ont d'égal que sa profonde compréhension de la nature humaine.

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Intellectuellement stimulante, émotionnellement bouleversante ; la filmographie de David Lynch est peut être bien l'œuvre la plus passionnante (dans tous les sens du terme) de ces trente dernières années. Rien que ça.

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Sens incontestable de la mise en scène, génie créatif et métaphorique : éblouissante sur la forme, intarissable sur le fond, l'œuvre du cinéaste japonais guide le spectateurs à travers un dédale de visions hallucinantes et de moments intimistes et lui procure un bien-être tant sensuel qu'intellectuel.

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Au cinéma démonstratif de Kurosawa s'oppose celui de Mizoguchi qui, s'il impressionne moins, parvient à s'inscrire dans la durée et à s'approcher de la réalité du monde et des êtres plus que tout autre. Sans compter son esthétique sublime …

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Le cinéma de Pasolini combine à lui seul toutes les facettes de l'artiste : intellectuel, spirituel, charnel, politique etc, pour aboutir finalement à une vision d'un pessimisme sans équivoque.

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Auteur d'un cinéma impressionniste et jusqu'au-boutiste, Pialat est sans conteste l'un des réalisateurs les plus précieux qui soient, et aura su marquer discrètement mais de manière indélébile le cinéma français.

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Auteur de deux des plus grands films jamais réalisés, Polanski est sans doute, avec Bergman, le cinéaste qui a le mieux su filmer la dureté du rapport au monde et à soi-même, construisant des climats tour à tour étouffants et terrorisants.

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Maître incontesté et incontestable du cinéma de divertissement, Spielberg est un génie absolu du rythme et de l'émotion, qui de plus prouve maintenant depuis plus de vingt qu'il est capable de porter un vrai regard de cinéaste sur le monde, ses enjeux et l'Histoire.

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Aucun cinéaste (si ce n'est Pasolini) n'aura questionné avec autant de pertinence le rôle de l'artiste dans le monde, et n'aura travaillé avec tant de profondeur la notion de temporalité. Et, accessoirement, ses films sont les plus beaux du monde.

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Son intelligence et sa sensualité évoquent Lynch, la beauté plastique de son œuvre tutoie Tarkovski : Weerasethakul est, sans aucun doute, le plus grand cinéaste en activité.