† Suicides Littéraires

Annotation :

† Antigone
† Eurydice
† Hermon

La douce violence d'une hécatombe suicidaire chez les tragiques.

RIP 441 av. J.-C.

Annotation :

† Didon

Un suicide rapide et éloquent.

"Elle avait parlé, et en plein discours les personnes présentes
la voient écroulée sur le fer, l'épée écumante de sang
et les mains éclaboussées. Un cri s'élève jusqu'en haut :
la Renommée comme une bacchante parcourt la ville stupéfiée."

RIP 29 av. J.-C.

Annotation :

† Lady Macbeth

Demain, et puis demain, et puis demain,
se glisse à petits pas de jour en jour,
jusqu'à l'ultime syllabe du registre du temps,
et tous nos hiers n'ont fait qu'éclairer
pour des sots le chemin de la mort poussiéreuse.
Éteins-toi, éteins-toi, courte flamme,
la vie n'est qu'une ombre en marche,
un pauvre acteur, qui se pavane et se démène
durant son heure sur la scène, et puis qu'on n'entend plus.
C’est une histoire dite par un idiot,
pleine de fracas et de furie, et qui ne signifie rien.

RIP 1623

Annotation :

† Hermione

Dans les tragédies profanes de Racine, le suicide est une arme réthorique, une esthétique, un chantage.

RIP 1668

Annotation :

† Phèdre


"J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines
Un poison que Médée apporta dans Athènes.
Déjà jusqu'à mon cœur le venin parvenu
Dans ce cœur expirant jette un froid inconnu ;
Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage
Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ;
Et la mort, à mes yeux dérobant la clarté
Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté."

RIP 1677

Annotation :

† Werther

Le suicide pré-romantique par excellence, qui allait en entraîner beaucoup d'autres dans son sillage.

RIP 1774

Annotation :

† Quasimodo

Parangon du mouvement romantique en France, Hugo utilise ce procédé de manière immodérée.

RIP 1831

Annotation :

† Frenhofer

Ah ! pour arriver à ce résultat glorieux, j’ai analysé et soulevé couche à couche les tableaux de Titien, ce roi de la lumière .

RIP 1831

Annotation :

† Raphaël de Valentin, de mort lente

Vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit.

RIP 1831

Annotation :

† Athanase Granson

RIP 1837

Annotation :

† Ruy Blas

Si ! C'est du poison. Mais j'ai la joie au cœur.

RIP 1838

Annotation :

† Lucien Chardon de Rubempré
† Esther Van Gobseck

RIP 1847

Annotation :

† Emma Rouault

Une mort dont Flaubert fera une description clinique. Après l'avoir "néantisée" pendant tout le roman, il fait d'Emma enfin quelque chose : un objet d'étude médicale.

RIP 1857

Annotation :

† Javert

RIP 1862

Annotation :

† Gilliatt

RIP 1866

Annotation :

† Alexei Nilitch Kirilov

RIP 1871

Annotation :

† Cimourdain

Victor, tu suicides bien, mais tu suicides trop.

RIP 1874

Annotation :

† Anna Karénine

Inspiré par un fait divers : le suicide d'une femme abandonnée par son amant, voisin de Tolstoï.

Cette femme s'est jetée sous un train. Tolstoï a vu son corps déchiqueté.

De cette image naîtra le destin d'Anna Karénine.

RIP 1877

Annotation :

† Paul

RIP 1881

Annotation :

† Renardet

RIP 1886

Annotation :

† Martin Eden

RIP 1909

Annotation :

† Quentin Compson

RIP 1929

Annotation :

† Alain Leroy

RIP 1931

Annotation :

† François Merlin dit Cripure

RIP 1935

Annotation :

† Edith de Kekesfalva

Dans l'unique roman que Zweig ait jamais écrit, on se suicide.
Zweig lui-même se suicidera.

RIP 1939

Annotation :

† Langlois

Ce soir-là, il ne fumait pas un cigare : il fumait une cartouche de dynamite.

RIP 1947

Annotation :

† Rita

Paris, voici ton fleuve et les larmes que tu versas, voilà ton visage au front penché. Paris, voici tes rues et la plaque d'identité au bras de chacune. Les hautes maisons subissent l'amertume du soir. Mes pas sonnent sur le boulevard. Désormais, je connais mon rôle sur la terre, mais je ne sais qui je suis. Voyageur, pose des yeux tristes sur les choses, elles te le rendront au centuple. Le visage barré du ciel te menace et te guide à la fois. Vivre, il me faudra vivre encore, quelque temps parmi ceux-là. Tout ce qui est humain m'est étranger.

RIP 1950

Annotation :

† Anonyme, la mince jeune femme habillée de noir.

L'acte désespéré de cette anonyme, bref passage du roman, ne saurait être considéré comme celui d'un second couteau, avec déficit de sens narratif : il est central, à la genèse de la dépression de Jean-Baptiste Clamence puis de son vain éveil.

RIP 1956

Annotation :

† Zénon Ligre

Non è viltà, ne da viltà procede
S'alcun, per evitar più crudel sorte,
Odia la propria vita e cerca morte...

Meglio è morir all'anima gentile
Che supportar inevitabil danno
Che lo farria cambiar animo e stile.
Quanti ha la morte già tratti d'affano!
Ma molti ch'hanno il chiamar morte a vile
Quanto talor sia dolce ancor non sanno.

RIP 1968

Annotation :

† Raphaël Daimler

Tu ne peux pas savoir, répétait-il avec allégresse, la quantité de résignation que les gens portent en eux.

RIP 1988