Top 10 - 1978
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"L'Argent des Autres" de Christian de Chalonge
"Le Convoi" de Sam Peckinpah
"Driver" de Walter Hill
"Fedora" de Billy Wilder
"Retour" de Hal Ashby
10 films
créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus de 4 ansVoyage au bout de l'enfer (1978)
The Deer Hunter
3 h 03 min. Sortie : 7 mars 1979 (France). Drame, Guerre
Film de Michael Cimino
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Peu de cinéastes ont réussi à évoquer en termes aussi bouleversants la peine universelle des hommes, à dessiner si précisément le visage d’une détresse collective, les contours d’un destin commun, et à tenter de tourner la page en entérinant la douleur d'hier. Épopée humaine, parabole de la perte, de l’amitié et de la désillusion, portrait exact de la société américaine au sortir de la guerre du Vietnam, le film de Cimino demeure ce classique qui balaye par son souffle et son lyrisme romanesque.
Les Moissons du ciel (1978)
Days of Heaven
1 h 34 min. Sortie : 16 mai 1979 (France). Drame, Romance
Film de Terrence Malick
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
De l’infiniment petit (insectes, animaux des champs, épis de blé) à l’infiniment grand (ciel et horizon), Malick poétise le déracinement, l’industrialisation, la permanence, la civilisation et la passion nodale des rapports entre les êtres. Peintre pictorialiste, il esquisse une philosophie de la vie et montre que la vérité n’est pas enfouie au sein de l’histoire mais qu’elle se fait jour dans la beauté même des images de feux et de ténèbres, de splendeur et d’apocalypse, d’enfer et de paradis.
Le Dossier 51 (1978)
1 h 45 min. Sortie : 30 août 1978. Drame, Thriller
Film de Michel Deville
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La rigueur et la précision inquisitoriales de ce film-dossier sont dignes de Fritz Lang. L’angoisse naît de qu’il dit sur la condition de l’homme moderne, sur sa liberté et son identité illusoires face à une bureaucratie répressive, protéiforme, coercitive. Une enquête d’opinion, une rencontre fortuite, l’amour qu’on croit avoir trouvé, tout peut-être piège, à l’affût d’une oreille, susceptible de révéler ce qu’on ignore de soi-même : nous ne nous appartenons plus, nous sommes tous des Joseph K.
La Nuit des masques (1978)
Halloween
1 h 31 min. Sortie : 14 mars 1979 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de John Carpenter
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Pavillons de banlieue, jeunes gens frivoles et parents complices, virées insouciantes entre la télé, les voitures et le lycée : toutes les composantes de la vie américaine banale. Carpenter en explore la dimension cachée, les obsessions et psychoses qui se nichent dans ses replis, l’effroi délivrée par une multitude d’expériences invisibles. Un territoire de terreur pure, élémentaire, dont la concrétude bute sur le masque fixe du tueur inhumain et l’éclat scintillant de son couteau dans la nuit.
L'Arbre aux sabots (1978)
L'albero degli zoccoli
3 h 06 min. Sortie : 21 septembre 1978 (Italie). Drame, Historique
Film de Ermanno Olmi
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La peine des pauvres, le miracle permanent de la nature, l’injustice de l’ordre social n’expriment pas ici une nostalgie stérile. S’efforçant d’oublier qu’il est cinéaste, Olmi se rappelle qu’il est paysan. Mais ce paysan est un artiste. Beauté, majesté, noblesse et générosité forment les vertus éclatantes de ces superbes "Géorgiques" spiritualistes en forme d’opéra rustique, où se réalise une aspiration fondamentale de notre temps : la quête d’une identité historique, ethnique et culturelle.
Une histoire simple (1978)
1 h 47 min. Sortie : 22 novembre 1978. Drame, Romance
Film de Claude Sautet
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Avec ce film lumineux, infiniment subtil, finissent les hésitations et s’envolent les scrupules. La seule mise en scène y définit la rigueur des échanges entre les forces de vie. L’énergie de chacun, le tonus qui le maintient ou non debout, qui fait et dénoue les rapports amoureux, l’air du temps, la sensibilité d’une époque, le plaisir de voir, d’entendre, de s’émouvoir, de partager chaque instant de la chronique d’une mi-vie, tout porte l’artisanat d’un cinéaste à son sommet. Sautet est grand.
Blue Collar (1978)
1 h 55 min. Sortie : 29 novembre 1978. Drame
Film de Paul Schrader
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Le harcèlement et la résistance : tels sont les deux pôles de ce premier long-métrage en tous points remarquable, digne des grands et amers réquisitoires politiques de Lumet. Il rappelle que tout combat nécéssite un engagement, mais que cette lutte se paie au prix fort et sans garantie. Le pouvoir établi et le syndicat forment ici un piège à deux mâchoires qui écrase les héros, consume leur révolte et leurs convictions, et annihile à force de compromis leur seule raison de vivre : l’amitié.
Un Mariage (1978)
A Wedding
2 h 05 min. Sortie : 22 novembre 1978 (France). Comédie dramatique
Film de Robert Altman
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
"Réaliser un film, dit Altman, c’est créer un évènement et m’en faire le reporter." Il se tourne donc vers ce qui se passe autour de lui, élargit son champ de vision, réprime l’envie de filmer l’envers du décor, le réel, et n’en finit pas de révéler en témoin inquiet les paranoïas galopantes de son pays. Ce n’est pas l’institution du mariage qu’il prend cette fois à partie, mais une foire de la tartufferie entre Guignol et Shakespeare, et dont sont peu à peu démasqués tous les trompe-l’œil.
Intérieurs (1978)
Interiors
1 h 33 min. Sortie : 2 août 1978 (États-Unis). Drame
Film de Woody Allen
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Allen est à la hauteur de ce qu’il est en droit d’exiger de lui-même. Qu’il ait voulu concrétiser l’impossibilité de la vie de famille ou l’effondrement d’un univers factice, son art est d’une sensibilité sans défaut, s’efforçant à l’objectivité et à la retenue, évitant toute dramatisation excessive. Il rappelle ici que si ses héroïnes souffrent de ne pas trouver leur place dans ce décor qu’est leur vie, c’est parce que leur déséquilibre tient à une chose : l’enfer, c’est parfois les autres.
L'Année des treize lunes (1978)
In einem Jahr mit 13 Monden
2 h 04 min. Sortie : 8 juillet 1981 (France). Drame
Film de Rainer Werner Fassbinder
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Elvira était un homme autrefois, puis par amour elle est devenue une femme. Elle déambule dans les rues de Francfort parmi les ruines et souvenirs de son passé, verbalisant son désespoir avec une sérénité paradoxale, comme si son purgatoire était pour elle déjà une forme de nirvana. En de longs monologues narratifs ou méditatifs, Fassbinder gratte la plaie ouverte du malheur des marginaux et chante la condition humaine avec un pessimisme cru qui fournit à la complainte une grandeur tragique.