Top 10 - 1989
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"My left foot" de Jim Sheridan
"Mystery train" de Jim Jarmusch
"Palombella rossa" de Nanni Moretti
"Quelle heure est-il" d'Ettore Scola
"Santa sangre" d'Alejandro ...
10 films
créée il y a plus de 11 ans · modifiée il y a plus de 3 ansAbyss (1989)
The Abyss
2 h 20 min. Sortie : 27 septembre 1989 (France). Aventure, Drame, Thriller
Film de James Cameron
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Si le cinéma existe pour nous faire découvrir des mondes inconnus, alors cette magnifique odyssée sous-marine pourrait en être l’œuvre maîtresse. De l’oppressant suspense en huis-clos où se confondent l’aube de la vie et la technologie avancée et où louvoient des lumières scintillantes comme autant d’éclats de conscience, Cameron fait éclore une rose cristalline d’amour, d’émotion et de larmes. Il en émane un lyrisme poétique, une vérité sentimentale, une grâce tactile sans rivales à mes yeux.
Crimes et Délits (1989)
Crimes and Misdemeanors
1 h 44 min. Sortie : 21 février 1990 (France). Comédie dramatique
Film de Woody Allen
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Versant tragico-criminel : un homme qui se croyait moral découvre qu’il ne l’est pas, et se retrouve harcelé par sa conscience judaïque – l’œil de Dieu voit tout, même si le rabbin est aveugle. Versant comico-satirique : un réalisateur dont le docu massacre un rival en amour le voit conquérir précisément la femme qu’il convoite – éternelle ironie de l’existence. Entremêlant fils et dilemmes complémentaires, Allen synthétise sa pensée de philosophe fataliste et porte son art à un sommet inégalé.
Batman (1989)
2 h 06 min. Sortie : 13 septembre 1989 (France). Action, Fantastique
Film de Tim Burton
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Réinventé par Burton, l’homme chauve-souris est une ombre neurasthénique confronté aux atours multicolores d’un Mal joyeusement iconoclaste – c’est que le Joker fait de l’art jusqu’à ce que mort s’ensuive. En résulte un duel de phénomènes déviant, schizo, aspiré par un centre de gravité malade, une extravaganza d’anthologie où tout (la majestueuse symphonie elfmanienne, la gestuelle de Nicholson, le musée Fluegelheim vandalisé, le style Art déco de Gotham…) tient de la farandole décadente.
Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989)
Indiana Jones and the Last Crusade
2 h 07 min. Sortie : 18 octobre 1989 (France). Aventure, Action
Film de Steven Spielberg
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Ce qui aurait dû rester le dernier volet de la saga consacre une forme d’apothéose. La métamorphose du boy-scout en aventurier de légende bute sur l’éternel dilemme œdipien : comment tuer le père ? Spielberg y répond avec sa maestria coutumière, en dopant l’époustouflante bande dessinée des perspectives savoureuses offertes par la relation entre Indy et Jones senior. Leur quête du Graal devient ainsi celle d’un équilibre, et leur harmonie tardivement trouvée un éloge des antinomies fructueuses.
Do the Right Thing (1989)
2 h. Sortie : 14 juin 1989 (France). Drame
Film de Spike Lee
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Il fait chaud, très chaud, trop chaud sur le pâté de maisons de Belford-Stuyvesant où vit une communauté noire mâtinée de quelques chicanos. Le quartier est une véritable poudrière mais le vendeur de pizzas, médiateur dans l’âme, est là pour calmer le jeu. Jusqu’à la bavure policière… Six avant Kassovitz et sa "Haine", Spike Lee fait craquer la cité en mêlant sa généreuse comédie de mœurs à une dénonciation sociale revendicative, et en faisant grouiller une faune urbaine à la cocasserie colorée.
Sexe, mensonges & vidéo (1989)
Sex, Lies and Videotape
1 h 40 min. Sortie : 4 octobre 1989 (France). Drame
Film de Steven Soderbergh
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
De l’enregistrement vidéo des images comme thérapie affective et sexuelle. Le coup d’envoi de la brillante carrière de Soderbergh dissèque les alcôves des secrets conjugaux en une série de confessions impudiques, sans jamais céder le moindre terrain au voyeurisme ou à la complaisance. Tout en cloisonnements, cellules, vies parallèles, inhibitions puis épanchements, il contourne les attentes de façon magistrale pour creuser toujours plus profondément le mystère des êtres et de leurs relations.
Quand Harry rencontre Sally... (1989)
When Harry Met Sally
1 h 36 min. Sortie : 15 novembre 1989 (France). Comédie romantique, Drame
Film de Rob Reiner
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
L’ambition de Reiner est d’atteindre le niveau des classiques de la comédie romantique américaine – celui de Lubitsch, Cukor ou McCarey. C’est peu dire que son chassé-croisé entre deux êtres aussi différents que l’eau et le feu, et pourtant appelés à s’aimer, y parvient. Le charme fou de ses acteurs, ses couleurs automnales, sa pétulance guillerette, ses répliques-mitraillettes, ses interludes naphtalinés, sa drôlerie piquante et spirituelle n’en finissent pas de faire chavirer. Irrésistible.
Un monde sans pitié (1989)
1 h 24 min. Sortie : 22 novembre 1989 (France). Comédie romantique
Film de Eric Rochant
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Rochant à la réalisation, Desplechin à l’écriture, Girardot et Attal devant la caméra : bouquet gagnant du jeune cinéma hexagonal de l’époque. Le portrait d’un oisif rêveur et désenchanté qui séduit une normalienne en éteignant la tour Eiffel d’un claquement de doigts, traîne sa souriante amertume dans une capitale aux airs de studio nostalgique et conjure la mort des utopies par un fatalisme tranquille, s’impose comme l’une des réussites françaises les plus séduisantes de l’aube des années 90.
Pluie noire (1989)
Kuroi ame
2 h 03 min. Sortie : 30 octobre 1989 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Shôhei Imamura
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Dans un noir épuré, Imamura évoque l’après-Hiroshima, traque les signes de la déchéance et enferme ses personnages dans un univers clos où la mort affirme sa présence. Des radiations atomiques au sida, des damnés de cette communauté japonaise aux maladies incurables d’aujourd’hui, c’est la même intolérable injustice qui nous est exprimée. Le tableau s’étire comme une longue et calme agonie, dépassant le phénomène historique et ranimant les sensibilités émoussées des angoisses contemporaines.
Sweetie (1989)
1 h 37 min. Sortie : 3 janvier 1990 (France). Comédie dramatique
Film de Jane Campion
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Difficile de savoir, devant le premier long-métrage de Jane Campion, si ce que l’on voit relève du cauchemar climatisé ou de la perception déformée d’un monde sourdement inquiétant. Grosse fille encombrante, Sweetie est bel et bien perchée : elle adore s’isoler en haut des arbres pour fuir la morsure douloureuse de la réalité. Telle un catalyseur, elle révèle l’inconséquence, la lâcheté, l’égoïsme des êtres qui l’aiment, mais surtout cette fragile humanité qui nous lie dans la même expérience.